Chapitre 10

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"Malik ! Mais qu'est ce qu'on t'as fait encore ?" Hurla en arabe la mère du jeune homme.

Celui-ci baissa le regard vers le sol en attendant la morale de sa mère. Il avait un profond respect pour elle, celle qui l'avait mit au monde, élevé et par dessus tout : aimé.

À son grand étonnement, la salle fut plongée dans un grand silence. Malik releva la tête vers sa mère. Elle avait posé ses poings sur ses hanches et attendait.

"Je t'ai posé une question." Dit elle en français, ce qui accentua le malaise de Malik. "Et j'attends une réponse."

Le jeune homme en fut déconcerté. Jamais sa mère ne s'était mêlée de ses affaires. Au fond elle savait très bien comment il occupait ses journées, mais elle ne posait aucune question, elle l'engueulait. Mais ce jour-là, il se trouvait quelque chose dans ses yeux qui perturba Malik.

"Qu'est ce qu'il te prend Yemma ?"

La mere du jeune se retourna brusquement et hurla :

"Il se passe que tu es mon fils ! Que je refuse que tu te remette dans des activités qui risquent de te coûter ta vie et ta liberté !"

Malik se mit à rit nerveusement à ces mots :

"Mais tu veux que je fasse quoi d'autres de mes journées ?

-Trouve toi du travail ! Si tu veux m'aider financièrement, c'est en trouvant du travail.

-Avec ma gueule d'arabe !? Qui voudrait m'embaucher !?

-Arrête de te cacher derrière t'es origines Malik ! Quand on veut on peut ! J'ai les mêmes stéréotypes qui me collent à la peau, pourtant, moi j'avance !

-Nan ! Tu crois avancer ! Mais en vérité tu sombre ! Tu restes dans l'idée que la France veut de nous mais c'est faux ! Tu restes persuadée qu'un jour des aides de l'Etat tomberont dans nos boîtes aux lettres ! Mais c'est faux ! Tout est faux ! Tout ça n'est qu'illusion ! Alors arrête... arrête Yemma... s'il te plaît.."

Malik avait des hauts le coeur. Il tremblait. Sa mère ne bronchait pas. Elle s'imaginait en train de gifler son fils, mais vu l'état de son visage elle s'abstient.

Ce n'était pas la première fois qu'ils se disputaient, mais jamais Malik se sentait aussi mal, aussi ingrat vis à vis de sa mère.

Au moment où celle-ci noua son tablier, elle tourna le regard. Elle prit son manteau et partie sans un mot, laissant son fils dans ses regrets.

***

"Eva ! C'est enfin finiiii !!!" Hurla hystérique Maël.

Eva lui lança un regard long de sous entendu qu'il ne comprit pas :

"Qu'est ce qu'il y a mon cœur ?

-Ne me donne pas des petits noms ridicules s'il te plaît.

-T'es pas romantique Eva...

-Et toi tu l'es trop !

-Bon qu'est ce qui te prend la ?"

Eva regarda la cour se remplir de futurs bacheliers.

"Ça..." et joignant le geste à la parole, elle désignât les élèves qui riaient entre eux.

"Comment ça ? Qu'est ce que tu veux dire ?"

La jeune fille baissa la tête en imaginant sa future vie. Elle avait été accepté dans son premier vœux, c'est à dire en droit à Grenoble. Elle se voyait dans son appartement flambant neuf. Mais elle savait qu'elle allait être plus seule que jamais.

"Le lycée.. c'est fini.. pour toujours.."

Maël éclata de rire !

"C'est ça qui te rend triste ! Ahaha n'importe quoi toi ! T'es trop sensible ! Faut jamais que tu perde un parent toi !"

Eva lui lança un regard noir et parti. Maël alla le suivre mais Armand arrivait au même moment pour lui faire une accolade.

Eva en profita pour sortir du lycée. Elle prit le bus et descendit deux arrêts plus tôt. Ça devenait une habitude pour elle. Elle aimait traverser les quartiers pour se rendre compte de l'inégalité des chances. C'est en voyant des enfants jouer avec un ballon troué ou des gamins d'à peine 16 ans traîner comme ça que son projet d'avenir se concrétisait : elle voulait les aider. Elle ne voulait pas leur faire la charité, au contraire, elle voulait les encourager à faire des études, à développer leurs talents...

Alors qu'elle divaguait, elle vit le jeune homme. Elle s'approcha de lui. Il était sur "sa" table de pique nique. Elle n'était qu'à quelques mètres quand il l'aperçu.

"Qu'est ce que fou là ?"

La jeune fille ne répondit pas et s'assit à côté de lui. Elle cala son sac entre ses pieds posés sur le banc. Puis elle dit :

"Je voulais voir comment t'allais. T'sais par rapport à la dernière fois.

-Je vais bien merci, tu peux dégager.

-Et je voulais aussi te donner ça, dit-elle en lui tendant un paquet de feuille, tu peux les brûler, les manger, les vendre, les déchiqueter. Je m'en fou."

L'image était telle que la fille tendait un paquet de feuille au garçon qui la regardait déconcerté.

"Mais.. mais ce sont tes cours.. t'es à besoin.."

Ce fut au tour de la jeune fille d'être déconcerté mais elle ne le montra pas. Elle posa le tas de feuille sur la table et se mit en regarder en face d'elle, dans le vide.

"Tout est fini. Le bac est fini. Je vais l'avoir c'est sur. Tant mieux comme ça je me barre de chez mon pere. Mais je vais être à Grenoble, seule dans mon appartement. J'attendais que ça cette année... mais maintenant je me dis que ma vie va changer profondément.. pour toujours.. je me suis disputer avec mes amies à cause de mon copain.. le pire c'est que je ne l'aime pas vraiment.. c'est juste que je l'apprécie.. qu'il me fait oublier mes problèmes.. c'est sur, je sais ce que tu pense : à côté de toi j'ai pas de problèmes rien.. c'est vrai.. mais j'ai des blessures encore ouvertes. Ça me brûle, ça me tue.. "

Le jeune homme senti une vague de compassion pour cette fille. Il voulait la consoler mais il la trouvait ridicule. Il lui demanda tout de même :

"Qu'est ce qui te tue ?"

Eva baissa la tête. Elle sentit les larmes arriver. Elle n'arrivait plus à contenir ces sanglots ni ses secrets. Elle voulait les partager sans être jugé. Alors qu'elle essuyait une larme, elle se réajusta a dit en regardant le garçon droit dans les yeux :

"Ma mere a disparu quand j'étais enfant. Je pense que c'est le faute de mon pere..."

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Voilà le chapitre 10 de publié (enfin !). Eva s'est enfin confiée à quelqu'un ! Qu'en pensez vous ?

Désolée de mettre autant de temps entre deux chapitres ! Je suis une toute nouvelle étudiante qui essaie de gérer entre ses cours et sa nouvelle vie !
💕😘

Eva Kenesky -Un cœur de pierreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant