Je me précipitai à l'entrée du bâtiment intérieur, il fallait que j'atteigne le troisième étage où il y avait le bureau du directeur, en espérant qu'il y soit!
Je pouvais entendre Alex derrière moi, ses bruits de pas se rapprochaient bien trop vite! J'étais au premier étage, j'étais complétement essoufflée et je retenais un fou rire en l'entendant râler derrière moi:
-Tu vas me le payer Dawkins, et j'entends par là, littéralement "payer". Mes fringues sont bousillées! Hurlait-t-il à bout de souffle.
J'arrivais au second et courrais vers les marches menant au troisième étage lorsque je sentis des bras se refermer sur mes hanches.Je frissonnai et tentai de me débattre mais Alex renforça sa prise et me retourna. J'oubliais ma fuite au moment où je le vis et explosai de rire. Ses cheveux et son t-shirt étaient tout humides et collants et ça avait un peu coulé sur son pantalon. Son visage était également trempé ce qui rendait son regard hargneux beaucoup moins crédible.
-Tu es vraiment sexy comme ça, lui lançai-je avec un petit sourire narquois.
-Tu es complètement dingue! Me dit-il d'un ton sec.
-Merci, répondis-je avec un franc sourire.Le silence se fit pendant plusieurs secondes. Il me fixait étrangement. Ses yeux étaient... vraiment... captivants et surtout toujours remplis de colère. Je repris mes esprits et vis qu'il me tenait toujours par les hanches.
-Et maintenant? Le défiai-je avec un sourire arrogant pour cacher ma gêne.
Cette proximité me mettait mal à l'aise mais je tentais de ne rien montrer. Il ne fallait pas qu'il se fasse de fausses idées! Je tentais de reculer pour qu'il lache sa prise.-J'y réfléchis...
-Tu ne réfléchis à rien du tout! Tu l'as bien cherché! M'indignai-je.
-Quoi?! Tout ça, c'est entièrement de ta faute! M'accusa-t-il
-Pardon?! M'insurgeai-je.
-Tu m'as très bien compris! Tu n'aurais pas fait ce cinéma ce matin et tout cela ne se serait passé...
Il se fichait de moi, là?!
-Un cinéma?! Je t'ai demandé de partir et tu es resté! Donc, c'est de TA faute!J'avais conscience que je tenais les propos d'une enfant mais il était en train de me pousser à bout.
Il ricana:
-Et ça méritait ton intervention... pour le moins remarquable, sous tous les sens du terme.
Je me tus, il n'avait pas tort. J'avais peut-être réagi un peu excessivement. Mais j'avais mes raisons. Il remarqua mon silence et afficha un air triomphal.
-Tu t'es rendu compte que j'avais raison, c'est ça?
-Non, mentis-je.
J'avais tout de même une fierté!Il rit avant de se stopper d'un coup et de plonger son regard dans le mien.
-Pourquoi tenais-tu tant à ce que je parte? Me demanda-t-il avec curiosité.
Je tressaillis à sa question. Il me lança un regard interrogateur auquel je ne répondis pas.
-Pourquoi tenais-tu tant à rester? Et puis, pourquoi es-tu venu? Rétorquai-je.
-J'ai demandé en premier, me dit-il avec un sourire moqueur.Je soupirai d'exaspération. Je baissai les yeux et réfléchis rapidement à une réponse passe-partout:
-J'aime être seule, et...et je ne t'aime pas!
Il releva mon menton de deux doigts me forçant à le regarder. Je tressaillis de plus belle à ce contact. Je pouvais sentir la chaleur de sa main sur ma peau. Un frisson me parcourut le corps. Bon sang! Le contact et moi ce n'était vraiment pas facile.-Ah oui? Dit-il moqueur voyant sans doute mes réactions.
Il avait relevé un de ses sourcils. La colère avait laissé place à l'humour dans ses yeux. Il s'amusait de mon embarras, l'enfoiré!
-Oui, d'après ce que j'ai vu, t'es un mec arrogant et imbus de lui-même qui se croit meilleur que tout le monde pour je ne sais quelle raison! Mais je vais t'annoncer une grande nouvelle! T'es comme tout le monde!
Il me lança un regard noir. Génial! Retour à la colère!-Et d'après ce que J'AI vu, t'es une chieuse complètement folle qui croit tout savoir! Cracha-t-il.
-Je ne le crois pas, je le sais, rétorquai-je.
Il lâcha un rire méprisant:
-Vraiment?! Pourtant tu sembles ne rien connaitre à la mode ou même seulement à la beauté. Ta famille n'a pas trop honte de toi au moins, ça va? Dit-il en me regardant de bas en haut avec mépris.Je restai figée à cette phrase. Il venait de me faire un coup bas sans le savoir. Je ne faisais pas attention à moi, c'était un fait. Et je le savais. J'avais arrêté il y a bien longtemps de mon propre chef. Mais personne ne me l'avait dit aussi crument encore et quand bien même je me fichais de ce que les gens pensaient de moi. Mais... je m'étais toujours demandée ce qu'auraient pensés mes parents et ma... Non! Je ne devais pas y penser. J'étais seule maintenant, je devais tourner la page. Je repoussais mes souvenirs autant que je le pus mais les larmes menaçaient déjà de me submerger.
Je ne répondis rien et tentai seulement de le repousser mais il me retint voyant mon trouble :
-Qu'est-ce qu'il y a? Est-ce la vérité qui te blesse?
Je ne l'écoutais pas. Je tentais seulement de partir d'ici le plus vite possible mais il raffermit encore sa prise sur mes hanches pour me forcer à l'écouter.Je me sentais de plus en plus mal, comme oppressée, triste mais surtout énervée. Énervée de ma réaction, j'étais faible! Énervée de penser qu'il pourrait avoir raison. Énervée qu'il ne me laisse pas partir, qu'il ait dit ces mots... J'avais envie de hurler mais rien ne sortait. Comme si ma gorge ne me répondait plus. J'étais prise de vertige. Et il continuait de parler! Il fallait qu'il s'arrête ou ma tête allait exploser! Seulement, il persistait. J'avais besoin de sortir et de prendre l'air. Mais il était toujours là à me barrer la route! Je voulais qu'il s'en aille! Ne le comprenait-t-il pas? Je n'entendais plus ses mots à présent et ma vision était floue, assombrie par une fureur qui m'avait peu à peu saisie. La seconde d'après, je perdis le contrôle de moi-même.
Je me mis à sentir d'étranges émotions comme si j'en éprouvais certaines en double et certaines apparaissaient de nulle part. Il y avait de la joie, une tristesse profonde, de l'émerveillement, une grande curiosité, une sorte d'attente comme une envie de découvrir quelque chose... et une autre émotion que je ne connaissais pas... puissante... mais elles étaient toutes en arrière-plan, celle qui me contrôlait était la colère, non la rage et la peur.
Je ne voyais plus rien, tout était obscur. J'avais l'impression d'avoir quitté le couloir de ce bâtiment se trouvant près du grand parc du campus, il me semblait me trouver... ailleurs, dans un endroit inconnu. Je ne comprenais plus rien mais ne cherchait pas non plus à découvrir ce qu'il se passait. Guidée par mes émotions, je ne cessais de répéter: "Lâche moi, recule...LACHE MOI, RECULE"
Je hurlais, emportée dans ce tourbillon de sensations. Je n'entendais pas ma voix, mais comme un murmure dont on ne pouvait distinguer aucun timbre de voix.
Je m'arrêtai d'un seul coup de "murmurer", je venais de ressentir quelque chose. Comme une brise lointaine. J'étais perdue. Je pouvais la sentir mais elle était comme hors de ma portée, comme si... elle atteignait une autre partie de moi. Ça n'avait aucun sens. Une terreur sans nom m'envahit, j'essayais de hurler mais aucun son ne sortait clairement mis à part ce murmure.
Je sentis cette autre partie de moi, secouée dans tous les sens mais je restais coincée dans cette silencieuse obscurité. Je ressentis alors une vive douleur et ouvris les yeux. J'étais sur le sol, l'arrière de ma tête était douloureux. Je m'étais surement pris un coup contre le coin du mur contre lequel je me trouvais en tombant.
Je tournai ensuite la tête vers Alex à quelque pas de moi, il affichait une expression indéchiffrable. Je crus voir de la peur et de la... fascination sur son visage, avant qu'il ne cligne les yeux et ne tourne les talons.
〰〰〰〰〰〰〰〰〰〰〰〰〰
Voici le troisieme chapitre😊
J'espere qu'il vous aura plu!J'essaie de mettre la suite très rapidement☺
Voilà.
VOUS LISEZ
Le Témoin recherché
DiversosManon, une jeune fille téméraire, sarcastique et forte du à un lourd passé se retrouve témoin du meurtre d'une de ses meilleures amies, Léna. Deux personnes qu'elles pensaient perdus referront alors surface prétendant vouloir l'aider à échapper aux...