Tourments // Dolan Twins

Survivre

« L'essentiel en Enfer est de survivre » -Michel Audiard

-Le... le Bourreau d'Atlantic City.

-J'adore ce surnom, pas toi ? L'Etrangleur de Boston, Le Vampire de Brooklyn, Le Cannibale de Milwaukee. Et bien-sûr Le Tueur du Zodiac, le meilleur. J'avais peur que le mien ne soit pas aussi... claquant !

Il accompagne ses paroles en écrasant son poing juste à côté de ma tête. Je sursaute car je ne vois toujours rien. 

-Tout ça ressemble à un film, non ?

-Sauf qu'on n'est pas dans un film... je parviens à répondre.

-Bientôt si.

Il allume une lumière juste au-dessus de moi. Elle m'éblouit, je cligne des yeux. Il se penche vers moi. Il porte un masque et des gants noirs. Il me prend la tête et la tourne doucement vers la gauche. Je vois plusieurs caméras.

-Je filme tout pour faire de mon œuvre un film.

Il est cinglé...

-Tu m'as beaucoup déçu en t'enfuyant la première fois.

Est-ce qu'il parle de la soirée chez Josh ?

-J'étais parti récupérer ton amie Erika, je voulais faire une étude avec vous deux, mais quand je suis revenu avec elle, tu n'étais plus là. Je t'avais enfermé dans une cage, tu as réussi à l'ouvrir et tu es parti.

Je commence à me souvenir de tout ça, mais c'est encore flou. Il reprend :

-Je fais une étude sur la volonté de survivre.

-Et... comment vous...

-La torture mentale et physique.

J'essaie de me débattre. Je l'avais déjà compris au fond de moi, mais là il a confirmé ce qu'il compte me faire.

-Arrête, tu vas te fatiguer inutilement. Garde tes forces pour la suite. On va déjà commencer les festivités.

-Qu'est-ce que vous voulez de moi ? je hurle.

-Je veux que tu me montres à quel point tu veux survivre.

J'arrête de bouger, ça ne sert à rien. Il s'empare d'un couteau se penche vers moi.

-Et je veux que tu hurles.

Une douleur aiguë me traverse le corps. Il a ce qu'il voulait. Mes hurlements de douleur et de peur. Je sens un liquide chaud couler le long de mon bras. Il me l'a entaillé tout du long. Assez pour que j'aie mal. Assez pour que je saigne. Mais il n'a pas touché aux veines principales. Il ne veut pas me laisser me vider de mon sang.

Puis il entame mon autre bras, avant de se tourner vers mon torse. Je viens de remarquer que je ne porte qu'un boxer. Je ne sais pas combien de temps tout ça dure. Trop longtemps. Pour essayer de supporter tout ça, j'essaie de me la représenter. Elle, celle qui fait battre mon cœur depuis si longtemps. Ça m'aide. 

-C'est bon, ça suffit. J'ai quelque chose de plus intéressant à te faire faire. Il faut que tu gardes des forces.

La torture ne dure pas plus longtemps.

-Avales-ça, m'ordonne-t-il.

J'obéis, en pleurs. Ma vue devient trouble, et je perds connaissance. Juste avant, je peux l'entendre me dire :

-N'oublies pas, je veux que tu me montres que tu veux survivre...