II) La légende de l'Arbre Mort

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(je poussais un cri perçant...) ...de joie. 

- Oliver !!!!! 

Je le pris dans mes bras et mon corps se remplit de frisson glacés. 

- Tu as attrapé un rhume, mon chéri?? m'étonnais-je. C'est possible?? 

Il se moucha. 

- Oui. Parle moins fort, Sarah, ils vont te prendre pour une folle. 

Ah, je crois que je ne vous l'ai pas dit, ça : personne ne peux l'entendre à part moi et ma meilleure amie. 

J'ai peur de vous le décrire. Oliver, je veux dire. Pourquoi? Parce qu'il est tout blanc. Et que je ne peux pas dire de couleurs. 

Donc, je préfère ne rien vous dire, ça vaut peut-être mieux. Sinon, il m'en voudra peut-être. 

- Qui a-t-il, Sarah? Tu ne me parles pas? 

Au moment où j'allais lui répondre, la sonnerie retentit. C'était une sonnerie stridente, qui te fait sursauter sans exceptions. Qui a décidé que ça, ça allait être notre sonnerie, sérieusement?? 

Je n'eus pas le temps de lui parler, mais ce n'était pas grave, parce que je n'avais rien à lui dire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne voulais pas être avec lui, à présent. 

Peut-être parce que c'était un trop lourd fardeau? Peut-être était-ce car je devais le cacher à tout le monde?? Pourquoi avais-je envie de l'oublier, tout d'un coup?? 

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- Sortez vos cahiers ! hurla le professeur d'histoire géographie de notre Sarah. 

Celle-ci était assise à côté de Constance et de Fanny. Les deux garçons, Hugo et Florent, étaient assis côte à côte. 

Sarah sortit précipitamment son cahier et son livre. Elle connaissait la routine. 

- Et vos livres ! ajouta M. Doi, toujours en criant. 

Sarah, amusée, leva le doigt. 

- Oui, Mlle Sarah? fit-il, calmé.

Sarah adorait ce professeur, comme tous les élèves, car il était calme, gentil, sympa, et qu'il ne faisait pas trop travailler. On discutait plus en son cours qu'on apprenait. 

- Vous êtes stressé, Monsieur? 

D'habitude, M. Doi était plutôt calme, ce qui était un de ses atouts pour amadouer les élèves et ne pas se faire détester et donc ne pas avoir des élèves pourris dans sa classe. 

- Un petit peu, oui. Car...nous allons parler de quoi, déjà? 

Il fit mine de ne pas se souvenir de son cours pour que les élèves participent. Mais là, aucun doigt ne se leva, pas même celui de Sarah ou de ses amis. 

- J'ai compris, vous êtes fatigués, soupira M. Doi. On vas parler de la légende de l'Arbre Mort. 

Certains retinrent leur respiration, ce qui fit beaucoup rire le professeur.  

- Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un film d'horreur, quoique...

- Âmes sensibles s'abstenir !! tonna Starlette. 

Fière de sa blague, elle se mit à glousser en compagnie de ses "inséparables" "amis". 

- Exactement, lança sèchement Doi. Mais vous n'avez pas le droit de sortir de cette classe, donc je vous ferais un mot pour aller à l'infirmerie si vous êtes vraiment si traumatisés que ça !

Il ricana, puis, voyant le teint violacé de Constance, il se reprit. 

- Ne prenez pas cela au sérieux, vous ne sortirez pas d'ici tremblants de peur, ni avec une phobie des arbres ! et tout particulièrement de l'Arbre Mort...

Constance ne reprit pas tout de suite ses couleurs et le professeur n'attendit pas qu'elle redevienne beige pour commencer son cours. 

- L'Arbre Mort, comme son nom l'indique est mort il y a environ 125 ans. Mais sa mort n'étant pas naturelle, quelqu'un de pas très intelligent décida de l'appeler l'Arbre Mort et de créer une légende. Qui, il faut bien l'avouer, était pour lui la seule explication. Donc, il y croyait dur comme fer, et tout le monde aussi. Mais, trente ans plus tard, l'explication se révéla insensée et fut renommée "légende". 

- Bref, c'est quoi alors, cette légende? s'impatienta Fanny, intéressée, pour une fois, au cours de M. Doi. 

- J'y arrive, mademoiselle, j'y arrive, rit le professeur. Il faut bien que je vous explique certaines bases, sinon vous y croirez et tout le lycée sera fou ! Bref, je n'ai pas terminé notre petite introduction. 

Il se tut un instant et reprit. 

- Notre cher inventeur de "légende", Monsieur Aubaine, s'est cru intelligent en réfléchissant sur la chose. Nous allons voir pourquoi il a voulu expliquer le phénomène ensemble. 

Il marqua une deuxième pause.

- Les arbres meurent tous, nous le savons. Ils ne sont pas immortels, même s'ils peuvent vivre beaucoup plus longtemps que nous. Donc, si on écoute juste Arbre Mort, on peut se dire que "Mort", c'est parce qu'il est mort, justement ! Mais, en fait, il a décédé "bizarrement". Ce n'est pas ce bon vieux Aubaine qui l'a dit, non ; c'est nous même, moi compris, qui l'avons déclaré ; c'est bizarre. Il est mort pendant une nuit. Sans prévenir. Le mardi, en bonne santé, feuilles verte, le printemps ; mercredi matin, marron terne, sans feuilles (ni sur lui, ni au sol) et branches prêtes à s'écrouler ( même si elles ne sont pas tombées depuis 125 ans, ce qui est bizarre). Ce pauvre Aubaine a voulu s'engouffrer dans l'histoire du surnaturel, mais il n'arriva à en sortir qu'une histoire "vraie" qui devint légende. 

Il parcourut la classe du regard. 

- Bon, voici le moment que vous attendez tous ; le moment de la légende de l'Arbre Mort : 

<< Il était une fois un Arbre fleuri, un beau cerisier. 

Il était magnifique et il résidait dans la cour du Lycée Trompettes. Les élèves aimaient se prélasser sous son ombre quand il faisait chaud, et il y avait assez de place pour trente lycéens. Les professeurs et surveillants s'y réfugiaient également, son ombre étant très agréable. 

Un mardi, un mardi de pleine lune, les élèves firent une fête dans la cour du lycée en compagnie de quelques jeunes professeurs, dont moi, Martin Aubine, âgé de 30 ans tout pile. 

Nous fûmes chassés à minuit et je traînais un peu autour du lycée en attendant que tous les élèves soient partis. 

Quand il n'y eut plus personne, je vis une ombre cachée derrière l'énorme tronc de l'anormal grand cerisier. Il murmura quelques mots et s'enfuit, puis hurla : "Bal, bal !!!" 

Effrayé, je suis parti, mais j'avais déjà une idée sur l'identité de la mystérieuse personne. 

Le lendemain, nous sommes revenus fatigués en cours (moi en professeur d'anglais), et dans la cour, horreur : le Cerisier était mort. 

C'était donc bien un Sorcier. Cela paraît bizarre, mais c'était sûr. Quoi d'autre ? 

L'Arbre était bel et bien mort. Je décidais de lui mettre une pancarte et de la clouer, avec inscrit : Arbre Mort. 

Voici le nouveau nom de cet arbre. 

Ce Sorcier était un meurtrier. Qu'est-ce qu'il voulait à ce pauvre Cerisier? >>

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PARTIE DEUX EST TERMINÉE. 

PARTIE TROIS ARRIVE BIENTÔT !!


L'amour vampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant