Trois : Aujourd'hui, c'est Noël.

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La vie est une routine.

Cette phrases ci est on ne peut plus vraie, mais on ne peut plus fausse aussi. Mais à cet instant, alors que le soleil se couche une nouvelle fois sur la ville et que la nuit avale les rues, signifiant à tous les délinquants qu'il est l'heure pour eux de sortir et commettre leurs délits, cette phrase me parait lointaine.

« Vous comptez vivre avec moi ? » me demande-t-il.

Cet homme est le même que vendredi, le soir ou on m'as brutalement arrachée de cette routine que j'aimais tant.

« Non. »

Il ne me réponds pas. Je regarde l'heure sur mon portable, qui affiche 19h59. Encore une fois.

Je me souviens de moi, deux jours plus tôt, qui arrivait souriante dans cette nouvelle robe Pull&Bear que j'aimais tant. Mais elle à vite été une relique de mon malheur. Je souriais a Rayan et...

« Je pari sur 20h21. »

« Qu'est-ce que tu me veux encore ?! » je m'énerve contre l'homme désagréable qui se tiens derrière moi, assis.

« Rien, j'essaye de te tenir compagnie. »

Je soupir, exaspéré.

« Dit plutôt que je suis la seule qui accepte de rester à moins de cinq mètre de toi, ce sera plus réaliste. » rétorquai-je de mauvaise humeur.

Son regard ce ferma, et il se retira dans son coin. Un éclairé déchire le ciel, suivit d'un bruyant tonnerre. Depuis ces deux jours que j'ai passé à contempler l'oiseau d'argent en morfondant mes idées noirs, l'orage éclate toujours après 19h59. Je regarde l'heure : 20h21. Il avait raison ce trou du cul. L'eau commence à ruisseler du ciel, d'abord raisonnablement, puis en torrent. Je commence à m'éloigner du restaurant.

« On a faim ! »

Je me retourne, alertée par ce cris, mais vois que ce n'est que l'imbécile qui essayait de me faire la conversation, alors que je m'enfonçai dans mon malheur.

« T'as cas bouffer, imbécile. »

Je ne sais pas s'il m'as entendu, je ne sais même pas si je lui parlais réellement, et non-pas à moi-même pour me persuader qu'il reste belle et bien de la logique dans ce monde.

"Redevient ma Alice."

La phrase de Ritson me revient à l'esprit. Elle insinue très clairement qu'il faut que je m'efforce à agir comme je le faisais en temps que demeuré mentale. Lui aurais-je vraiment dit une tel méchanceté ? Certainement pas.

Je ferme les yeux et essaye de me concentrer sur mes actes. Tout d'abord, je me serais questionné :

Qu'aurais-je fait, avant ?

Tu lui aurait demandé son prénom.

Je reste un moment en suspension après cette réponse. Depuis deux ans, je ne les avait pas entendu. J'essaye de me reprendre pour ne pas paniquer.

Je me retourne lentement et observe le garçon, qui doit avoir mon âge. Il est sorti de son abri et joue avec une boule de poils comme s'il était les plus heureux de ce monde. Soudain, le chien tourne les yeux dans ma direction, et s'élance vers moi.

« Deylon reviens, elle est méchante la madame ! »

Je pousse un hurlement alors que le dénommé Deylon me saute dessus et commence à laper chaque parcelle de peau nue. Son maître accourt juste après.

« Il semble t'aimer, » me dit-il. « C'est assez rare qu'il apprécie une personne autre que moi. Je pense même que ce n'est jamais arrivé. »

Il sourit et me laisse à son chien, n'essayant même pas de le dégager.

Je ne m'appelle pas Alice.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant