L'amour vampire

Qui suis-je?

A 20 heures, j'étais chez moi avec Joyce, dans ma chambre. 

- Je veux savoir plus de choses sur toi, me dit-elle. 

J'étais en pyjama et elle en robe de fête. J'étais mal à l'aise. 

- Eh bien...Que veux-tu savoir? 

- Ta famille, par exemple ! me proposa Joyce. 

J'hésitais. Au final, je ne la connaissais pas vraiment, et ce souvenir me perturbais. Mais si je voulais obtenir des réponses, il fallait que je fasse des efforts.

- Mon père s'appelait Tim. 

- S'appelait? 

- Il a disparu, avouais-je. 

Elle semblait décontenancée. 

- A mon tour de te poser des questions, annonçais-je. 

- Mais je n'ai posé qu'une seule question ! 

- Chacun son tour. 

Je lui racontai mon souvenir. 

- C'était toi? demandais-je à la fin. 

- Oui. 

Je reçus un choc. 

- Mais...Tu es tellement plus vieille que moi et ça parle de ta naissance...

- Eh bien, ça veut dire que tu es plus vieille que moi, dit-elle, comme une évidence. 

- Mais c'est du n'importe quoi !

- Mais non, Sarah, écoute. Tu es une sorcière ! 

- Mais je ne suis pas morte ! Je n'ai pas eu de problèmes ! Je n'ai aucun souvenir d'avoir vécu tant d'années ! répliquais-je, perdue. Et je ne vois pas quel phénomène aurait pu me le faire oublier ! 

Joyce réfléchit. 

- C'est sûrement qu'on t'as mise dans un "coma magique" ! 

- Euuuuuh, c'est-à-dire? 

- Le coma magique s'appelle en réalité "prohibere tempus" qui veut dire "arrêt du temps". Il arrête le temps, enfin juste pour la personne concernée, et la personne en question, c'est toi. En gros, il te "conserve" ; tu ne changeras pas physiquement et tes souvenirs s'arrêteront à quand le coma s'abattra sur toi. 

- Et quand est-ce qu'ils se remettent en route? questionnais-je, de plus en plus intéressée. 

- Quand le coma s'en va. Tu es sensée te réveiller comme si tu n'avais dormi que quelques heures et tu reprendras ta vie comme avant. 

- Mais... je ne comprends toujours pas bien. J'ai vécu jusqu'à l'âge de...16 ans environ, et on m'as flanqué du prohibere tempus un espèce de coma magique qui arrêta le temps pour moi. Ce qui veut dire que mes parents sont sûrement morts à l'heure qu'il est. 

C'est vrai que j'avais toujours été persuadée depuis mes 16 ans que j'avais quitté volontairement la maison et, qu'un jour j'y étais revenue pour passer le bonjour aux parents, sauf qu'ils n'y étaient pas. Enfin, mon père, normal, mais ma mère...

- Attends ! Ma mère est encore vivante, à ce que je sache!? Enfin oui, vivante... Mais ça veut dire qu'elle aussi aurait été comaitée? réalisais-je.

- Sûrement, je ne sais pas pourquoi, mais c'est fortement possible.

- En attendant, repris-je, depuis mes 16 ans, je n'ai pas revu un seul membre  de ma famille  ! Maintenant je comprends, ils étaient morts...Sauf peut-être des arrières-arrières-arrières-arrières petits-cousins qui avaient sûrement changé de nom !