Vengeance

Partie sans titre 12

Je ne sais vraiment pas ce qu'on va bien pouvoir faire, mais pas du tout- sans la moitié de notre équipe de base. Que dis-je ? Une équipe? Ça n'en a jamais était une. Un conflit certainement mais pas une équipe. J'en ai marre de la vie. Là c'est peut être égoïste - enfin sûrement -mais la seule chose que j'ai envie pour le moment c'est de me jeter dans un ravin. J'aurais dû tomber à la place de cette pauvre Alice, elle qui n'a rien demandé. Ou j'ai envie de me jeter dans les bras de Josh. T'façon, l'un ou l'autre, ça fait mal. Soit physiquement ou psychologiquement. Mais de toute façon qu'est ce que raconte? Je commence à délirer complètement. Bon, c'est peut être le temps de me l'avouer a moi même : je l'aime.
Non!
Ça fais mal mais j'en ai marre de me voiler la face. L'amour ça fait mal, mais faut bien passer par là. Et puis je ne suis pas encore vraiment tomber amoureuse de ma vie finalement, ça rend sûrement heureux, aussi.
Parce que je me rend compte seulement maintenant que je n'aimais pas James comme je pense à Josh. Dès que j'entends le nom de Josh, soit je souffre, soit j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, ça dépend des jours. Et c'est ça l'amour, non ? Tandis qu'avec James c'était pas cela du tout. Je suis toujours gaie quand je l'entend mais amicalement finalement. Puisqu'avec Josh, j'en ai des pincements au cœur. Quelque chose de magique, quoi. Je croyais vraiment l'aimer pourtant. C'est bizarre la vie. Mais c'est ce qui en donne son charme. On vit pour mourir, pourtant on doit aimer la vie. On nous la donné et il ne faut pour rien au monde passer à côté. Profiter. Et donc aimer. C'est ce que je veux faire. Ça vaut le coup.
* * * *


Je me pris dans les branchages du sol et manqua de tomber. Une des filles me rattrapa au bras : Eden.
—Merci.
—Y'a pas de quoi ! Me répond-elle en me souriant de de toute ses dents.Je vois que tu vas mal. Si tu veux parler, je serais là.
—Comment tu vois ça ?
—Eh bien, tu parle sans enthousiasme, tu es perdue dans tes pensées, la preuve tu a même failli en tomber.
—Ouais..Donc tu m'a dit que ça ne t'ennuyais pas de m'écouter ?
—Oui! Justement j'aimerais bien t'aider.
—Merci,Eden. Mais tu vas voir je vais t'ennuyer, j'ai besoin de me défouler,et je ne savais pas à qui en parler. Vraiment, merci.
Elle me sourit et je poursuivis :
—Voilà..Tu t'y connais en amour ?
Je rougis. J'ai parlé trop vite, sans réfléchir.
—Je veux dire.. Tu as déjà ressenti un énorme vide ? Beaucoup de manque ? Comme si tu étais seule sur la terre..
—Oui.Qu'est ce qu'il se passe ? Tu peux me faire confiance même si ça fait seulement cinq minutes que l'on se parle pour la toute première fois. C'est en parlant aux personnes que l'on ne connais pas,qu'on ose plus facilement se livrer.
Je sens qu'elle a raison. Mais je ne sais pas pourquoi. Peut être son sourire illuminant à l'air si sympathique.
—Ma mère et mon frère me manque terriblement. Et on va dire que dans ma tête.. C'est vraiment flou. Déjà de une, je ne sais rien de mon père. C'est déjà assez bizarre non ? On a forcément besoin d'un homme pour nous procréer, et donc forcément c'est mon père pour moi, mais je n'ai aucune idée de qui il est. Je sais pas si tu comprends. Je ne suis pas vraiment claire.
—Si,si, j'ai compris.
—Et puis.. Question amour, je suis littéralement paumée. Je me suis souvenue il y a peu que je sortais avec un garçon avant de me retrouver ici. Puis je crois..Je dis bien "je crois" tomber amoureuse d'un autre. Mais pour de vrai ! Enfin.. Forcément j'aimais le premier mais je ne pense pas autant que... Josh. Surtout que lui je l'aimais vraiment ce mec, mais c'était plus.. Amical. enfin, une bouée de secours quoi.Je savais que c'était stable alors j'y restais. Je savais qu'il n'oserait pas me quitter. Je sais c'est égoïste de dire ça mais je ne vais pas mentir ni me mentir a moi même surtout.
Son regard était louche.
—Oui,je sais c'est bizarre mais c'est bien de Josh que je parlais.
—Non mais tu te juges toi même. Je ne te critique pas. Je n'oserais pas faire ça.
Elle est vraiment gentille. Trop gentille.
—Merci.
Je souris poliment.
—Te force pas à sourire si tu n'en ai pas capable pour l'instant. Tu sais, je ne vais pas t'en vouloir pour si peu.
Elle se mît a rire gentiment.
Elle est vraiment trop gentille, mais malheureusement dans ce monde de brute, ça va finir par lui retomber dessus.


Nous continuons à marcher et parler, ça passe le temps. Je lui expliquais quelques détails de ce qu'il se passait avec Josh. Enfin,pas tout non plus, je zappe quand il a voulu que je l'embrasse et que je l'ai fait. Je ne sais pas j'avais quoi dans la tête à ce moment-là. Mais je lui dit qu'il m'a avoué ses sentiments,et tout. Mais que je suis perdue et que je ne sais pas quoi faire. Je ne suis pas du genre à pleurer, mais vraiment pas du tout. Je me retiens toujours devant les autres : je veux paraître forte. Même si a l'intérieur,y'a rien de fort. Je suis le genre de personne qui a une boule à la gorge et les yeux qui brûlent mais qui se contente de respirer un bon coup et qui prend sur soi. Mais cette fois-ci, je ne pu m'en empêcher, et des larmes coulèrent sur mes joues. Avec la fatigue, la colère contre ceux qui m'ont enfermer ici, Josh.. Oui Josh surtout. Mais il faut que j'arrête de me trouver des  excuses pour tout. Donc je pleure, oui, et ?
Eden posait sa main sur mon dos et le frotta doucement, très doucement.Un peu de douceur, là, ça fait pas de mal.
—Eh,eh calme toi. Doucement...
De gros sanglots m'échappèrent.
—Ne te met pas dans des états pareils. C'est pas en pleurant pour Josh que tu va aller mieux. Je sais que ça fais du bien, alors jet'autorise à pleurer quand même, mais pas pendant une heure d'accord ? Je vais avoir mal au poignet sinon...
Dit-elle en riant.
Elle se stoppa net en me regardant dans les yeux.
—Mmh..Pardon.
—Non,non ! Ne t'excuse pas. Ça fait du bien un peu d'humour.
Lui dis-je avec un sourire.
—Ah,d'accord.
Alors je ria avec elle. Et mes joues mouillés auparavant, séchèrent tranquillement.
Elle m'expliquait ensuite que plus tard, je me rendrais compte si j'aime vraiment Josh. Mais elle, elle pense que si, sinon je ne me mettrais pas dans des
états pareils pour quelqu'un qui ne me faisait rien. Elle me dit aussi de ne pas essayer de l'oublier. Ça ne ferais qu'augmenter mon attachement pour lui. Et qu'une fois je serais sûre de l'aimer, je pourrais tout lui avouer.Et elle m'a dit qu'en version "conte de fées", nous vivrions heureux et auront pleins d'enfants. Et nous avons éclaté de rire.
***



À six, nous arrivions enfin. Au stand de l'arrivée. Josh nous fit une tête surprise en s'avançant vers nous, qui étions essoufflées.
—Aaaah! Enfin ! On a cru que vous n'arriveriez jamais. Mais attends... Il n'y a pas tout le monde là, non ? Mais où est Lisa ? Alice?
—C'est compliqué...
—Il va falloir nous expliquer. On avait bien dit de rester tous ensemble,sinon on ne peux pas arrêter le chrono !
—Oh et puis tant pis. J'ai pas envie de me battre avec qui que ce soit,et encore moins avec toi, si tu veux tout savoir !
Je lui tourna le dos et alla vers le stand où les chronomètres sont en route.
—Oui? Le complet de votre équipe est arrivé ? Me demandait un homme blond d'environ la trentaine.
—Non.Nous ne sommes que six sur douze.
—Et alors ? Qu'est ce que vous voulez que j'y fasse ?
On dirait que l'amabilité règne ici.
—Eh bien je ne sais pas moi. Ce n'est pas moi qui fixe les règles. Parce que on a perdu les cinq autres - elles n'ont pas voulu nous suivre -et la sixième est
tombé dans un profond ravin et on ne sait pas ce qu'elle en est.
—Je ne sais pas alors. Allez demander au jeune homme la bas, dit-il en désignant Josh.
Super.
Je me dirigea alors à nouveau vers Josh.
Il m'aborda en premier.
—Alors il t'a dit quoi faire je suppose ? Dit-il en ricanant.
—Oh ça va, c'est pas marrant du tout.
Il continuait à rigoler tout seul.
—Ouais,lui, c'est pas le plus aimable.
—C'est sûr.
Et on éclata de rire, pour rien.

Je me retrouva, écrasant mes lèvres contre les siennes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je n'ai rien vu arriver, on s'était juste éloigné tous les deux. Ses mains me glacèrent les reins. Ma main sur sa joue. Ma seconde main dans ses cheveux. À l'amour à la haine. Sa chaleur se transmet en moi. Mes omoplates frottent contre l'écorce du chêne.
Arrête,c'est pas bon pour toi !
Mais je m'en fou. Je me fou de que ce dicte ma conscience. Je veux profiter de chaque instant et je m'en fou. Littéralement.
Sa bouche se décolla. Mais j'en veux plus ! Je me rapprocha.
—C'est suffisant, je pense, souffla Josh dans mon oreille.
Putain,j'adore quand je sens son souffle sur ma peau.
On va trop vite, je le sais bien mais c'est plus fort que moi.
—Tuas raison Josh. J'abuse.
—Mais non je me fou que tu abuses. J'aime bien. C'est pour toi que je dit ça, j'ai pas envie que tu le regrette ensuite. Comme tu l'a fait la dernière fois.
Il effleura le bout de ses longs doigts sur ma joue.
Je dois lui dire... Pour James. Non, non, je ne veux pas gâcher ce moment. Mais je veux pas lui cacher ça. Et puis qu'est ce ça peut faire ? James n'existe même plus pour moi. Et est même sûrement mort à cause de la guerre.
—Josh?
—Oui?
—Je peux t'avouer quelque chose ?
—Tout ce que tu voudras.
—J'ai..
—NOUS AVONS RETROUVÉ LES AUTRES FILLES DU GROUPE 2, hurlait le mec malpoli du stand des chronomètres.
Josh et moi, se retournons en même temps. Josh me poussa délicatement pour accourir. OK, je vois que pour James, ça attendra.
Je trottinais en le suivant.

Pour une fois, sur le coup seulement, je suis heureuse. Après ça va se gâter ,dans quelques secondes : je vais voir la tête déterrée de Lisa.
Elle arriva, ses jambes remplis de boues et ses vêtements tachés. Puis son visage.
—Eh ouais, il y avait des sables mouvants, comme aurait pu t-on le savoir?
Pour une fois, elle avait un ton las. Elle avait l'air démoralisé. Ça aurait dû me fendre le cœur. Mais vu que c'est elle et toutes les vacheries qu'elle a faite dans mon dos : je suis contente.
—Alors,enfin ce que tu a fait, te retombes dessus ! J'en suis bienheureuse.
—Oui,si tu veux.
Oh,ça ne l'atteint pas autant que je voulais. Elle est vraiment dépitée. Et pour le coup, ça m'énerve. Je ne peux même pas lui rendre la pareille.
—Tant mieux.
Et je partie derrière Josh que j'avais doublé pour la provoquer.
—Bon arrêtez de vous chercher !
Génial.On s'est embrassé. Je croyais que ça avait tisser des liens. Mais il ne me défend même pas moi ! Ça m'agace.
—D'accord.Si tu le prend comme ça. Mais ne vient pas après me dire à moi,dans le dos de Lisa. Que c'est moi qui avait juste, et elle tort. Car ça va pas le faire.Si tu as quelque chose a dire sur nos disputes c'est maintenant.
On ne peux pas passer cinq minutes sans s'engueuler. 
—Tu veux toujours me chercher des puces ? C'est pas possible d'avoir un aussi mauvais caractère ! Je sais pas comment je te supporterais si j'avais pas de sentiments pour toi.
J'en rougissais déjà. Mais qu'est ce qu'il vient de dire là ? Il a dit ça devant Lisa ?
Devant mon air ébranlé, il rougissait au possible. Il a parlé trop vite mais j'en suis contente, au moins il a dit clairement le fond de sa pensée.


Quelques minutes plus tard, nous étions en train de demander ce qu'était devenu Alice. Le mec malpoli nous répondit :
—Eh bien, qu'est ce que vous voulait qu'on y fasse ! Nous on n'en sais rien mes chères. Vous êtes marrantes !
Génial.
Josh poursuivit :
—Quand tous les groupes seront revenus, espérons sans dégâts, nous rentrerons et demanderons à Bruce. C'est le seul moyen de le savoir.Et sachant que  les autres filles ne sont rentrés que maintenant, votre chronomètres'est arrêté seulement quand elles sont revenus. Donc vous avez...
Il pris notre fiche où notre temps y était inscrit.
—Vous avez fait trois heures et douze minutes cinquante-deux secondes.
—C'est précis dit-donc ! Rigolais-je.
—C'est sur. Je préfère le dire comme ça, plutôt que quelqu'un de méticuleux me le demande. Comme ça c'est fait !
Il me sourit de toutes ses dents. Je lui fis un clin d'œil en riant.