Quatre : Le Titanic de la route.

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« Tu n'es qu'un enfoiré chanceux avec un bon karma, tu le sais au moins ? »

Il me sourit de toutes ces dents.

« C'est un compliment ? »

« En aucun cas. »

« J'aurais presque cru que tu resterais gentille. »

Je soupire en tournant le volant pour m'engager sur la national.

« En aucun cas je suis "gentille", et surtout avec toi. »

Du moins, c'est l'avis de Rayan, qui, après que je l'ai peut-être un petit peu harceler par message, m'avait clairement expliqué que je ressemblais désormais à Grizzly dans les bisounours. Jamais il ne c'était comporté comme ça auparavant, et il faut avouer que ça m'inquiète un peu.

« En aucun cas je suis un enfoiré, et surtout avec toi. »

Je me retiens de jeter cet énergumène par la porte.

« Les portes s'ouvrent facilement, donc si tu commence à me faire chier, tu vas te la prendre. »

Deylon jappe et je lui balance un porte-clef "Diddle" dessus.

« Hé ! Laisse mon chien en dehors de ça ! »

« Toi et ton chien êtes pareille. Je me demande juste lequel des deux j'insulte le plus en disant ça. »

Je concentre mon attention sur la route. Dans le palmarès de la conneries, je pense que n'y Deylon ni son imbécile de maître mérite la première place. Celle qui la mérite est irrévocablement moi. Comptez dans votre vie les personnes qui, dans un élan de bonté extrêmement, ont recueillis chez eux un SDF et son chien. Pas besoin de sortir votre meilleure amie la calculatrice pour comprendre que votre résultat est et sera toujours zéro.

Lorsqu'après de longues minutes je regarde Thomas, il affiche l'air béa d'une personne qui prends son aise dans un jacuzzi. C'est alors que je vois qu'il à tourner le chauffage du siège au niveau maximum.

« Tu m'aide en faisant ça, la viande sera précuite ce soir. »

Il me regarde avec horreur.

« Quoi ? Tu ne connais pas Hansel & Gretel ? »

Il se relève d'un coup et coupe le chauffage. Deylon, lui, s'amuse à mordre la jambe de la personne qui le considère comme son meilleur ami.

« Ton animal ne sait pas ce tenir. »

Thomas baisse le regard vers son chien, et lui attrape le museau.

« T'es un méchant chien-chien mal éduqué ? »

Je lève les yeux au ciel. Lorsque je les reposes sur lui, il s'amuse à monter et descendre son siège.

« Tu peux arrêter une fois d'être un gamin ? »

« Hein ? »

Il ne semble pas me comprendre.

« Arrête tout de suite de jouer avec mes sièges ou je te jure que je te fais dégager fisa. Déjà que tu les pollues avec ta crasse et celle de ton chien, donc si en plus tu les casses, je monte un procès. »

« Je t'ai rien demandé tu sais, j'ai juste accepter ton offre. C'est pas de ma faute si je salis ta voiture, alors arrête de m'en vouloir pour une chose à laquelle je ne peux rien. »

Pas faux.

Je ne réponds rien, honteuse d'un tel comportement.

« Je suppose que je ne dois pas attendre d'excuses ? »

Je ne m'appelle pas Alice.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant