Près de moi, loin de toi : Une puissante rencontre. En réécriture.

Chapitre 1

Les étoiles évanouies, le soleil levé, voilà encore une journée dont je connaissais l'histoire. Cherchant la force de me lever, j'écoutai les oiseaux chantonner. Quelques bruits par ci et par là se firent entendre, mais à force de vivre au même endroit, les choses passaient et repassaient sans même inquiéter notre curiosité. Les rayons du soleil venaient s'abattre sur mon visage signe qu'il était l'heure de se lever. Le parquet légèrement chaud grâce au soleil tapant, craquait sous mon seul pied déjà au sol. Le deuxième suivit, et ainsi tout mon corps. Je me postai devant ma fenêtre, aveuglée. Les nuages flottaient dans le ciel bleu clair, quelques rayons blancs les transperçaient. Une immensité aveuglante. Un paysage comme celui-ci, en pleine ville était une chance.

C'était une des raisons, en grande partie, que je m'étais installée dans cet appartement. Un horizon splendide. Un intérieur plaisant. Un grand espace de vie, idéal pour accueillir du monde. Un balcon faisant suite à cet espace, c'était mon endroit préféré. J'y passais la plupart du temps. Le matin, soleil flamboyant, café bouillant à la main, cigarette de l'autre tout comme le soir lorsque les étoiles se réveillaient et que la lune dominait et illuminait tout mon espace. C'était ainsi qu'était la plupart de mes journées. Tout se terminait comme cela avait commencé. Le temps de notre propre vie passait comme un fleuve qui coulait et continuait jusqu'à notre fin.

Le temps était parfait pour ce besoin que j'avais de me dégourdir les jambes et de m'aérer l'esprit. Restée cloitrée me rendait folle. J'aimais ma solitude et n'étais pas forcément très sociable non plus. Et puis valait mieux être seule que mal accompagnée comme il se disait très bien, mais il en fallait du courage parfois. Il m'arrivait de vouloir partager certains moments en bonne compagnie, de vouloir trinquer à une quelconque nouvelle, mais installée depuis peu ici, je ne connaissais pas grand monde. Je ne désirais pas forcément autre chose, j'aimais me sentir bien avec moi-même, apprécier mes moments comme il se devait, être heureuse sans jamais avoir besoin de personne. Vivre ma vie comme bon me semblais. Et pour moi, c'était mon vrai bonheur. Réussir à apprécier chaque moment à sa juste valeur, peu importait s'ils étaient partagés ou non. Réussir à trouver ce bonheur dans n'importe quoi, n'importe quel paysage, n'importe quel arbre, fleur ou brin d'herbe. Nous n'avions nul besoin d'être avec quelqu'un pour profiter et être heureux. J'en étais persuadée.

Malgré moi, j'avais, parfois, ce pincement au cœur qui revenait me titiller. Je me remémorais certains moments avec ma famille, les conneries que nous faisions avec mes frères, toutes les fois où nous nous étions retrouvé le visage en sang en nous bagarrant étant jeunes, les heures passées devant nos jeux préférés. Finalement, j'en gardais de bons souvenirs. Cette famille, je n'avais plus de nouvelles depuis des lustres. A quoi bon si ce n'était que pour se détruire psychologiquement. Au fond, il me manquait tout de même ce petit quelque chose pour me sentir combler et parfaitement épanouie. Sans savoir forcément quoi, je le sentais au fond de moi. C'était cette sensation étrange que nous pouvions éprouver, ce petit et même infime vide que nous ressentions au plus profond de notre être.

Je scrutai par la fenêtre cette ville si tranquille, je n'étais pas si mal ici finalement, trop de personnes regroupées à un même endroit me donnait la nausée. Tous ces gens qui te regardaient de haut en bas comme si tu venais d'une autre planète, scrutant ta tenue, ton physique, dans le but de choisir si oui ou non tu rentrais dans les normes de la société. Si c'était non, on te méprisait. Si oui, on te désirait. Chaque être en devenait si superficiel, mais l'être tant, ce n'était plus réel. Sans ça, où étaient l'unique et l'original ?