⏳VI. Seul

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Pendant un long moment, il était resté recroquevillé sur lui même, souffrant de douleurs morales et fantômes.
Un son strident d'une seule tonalité résidait dans son esprit. C'était la seule chose qu'il pouvait entendre. Un son continu et pesant.
Il avait plongé tellement profondément dans le désespoir qu'il aurait dû y rester, comme mort.

Pendant plusieurs longues heures, il ne put dormir. Des visions de chats morts, tués sous ses griffes le hantaient.
Il imaginait, voyait et revoyait Âme périr, le suppliant de se reprendre, de l'épargner.
Ce ne fut qu'au matin, épuisé par la fatigue, qu'il réussit à prendre quelques petites heures de sommeil, durant lesquelles, un rêve du passé le secoua à nouveau...

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La lumière de la pièce ne cessait de clignoter, donnant à l'endroit, une atmosphère macabre. Les leds devaient mal fonctionner. Tout comme le chauffage, car l'air était glacial et le sol bien pire, une froideur presque insoutenable. Le chaton au pelage noir était retenu à quelque chose par la patte dans un coin de la pièce.
Il devait avoir dans les alentours de 4 lunes.
Des voix étouffées, semblant venir de l'extérieur le tirèrent de son sommeil comateux.

« Mais puisque j'vous dis que j'l'ai vu de mes propres yeux ? Blaze, ce chat a survécu à cet incendie !

— Je ne le répèterais pas putain, je m'en fou complètement de ça ! Ce que je veux savoir, c'est, où va tout mon fric ! »

Un bruit de porte se fit entendre et les deux voix reprirent.

« Qu'est ce qu'on se les gèle ici. Qu'est ce que vous foutez bordel ?

— C'est pour l'expérience, pour que l'animal soit plus calme, comme endormit.

— Si on peut encore considérer ça comme un animal... »

Le jeune chat se redressa sur ses faibles pattes. Il remarqua qu'il avait une sorte de tuyau remplie de liquide rouge qui lui ressortait du dessus de l'une d'entre elle. Ce liquide rouge était évidemment du sang... son sang.
Mais qu'est ce qu'on lui faisait ?
Le bruit de pas se rapprocha et les deux hommes se retrouvèrent au-dessus du petit être faible. L'un portait un complet noir et le deuxième, plus petit était habillé d'une blouse de travail, quelque peu abîmé.

« C'est lui votre "incroyable survivant" Professeur ?»

S'écria le plus grand homme en ricanant. L'autre, s'accroupi et saisit le chaton qui tentait déjà de s'enfuir à sa vu.

« Alors Satan ? Tu dis plus bonjour ?»

Le grand homme ricana encore.

« Satan ? Vous avez vu la taille de ce truc ? Je ne suis pas sûr qu'il mérite un tel nom...

— Ce n'est qu'un surnom mais je vous assure, il en est à la hauteur...»

Le professeur en chemise scruta l'animal puis il s'éclaircit la voix et s'exclama.

« Cet animal est peut-être la clé du succès aux " World Sciences Experiences Awards". J'ai testé sur lui tous les plus puissants narcotiques que j'aille. J'ai même essayé de lui injecté de l'arsenic mais au lieu de s'affaiblir il prend une attitude étrange comme si son sang était plein d'adrénaline. Et il devient tellement agressif, ça en fait presque peur. Tu caches bien ton jeu petit hein ! Vas-y, montre au grand monsieur comment tu es terrifiant ! »

Mais le "grand monsieur" perdit patience.

« J'en ai assez de vos conneries Professeur Braden !»

Il arracha la bête des mains de son collègue et la fixa de ses yeux noirs.

« Maintenant tu vas me montrer ce que t'as de si particulier et je te jure que si c'est pas à la hauteur de mes attentes je t'étripe de mes propres mains car ça fait deux mois que mon fric disparaît pour ta cause et...

— Blaze laissez-le ! »

L'homme en noir se retourna et son regard s'embraisa. Il parla en donnant un poid à chacun de ses mots.

« Braden, ne me donnez plus jamais d'ordres, c'est compris, plus jamais ! Et surveillez votre... »

Personne n'eut le temps de répliquer. Un puissant éclat de lumière blanche envahit la pièce tel un éclair, aveuglant tout le monde. Le chat sentis la main qui le tenait le lacher et il tomba par terre. Un led se décrocha du plafond et s'écrasa au sol. En contacte avec un vieux liquide huileux sur le sol, il s'enflamma. Les hommes paniqués s'emparèrent de tout matériaux pouvant éteindre le feu. Des autres parties de la pièce prirent feu à leur tour. Soudain l'un des deux hommes trouva un extincteur et pu maîtriser le début d'incendie.

« Le chat ! Il est où le chat ? Il s'est barré ! »

Un tuyau ensanglanté pendait à un grand récipient de métal et de verre. Le grand homme enfonça violemment avec fureur son poing dans celui-ci. Un liquide vaseux s'écoula lentement.

« Professeur Braden, retrouvez moi cette bête. »

La personne en question allait s'élancer mais la voix le retint une seconde plus.

« Et s'il vous en viens de comprendre pourquoi cette foutue lumière nous a éclatée en pleine gueule... »

Il n'eut pas besoin de terminer sa phrase. Son regard s'en chargeait très bien.
L'homme en blouse disparut par la porte.

Mais l'animal à la fourrure de charbon était toujours dans la pièce et observait la scène d'un air jouissif. Ses pupilles s'étaient fendues. Il tenait dans la gueule une carte magnétique marquée « passe d'accès du Proffesseur Donovan Braden ».
Il la posa sur le sol.
Ses griffes se sortirent.

"Des yeux meurtriers de chat, anormalement violacés me fixaient"

Ce fut tout simplement la dernière chose dont Blaze dit "le grand homme en noir" se rappela avoir vu, avant de se retrouver entre la vie et la mort, au milieu de la pièce sombre, baignant dans son propre sang.

Pendant ce temps, le félin s'était enfuit, la carte magnétique entre les crocs.
Il savait ce qu'il se devait de faire...

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Shade fixait le vide. Il s'était réveillé quelques minutes plus tôt. La suite de son rêve lui avait révélé quelque chose à propos de sa famille.

Il en avait une.

Et c'est lui qui l'avait entièrement tuée.

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