Chapitre 6

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Je plaisantais mais j'étais surtout inquiète sur le fait qu'il veuille parler de ce qu'il s'était passé.
-J'ai pas trop eu le choix, rigola-t-il.
Le silence revint. Il ne bougeait pas, il restait debout dans l'embrasure de la porte.
-Je t'avais dit que tu aurais peur de moi! Lui dis-je avec un sourire moqueur.

Je ne savais pas vraiment pourquoi je m'obstinais à combler les blancs, j'aurais pu tout simplement l'imiter et ne rien dire en attendant qu'il s'en aille. Mais je ne voulais pas me retrouver toute seule avec, pour seule compagnie, mes pensées. Et puis, j'étais curieuse de savoir ce qu'il faisait là.

Il me fit son fameux sourire suffisant.
-Mais oui, c'est ça! Bien sûr! Je suis terrifié! Dit-il en mimant d'agiter les bras dans tous les sens.
Je secouai la tête en retenant un sourire. Mais malgré sa moquerie, il ne se rapprocha pas.

-Bon... commençai-je, tu es là pour quelque chose de précis ou tu es seulement passé par là pour m'ennuyer?
-Même si la deuxième proposition est la plus vraisemblable, ma visite n'est pas seulement due à ton incroyable joie de vivre mais à une information que je dois te faire passer.
-Ah... et bien vas-y, did-je, à moins que tu ne veuilles rester ici toute la nuit?
-T'aimerais bien! Tu peux me l'avouer, tu sais. Il n'y a aucune honte à avoir. Au contraire, c'est tout à fait normal de vouloir passer un maximum de temps avec un spécimen tel que moi!

Le pire dans tout ça, c'était qu'il était vraiment sérieux! Il croyait vraiment que je pouvais ressentir l'envie d'être avec lui! Je ne savais pas si je devais en rire ou bien me sentir insultée.

-Très bien, j'admets! Je vais tout t'avouer. J'arrête de me cacher.

Je pris une profonde inspiration pour donner un effet théâtral à la scène. Il était totalement étonné de la prétendue révélation.

-Je... eh bien..., je voulais te proposer une petite soirée pyjama où l'on pourrait, tu sais, parler pendant des heures de vêtements et de maquillage, faire des karaokés, manger tous pleins de cochonneries et se brosser les cheveux, dis-je en prenant ma voix la plus fausse possible tout en enroulant une mèche de mes cheveux de manière démesurée.

Il explosa de rire.

-J'adorerais! Il va falloir qu'on se fixe une date, dit-il en riant et en me lançant un clin d'œil.
Je soupirais d'exaspération quand une idée me traversa l'esprit:
-Es-tu déjà venu? Lui demandai-je.
-Non, je suis venu demander comment tu allais à l'infirmière et elle m'a dit de venir voir par moi-même et de te passer un message ce que je suis venu faire à l'instant. Pourquoi?
Il semblait légèrement surpris de ma question.

Savoir qu'il était venu pour prendre de mes nouvelles me surprit tout autant. Je n'avais pas pensé qu'il puisse s'inquiéter pour moi.
-Non... pour rien... j'ai seulement cru... rien rien, poursuivis-je.
Il haussa les épaules.

-Du coup, je suis venu te prévenir que tes parents allaient arriver vers 18 heures.
J'allais lui demander l'heure qu'il était mais il dut le deviner puisqu'il me devança.
-Il est 17h45.
J'acquiesçai la tête en signe de remerciement, lorsque je repensai à ce qu'il venait de me dire et de notre dispute datant du matin.

-Adoptifs, murmurai-je plus pour moi que pour lui.
Il avança d'un pas.
-Pardon?
Je pris mon courage à deux mains et plongeai mon regard dans le sien.
-Mes parents adoptifs arrivent à 18 heures, pas mes parents.
-Oh! Je... C'est ce qu'ils m'ont d...
Il écarquilla les yeux lorsqu'il comprit l'erreur qu'il avait faite plus tôt. Il fit de nouveau un pas en avant.
-Je... Oh! Répéta-t-il.
Je lui adressai un petit sourire résigné.

-Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave! J'ai l'habitude. Tu ne pouvais pas savoir.
-Ça fait combien de temps?
-2 ans.
-Pourquoi es-tu en famille d'accueil? Tu n'avais pas d'autres membres de ta famille qui pouvait te prendre à leur charge?
Il semblait vraiment intéressé.
-Non, mes grands-parents sont morts avant ma naissance.

Le Témoin recherchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant