Chapitre 30

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Et nous voilà en 2016, pour une nouvelle année à passer en compagnie de mes amis. 

Tout le monde s'est mis à danser et à boire en même temps, et la soirée à été lancée comme ça. Aiden m'ayant donné l'autorisation de boire autant que je le voulais, j'ai un peu exagéré sur les boissons alcoolisées.

La soirée du nouvel an est juste superbe. Nous étions au premier rang pour voir le feu d'artifice, et tout le monde l'a trouvé très beau. Ensuite, nous nous sommes tous dirigés vers un bar qui se situait juste derrière nous, et c'est là que la soirée a réellement commencée ; les tensions semblaient disparaître, ce qui rendait tout le monde un peu plus joyeux.

Il y a maintenant de longues minutes, je me suis éclipsée avec un jeune homme plutôt mignon, qui doit être à peine plus âgé que moi. Nous avons beaucoup parlé de nos vies respectives, alors que nous étions sur un banc, un peu en retrait par rapport au bar.

Je n'ai pas réussi à retenir le nom de ce jeune, mais je sais qu'il a les idées claires, et qu'il n'est pas aussi amoché que moi.

- . : Il faudrait que tu ailles chercher une veste, sinon, tu risques l'hypothermie.

- Moi : Je ne sais plus où est mon chalet.

Mon nouvel ami éclate de rire, avant de reprendre son sérieux.

- . : Je ne pensais pas que tu avais bu à ce point. Tu te souviens de qui je suis ?

- Moi : Un joli jeune homme rencontré il y a peu, ici même !

- . : Merci du compliment, ça fait plaisir.

Je lui souris bêtement, et ne trouve plus rien à ajouter à cette conversation. Cependant, mon corps décide de parler pour moi même, et se met à trembler légèrement, me rappelant que la température n'est pas très élevée.

- . : Tu as un téléphone ? Pour que j'appelle un de tes amis.

Sans lui répondre, je prends mon portable qui était coincé dans mon soutien-gorge, et lui tends, l'air de rien, après l'avoir déverrouillé.

- . : Qui est avec toi ici ?

- Moi : Je te le fais par ordre alphabétique ! Alors, il y a ... Aiden, Avan, Charlie, Cheyenne -

- . : Ça va aller je pense ; je vais d'abord appeler ceux-là.

Les minutes passent encore, doucement cette fois, et enfin, mon nouvel ami m'annonce que Aiden n'a pas répondu, au contraire d'Avan.

- Moi : Je crois que je ne m'entends pas trop avec lui. Et, je crois aussi que j'ai vraiment froid !

- . : Il avait l'air vraiment inquiet quand il entendu une voix différente de la tienne ; je pense qu'il t'aime bien.

Pour clore cette conversation, je décide de serrer l'inconnu dans mes bras, en attendant l'arrivée de mon ex ; ce qui arrive très rapidement.

- Avan : C'est quoi le problème ? C'est qui lui ?

- Moi : Je veux pas te voir.

- Avan : Et moi, je ne veux pas te voir avec lui. Viens Lou, tu vas t'habiller plus chaudement.

Sans trop insister, je suis Avan qui me conduis désormais au chalet. Arrivés là-bas, je fonce directement dans ma chambre afin d'enfiler un jean et un tee-shirt accompagné d'une veste.

- Avan : Besoin d'aide ?

- Moi : Non, j'ai passé l'âge de recevoir de l'aide pour me changer.

- Avan : Alors, il se passe quoi avec Charlie ?

- Moi : Rien qui ne te regarde.

- Avan : Je suis désolé pour tout ce que je t'ai fait Louison.

Je ne réagis pas, ne comprenant pas réellement la situation.

- Avan : Je sais que tu ne t'en souviendras pas demain. Mais, j'aimerai juste que l'on parle tranquillement toi et moi.

- Moi : Arrête.

- Avan : Je n'ai pas toujours été violent avec toi Louison. Je te jure qu'avant, je me comportais bien avec toi ; mais depuis ton accident, il y a quelque chose qui s'est déréglé.

- Moi : S'il te plait.

- Avan : À chaque fois que je t'ai fait mal, c'était sans le vouloir, je le regrettais directement, parce que je t'aime comme un fou, et je ne peux pas me permettre de te faire souffrir.

- Moi : Tu as fini ? Comme tu l'as dit toi-même, je ne m'en souviendrais pas demain.

Je reste quelques instants à regarder mon ex petit copain dans les yeux ; ne le lâchant pas du regard, et priant pour trouver quelque chose à dire, afin de prolonger cet échange, qui ne me dérange finalement pas.

- Avan : Tu veux bien me pardonner ?

- Moi : Il faut qu'on rejoigne les autres.

- Avan : Qu'est-ce qu'il a de plus que moi ?

- Moi : Il me respecte ; et pourtant, il ne m'aime pas comme toi tu m'aimes.

- Avan : Fais attention à toi ...

Je hoche la tête en guise de réponse et sors du chalet afin de rejoindre mes amis, pour finir cette soirée comme il se doit. Mais, de nouveau, Avan me rattrape une fois dehors ; et reste dans mon dos, ses mains sur mon ventre, ses lèvres dans mon cou.

- Avan : Je te fais frissonner ..?

- Moi : Non, j'ai froid.

- Avan : Embrasse-moi ... S'il te plaît.

Je me sens tellement bien, et tellement vivante dans ses bras, que l'envie d'y rester des heures me rattrape rapidement. Avan me semble tellement protecteur quand il est comme ça, quand il est doux, quand il est respectueux et calme. Il semble amoureux et apaisé ; pas triste et renfrogné. C'est comme si il ouvrait son cœur, comme si il le déchirait en deux, pour me montrer ô combien il peut être aimant quand il le veut, quand il n'est pas borné et violent - quand il est normal, sans problèmes qui le rendent bipolaire.

C'est ce Avan là que je veux voir auprès de moi, pas le Avan blessé, au cœur de pierre. Le Avan que j'ai sûrement aimé avant l'accident.

Mon Avan.

Mais, voilà que mon estomac me fait vite revenir à la réalité. Je me sépare de ses bras, et pars vider mon ventre, subitement, un peu plus loin.

- Avan : Tu avais dit que tu arrêtais de boire, non ?

- Moi : Je ne devais pas être dans mon état normal quand je t'ai dit ça.

- Avan : Il faut dire que tu es très souvent bourrée, Lou.

- Moi : Lâche-moi Avan.

Ce dernier ne prend pas la peine de répondre, mais il décide de m'accompagner à la salle de bains, ce qui, je dois le reconnaître, m'aide à ne pas tomber la tête la première dans la neige déjà fraîche de cette nuit de Janvier.

- Avan : Laves toi les dents, je reviens.

Et sans un mot de plus, ni un regard, il quitte la pièce, me laissant seule ici ; moi et mes pointes de cheveux collées entre elles à cause du vomi récent. 

Learn to remember - Louison RintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant