Prologue.

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"La vie est une connasse."

Cette affirmation devrait être enseignée dans toutes les écoles, répétée tous les jours, à chaque heure, à toutes les têtes de morveux qui se tuent à se bourrer le crâne de théorèmes débiles aussi inutiles qu'insensés.

"La vie est une connasse."

Tellement de véracité dans une seule phrase, et pourtant, les philosophes s'amusent à débiter des bêtises sur son contraire.

Mais si j'ai retenue une chose de mes années d'études, c'est bien que la plupart des poètes étaient malheureux. Et souvent, c'était en mourant qu'on devenait célèbre. La preuve : La popularité de Michael Jackson à explosé l'annonce de sa mort. Et toutes ces personnes qui écrivaient leur désespoir sur un papier sont devenus immortels de nom, et étudiés par les élèves durant leurs scolarité. Les hommes malheureux sont les plus heureux de l'histoire.

Alors qu'est-ce qui est réellement le mieux ? Être reconnu pour être quelqu'un de malheureux et rejeté, où être heureux mais crever seul au fond d'un trou, et jamais personne ne se souviendra de vous ? Tout est une question de relativité.

Mais dans ce cas, la mort n'est-elle pas mieux que la vie ?

Voilà une toute autre question. Vivre ou mourir ? Je ne saurais répondre. Peut-être que mourir maintenant augmenterait ma popularité et l'affection des gens qui m'entourent... Mais à quoi me servirait une affection dont je ne puis profiter ?

À rien, j'en ai conscience.

Pourtant, je serais prête à mourir pour avoir cette affection. Je pourrais mourir pour remonter, même si ce n'est qu'un peu le temps. Je pourrais abandonner ma vie pour ne pas vivre cette douleur qui me déchire la poitrine.

Je pourrais mourir pour ne pas être seule.

"Mais quel gâchis ce serait. Mourir alors que tu es bien supérieur aux autres... "

« Assez ! »

Mon poing valse dans le miroir, qui se fissure sur mon reflet. Ma main ensanglanté rejoins l'autre sur le lavabo de céramique. Du sang commence à couler abondamment de mes plais, créant une rivière vermeille, qui se jette dans l'eau clair provenant du robinet. L'eau prends rapidement une teinte rougeâtre, et je regarde avec fascination mon sang créer des formes abstraites.

"Qu'est-ce que tu attends, imbécile ? Je ne te sauverais pas de cette situation merdique. Si tu es seule aujourd'hui, c'est de ta faute, et non la mienne."

"Non ! Ne fait pas ça ! Ta valeur es bien trop importante pour te sacrifier !"

« Fermez-là ! Fermez-là et partez ! Pourquoi revenez vous sans cesse ? Allez hanter quelqu'un d'autre ! »

"Et pour quelle raison ?"

« Il y a toutes les raisons du monde ! Laissez moi tranquille ! »

Pour la première fois depuis longtemps, c'est le silence qui me réponds. Le seul bruit qui me parvient est l'écoulement abondant de l'eau du robinet, et mes sanglots incessants. Je m'efforce à lever mon regard vers le miroir fissuré. Mes yeux sont cernés de noir, mes cheveux emmêlés et des griffures récentes où moins me parcourent le visage.

"Que tu es moche... On dirais une sauvage."

Je ne me bat plus contre elle, et me laisse insulter.

"Une vrai ordure. Tu m'étonne qu'il t'ai lâché... Lui valait la peine, pas toi. Tu l'as fait souffrir comme tu fait souffrir tant de personne dans ton entourage. Tu ne mérite pas de vivre."

Je hurle pour la faire taire. Mais rien ne fait. Elle me hante toujours, comme les autres. Mais celle-ci est la plus douloureuse. Elle est méchante, mais elle est aussi la plus présente.

« Qu'est-ce que tu me veux ?! »

"Ta vie. Je veux ta vie. Je veux que tu meurt pour nous, les dieux. Je veux que tu meurt le poignard dans la chaire. Te souviens-tu du couteau offert par ta mère ce soir de Noël ? Crois-tu que c'était un hasard ?"

« Mensonge ! Tu ment comme tu respire ! »

"Tu sais que je fais intimement parti de toi. Je respire ton air. Si tu ne respire plus, moi et tous les autres te lâcherons, et tu nous rejoindra là-haut. N'est-ce pas ce dont tu as envie ?"

Je ne réponds rien. Elle à raison. Parfaitement raison.

"Paige t'attends, et nous aussi."

Mes yeux sont gonflés d'avoir pleurer, ma lèvre gercée et fendue de l'avoir mordu. Je baisse mon regard sur mon sang, qui à bientôt finis d'empourprer l'eau froide. On dirait un nuage. Et c'est beau. C'est magnifique, même.

"C'est lorsque la lame d'argent atteindra ton cœur que tu t'envolera toi aussi dans les nuages."

Mes yeux ce ferment et je m'éloigne de mon miroir pour me coller au mur. Le crépissage de la salle de bain arrache la croûte qui à commencer à ce former sur mes mains. Mon sang recommence à couler le long du mur. Je cale mes mains derrière mes cuisse, et plaque de toute mes forces mes cuisses contre le mur, qui s'enfonce dans mes mains, m'arrachant des cris de douleur. Je veux faire disparaitre le déchirement dans ma poitrine, par tous les moyens.

"Le poignard."

Je me détache du mur. Ne serais-je pas mieux dans un autre monde ? Différent de celui-ci, différent de ce que je connais. Je pourrais faire des autres ce que je voudrais, et je serais un dieu pour tous. Vivre malheureux et mourir dans le silence. Ce n'est certes pas le destin que j'espérais, mais il semble que les opportunités sont réduites pour moi. De toute manière, je me vengerai là-haut.

Je me rue dans la cuisine et sors le couteau. Je passe lentement ma main gauche sur la lame, quand selle s'enfonce dans ma chaire. Je regarde la matière sortir abondamment de ma main et s'écouler sur le sol. Dois-je verser le sang aujourd'hui ?

"Tu reviendra."

Je reviendrais. Je trempe mes doigts dans le sang qui coule de ma main gauche, et trace en majuscule ses lettres ensanglanté.

Je reviendrais.

C'ets comme une promesse faite de sang. Chaqu'un doit faire un sacrifice dans ça vie. Je sacrifie ma vie pour régner sur un nouveau monde.

J'empoigne une nouvelle fois la lame déjà rougie, et l'écarte de ma poitrine.

« Je reviendrais. »

Je commence à descendre la lame vers ma poitrine.

« Non ! »

Je me retourne brusquement vers le corps qui s'approche de moi. Le couteau valse et déchire ces vêtements au niveau du torse. Une grande entaille est visible. Je lâche le couteau, et mes larmes coulent abondamment.

« Je suis désolé ! » je crie.

Je me tape la tête contre le comptoir.

« Je suis désolé ! »

Je recommence, et m'éffondre au sol.

« Je suis désolé... » je murmure.

Je rampe au sol pour trouver le poignard. Je le saisis et le pointe vers la poitrine. Je l'enfonce doucement en hurlant de douleur. Mes yeux ce ferment.

Je reviendrais.

Je ne m'appelle pas Alice.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant