Chapitre 7: Simple comme bonjour

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07H00. Mon réveil sonne à se briser la voix. Monde cruel. Après deux mois à se lever à point d'heures, il faut faire face à la réalité. Je vais me doucher, prends mon petit déjeuner, c'est à dire un café et une banane. Oui je sais cela n'apporte pas beaucoup d'énergie pour la matinée, ma mère me le dit souvent, mais pour moi cela me suffit.

Ca y est me voilà parti, à pied et seul. Enfin pas vraiment car avec Lucie on communique toujours par sms, on apprend chacun l'un de l'autre. Par exemple je sais qu'elle adore les vieux films en noir et blanc. Je trouve ça cool!

J'arrive au lycée après une marche éprouvante pour quelqu'un qui, comme moi, ne fait du sport uniquement quand il joue à la console. Et encore, car en ce qui me concerne je n'y joue que quand Clément vient à la maison.

Je salue les copains, on discute, et puis je me dirige comme à l'accoutumée vers le CDI où j'aperçois Lucie qui est déjà assise sur le banc, le bloc note sur les genoux, les deux mains par au dessus, et dans lesquelles se trouve le stylo. Quand elle me voit enfin, elle s'empresse d'écrire un mot, le plus simple qui soit:

Bonjour!

Bonjour, lui dis-je en retour. Mais comment le dis-tu en Langue des Signes.

Elle me le montre, ce qui me comble de bonheur, et même dans cette langue, «bonjour» est le mot le plus simple qui soit. Nous sommes rejoints quelques instants plus tard par le reste de la bande.

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Les semaines passent, et mes progrès en LSF sont remarquables, d'après Lucie. On se retrouve à chaque récréation afin d'explorer d'autres sujets de conversation, c'est là l'occasion d'approfondir mon vocabulaire, et de réviser brièvement les anciens signes découverts auparavant. De plus, nous avons maintenant des cours de Langue des Signes, et nous en aurons une épreuve en option au Bac.

Justine, Elsa, et Clément se sont également inscrits à ces cours, ce qui est une excellente nouvelle. Ils galèrent un peu, mais s'appliquent et c'est ce qui est le plus important dans un apprentissage. Ils ont acceptés Lucie dans la bande, en fait, c'est comme si elle avait toujours été avec nous, et la barrière de la langue n'est pas un obstacle, c'est une force.

Il y a juste un petit soucis, c'est que dans deux jours, c'est à dire samedi, il y a notre fameux concert pour le festival du cousin d'Elsa et Clément, et que je n'ai toujours pas osé demander à Lucie si elle voulait y assister. C'est vrai quoi? Nous sommes amis, nous devrions partager des tas de choses, mais la musique, c'est inaccessible pour elle. Mais à mon plus grand étonnement, c'est Justine qui lui en a parlé, je ne vous cache pas mon soulagement:

Dis Lucie, ce week-end, on fait un concert, tu veux venir?

Oh j'aimerais tant! Mais je n'ai aucun moyen de locomotion, et je ne suis pas sûr que mes parents acceptent.

Je viens d'avoir le permis, je peux passer te chercher un peu plus tôt et je t'emmène! lui dis-je. Tu n'as juste à (je cherche le signe de convaincre, mais ne le trouve pas, alors je l'épelle) C-O-N-V-A-I-N-C-R-E tes parents, ça te va?

D'accord je leur envoie un sms, et te donne leur réponse. Mais je ne sais pas s'ils accepteront, tu sais Valou, ils sont entendants et ont tendance à me surprotéger.

T'en fais pas, réplique Elsa, avec nous il ne peut rien t'arriver!

Cela réconforte notre amie, et nous pouvons alors retourner en cours avec Monsieur Ashour.

Un peu plus tard dans la journée, Lucie m'apprend qu'elle sera des nôtres samedi, à condition qu'après le concert je la ramène. Cette nouvelle me réjouit, car j'ai enfin terminé d'écrire ma chanson pour elle, je pourrai la chanter devant elle. C'est là que Clément me demande comment je vais faire pour que Lucie ait accès aux paroles de chansons:

C'est très simple, je lui répond, je lui imprimerai les textes, et les mettrai dans l'ordre.

C'est bien, dit-il, mais comment pourra-t-elle suivre puisqu'elle n'entend pas?

Je l'aiderai, réplique Justine qui avait suivi notre discussion.

Merci, lui dis-je.

Notre concert va juste être génial! Que demander de plus, que de jouer de la musique entouré de ses amis?

A la faveur de personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant