Ce garçon là n'était comme les garçons de son âge.
Lui avait lu Nietzsch, même si il n'avait pas tout compris. Cela faisait déjà une bonne raison pour le différencier.
En plus, ce garçon là aimait porter des robes.
ll savait, sans en connaître la raison, que les autres garçons n'aimaient pas ça. Cela ne lui posait pas de problèmes, ne pas être comme les autres était plus pour lui un sujet de fierté.
D'abord, il choisissait une robe sur la tringle droite de la penderie de sa mère, là où étaient plus petites. Il prenait son temps. Les yeux fermés, il touchait les étoffes, comparaît les tissus.
Ce jour là, il choisit une robe rouge sang à volant et froufrous.
Il referma l'armoire et posa la robe contre son corps. Il en apprécia la sensation, légère. Il tournoya devant le miroir.
Doucement, délicatement, il se déshabilla.
Le garçon se retrouva nu devant le grand miroir de la penderie. Il observa ses longs bras, ses jambes fines, son corps maigre d'enfant.
Il commençait par enfiler les collants. Il en prit des blancs, ce jour là, pour aller avec la robe. Il aimait le blanc.
Le garçon roula le fin tissus et enfila ses pieds dedans. Il déroula cérémonieusement les collants sur ses jambes.
Il se contempla encore.
Le garçon se pencha vers la robe et l'enfila par le bas.
Il remonta le tissus sur ses jambes, puis sur son torse, et passa les bras dans les manches. Il se tortilla pour tirer sur la fermeture éclaire. Il fut fin prêt.
Le garçon s'observa dans la glace, satisfait. Il tourna sur lui-même, de plus en plus vite. Les volants de la jupe virevoltèrent dans un bruit délicieux de tissu froissé. Les joues un peu rouges, il sourit à son reflet.
C'était comme ça qu'il se trouvait le plus beau. C'était comme ça qu'il s'aimait.
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les mauvaises personnes
Historia CortaC'est bien connu, il y a les bon'gens et puis les étrangers, les lopettes et les catins. Les mauvaises personnes.