V - Sauvetage glacial

5 1 0
                                    

D'une certaine façon coincé, Anthony n'eut d'autre idée que de coller son oreille contre la porte.

- Mais il ne répond pas j'te dis ! Il a dû rester là bas et s'effondrer comme un abruti encore une fois ! Cria-t-on à l'intérieur

- Et bien ramènes-le moi, il me faut des hommes pour la ramener à Londre. S'il n'est pas sobre veille à ce qu'il retrouve ses esprit, je me fiche des moyens que tu emploies pour le faire.

- J'emmène Scott et Danny avec moi ?

- T'as vraiment besoin d'eux pour ça ?

- S'il est vraiment saoul j'vais avoir du mal j'pense.

- Bah emmènes-les avec toi, mais dans vingt minutes vous êtes de retour.

Après ces mots, des bruits de pas se dirigèrent en direction de la porte. Anthony se plaça rapidement et discrètement contre le mur et derrière la porte qui s'ouvrit rapidement, laissant sortir un blond avec une barbe de trois jours qui fit ne manqua pas de rappeler au jeune homme que ce dernier se trouvait parmi ceux qui avaient tués le père de Ciel chez lui.

La porte à présent ouverte, Anthony toujours sur la pointe des pieds jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur mais ne vit personne si ce n'est deux bibliothèques presque vides qui laissaient place à un étroit couloir central. Il s'avança, pénétra dans la pièce et se plaça contre l'un des deux meubles.

- Tu va bientôt rentrer à la maison t'inquiètes pas. 

Après cette voix entendue derrière la bibliothèque, le jeune homme entendit une plainte d'une personne qu'on aurait bâillonnée.

C'est elle ! Pensa-t-il directement 

Il recula et chercha dans la bibliothèque le plus gros livre qu'il pouvait trouver.

- Arrête de me rendre la tâche plus difficile, tu le sais, je te l'ai déjà dis, ce n'est pas de ma faute. Moi personnellement je ne te veux aucun mal. 

Alors qu'il entendait les dires de l'homme, Anthony eut du mal à trouver ce qu'il voulait, mais il parvint tout de même à trouver une sorte de petit dictionnaire allemand.

Ça devrait faire l'affaire. Se dit-il

Il pénétra délicatement l'étroit couloir central, et avant même de joindre la mystérieuse voix, il aperçus un homme habillé tout en noir avec une casquette bleue dos à lui, ainsi que des genoux visiblement appartenant à une personne assise et attachée. L'homme en noir resta dans sa position, la tête baissée vers le bas, sûrement sur son portable, Anthony en profita pour s'approcher discrètement et une fois arriver à cinquante centimètres de l'homme, il pu apercevoir à sa droite le trésor qu'il cherchait désespérément. La jeune fille bâillonnée et choquée de voir son petit ami en ces lieux, ne manqua pas de sourire et de verser une larme de joie. 

Sans hésitation, Anthony frappa de toute ses forces sur la nuque de l'homme à l'aide du dictionnaire et l'assomma d'un second coup toujours plus violent. L'homme tomba brusquement sur le sol sur un bruit sourd et sans un gémissement. 

- Je suis là ! Chuchota Anthony pressé et heureux, versant lui aussi une larme de joie

Il détacha sa bien aimée de la chaise, et l'enlaça comme il ne l'avait jamais enlacée. Un sanglot s'échappa de la bouche de la jeune fille qui ne pouvait retenir ses émotions.

- Viens vite, disparaissons d'ici avant que les autres ne reviennent ! Déclara Anthony

Il descendirent alors tous les deux d'un pas précipité au rez-de-chaussée. 

- Antho ... 

- Viens ! 

- Non ! Attends, Antho ... 

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il en se dirigeant vers la porte d'entrée

- Ces mecs ... ces mecs m'en veulent pour une raison ...

- C'est pas grave allez viens ! 

- Non mais tu ne comprends pas ! ... Je ... si je m'enfuis il me pourchasserons et s'en prendrons à toi ! 

- Je n'en ai rien à faire on va s'en aller loin allez viens ! S'impatientait le jeune homme

- Mais ces gars sont des fous ! Tu ne comprends pas, ce ne sont pas de simples voyous ?

Anthony ricana nerveusement.

- Comment ça ? Tu as tapé la discute avec le psychopathe en haut ? Allez viens il va se réveiller ! 

- Il m'a dit des choses ! Ces types sont associés à des ... à des mafieux ! 

- Dis pas de conneries allez viens Ciel s'il-te-plaît faut pas rester là !

Elle arrêta de s'opposer et suivit Anthony pour prendre la fuite. À présent dehors, toujours sous la neige glaciale, Ciel remarqua sous un ton moqueur l'absence des chaussures de son petit ami.

- Tu viens de sortir de ton lit pour moi ? Sourit-elle

- Je t'avoue que je commence à ne plus sentir mes pieds, mais c'est pas le problème, ils voulaient quoi ces gars ? Pourquoi ils t'ont emmenés ?!

- C'est ce que je t'ai dis avant de partir ! Mon ... mon père ... 

- Quoi ton père ? Racontes ! Tu sais que tu peux tout me dire mon cœur.  

- Tu sais pour mon père à propos de ses problèmes d'alcool ... ?

- Oui oui ça je sais.

- Et bien ... je t'ai pas toujours raconté la vérité au sujet de ... de mon voyage entre ici et Londre ... Avoua-t-elle tout en continuant de marcher

- Alors dis moi ? 

- Il a commencé à boire un peu ... puis un peu ... encore un peu ... et à la longue il s'est fait des contacts, et il a acheté spécialement son alcool chez des gens pas très nets ...

- Ces mecs ?

- Non pas vraiment ... Mais il a commencé à accumuler les dettes, et du coup on a dû fuir ici ...

- Mais tu me l'as déjà raconté ça ! 

- Oui mais ... en fait ces mecs nous ont en quelque sorte poursuivit jusqu'ici ... 

Des larmes commencèrent à couler de ses yeux humides.

- Eh ! C'est rien mon cœur ! Consola-t-il en la serrant dans ses bras à présent presque gelés

- Il ont tués mon père Anthony ... pleura-t-elle

- Chut mon cœur, chut ... je suis là maintenant, je suis là.

Il sortit l'anneau de sa poche, et le montra à sa bien aimée.

- Tu l'as retrouvé ?! Sourit-elle en balayant les larmes de ses jours du dos de sa main

- Bien sûr ! Tiens ...

Il lui plaça la bague au doigt de la même délicatesse que pour des fiançailles.

- Je t'emmènerai chez moi en Espagne. Lui promit-il en la regardant dans les yeux

- Tu ... tu as utilisé ton don ... ? Pour ... pour me retrouver ? Demanda-t-elle subitement

Il hocha timidement la tête.

- Tout ce que j'ai dû faire jusqu'à maintenant, c'était pour toi, ne retiens que ça.

Une voiture interrompit le cours de leur discussion.

- C'est pas la police ça ? Demanda Ciel

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant