Chapitre 10 : L'inquiétude

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Dimanche. 04H00. On roule. J'aimerais que ce moment dure une éternité. On ne pense à rien, on ne dit rien. On est maintenant à dix minutes de chez Lucie. A dix minutes de la séparation. J'aurais aimé que cette soirée ne se termine jamais.

Lucie me demande de m'arrêter lorsqu'on entre en ville, je me gare sur le parking du supermarché. Point mort, frein à main, je coupe le contact, et j'attends que mon amie entame la conversation.

« - J'ai adoré ta chanson Valou ! J'avais juste peur que ... après ce qui s'est passé tout à l'heure avec mon père, notre relation change.

- Ce n'est pas de ta faute si ton père est un idiot, lui dis-je avec un léger sourire. »

Elle me sourit à son tour. On reprend la route. On arrive chez elle, mon amie me fait comprendre qu'il vaut mieux que je reste dans la voiture. Je n'essaie même pas d'insister, je pense que c'est mieux ainsi. Je la laisse donc repartir, elle me dépose un baiser sur la joue. Sur le moment, je ne sais pas quoi en penser. Je l'observe, depuis la voiture, rentrer chez elle. Elle franchit la porte, les lumières s'allument, j'entends du bruit, des cris, je dirais même des hurlements. Soudain la porte s'ouvre, je vois le père de Lucie, en caleçon et en débardeur, sortir en furie. Ce détail aurait pu me faire rire si cet homme ne tenait pas un fusil dans ses mains. Je démarre la voiture en vitesse afin de prendre la fuite, je me retrouve dans l'allée, prêt à reprendre la route normale quand j'entends des coups de feu. Apparemment, il a dû tirer en l'air, sûrement pour m'effrayer. Il a réussi.

J'arrive chez moi, choqué par les derniers évènements. Je gare la voiture quand j'entends mon portable vibrer sur le siège passager. C'est Lucie.

- Ne préviens pas la police !

C'est tout ce qui est écrit. Il n'y a pas d'excuses, en même temps ce n'est pas réellement de sa faute. Je ne lui répond pas. Je m'inquiète pour elle, qui sait ce que son père est capable de lui faire ! Evidemment j'ai envie de prévenir les autorités. Mais Lucie aurait encore plus de problèmes.

Des tonnes de pensées s'agitent et se mélangent dans ma tête. Tout d'abord, comment être sûr qu'il s'agit bien de Lucie qui m'a envoyé ce SMS ? Ensuite, est-elle en sécurité ? Ces questions se bousculent et demeurent sans réponse.

Je rentre chez moi. Je monte directement dans ma chambre, la salle de bain se trouvant juste à coté, je vais prendre une douche et je me couche.

La nuit fut courte. Il est 08H00 quand je me réveille. Je me lève afin de rejoindre la cuisine pour prendre le petit-déjeuner. Mes parents sont déjà là. Ils boivent machinalement leur café.

Mon père rompt le silence:

- Tu nous emmènes à l'aéroport cet après-midi ! On doit partir en voyage d'affaires avec ta mère ! On te laisse la voiture !

Voilà c'est mon père. Pour lui, il n'y a que le travail qui compte. Il ne me demande pas comment s'est passée ma soirée, ou bien le concert. Il y a plus d'un univers qui nous séparent. Ma mère me jette un regard compatissant, elle me comprend mais ne dit rien. Je pense être encore en colère après cette folle nuit. Du coup, je ne réplique pas et acquiesce.

Mes parents sont souvent en voyage d'affaire. Ils travaillent pour une grande banque qui organise des conférences un peu partout dans le monde. Principalement là où il y a de l'argent bien évidemment !

Je bois mon café, mange mes céréales, mes parents vont préparer leurs valises. Une fois la vaisselle faite, je les rejoins au premier étage, dans leur chambre :

- Et vous partez combien de temps ? Je leur demande.

- Une semaine, me dit ma mère. On sera de retour dimanche prochain, nous prendrons un taxi pour rentrer.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 21, 2016 ⏰

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