La route était sombre au fur et à mesure que j'avançais, les seules lumières que l'on pouvait percevoir étaient celles des phares d'autres véhicules, les lampadaires puis enfin... celles du lycée !
On ne pouvait pas passer à côté sans les avoir vues, et grâce à elles je pus voir un grand nombre d'étudiants qui étaient déjà à l'heure, entre ceux qui voulaient arriver avant les autres pour être sûrs de tomber sur leurs connaissances et d'autres arrivaient à l'heure, un point c'est tout ! La ponctualité, essentielle pour n'importe qui le veuille. Ils étaient tous réunis devant la bâtisse comblée de divertissements c'est-à-dire des rires aux éclats, sûrement des blagues à dormir debout, et essentiellement de l'amour et de l'amitié. Les couples s'attendaient et rejoignirent ensemble main dans la main ou coude à coude. Cette dernière manière donnait un caractère plus noble aux garçons. On pouvait également apercevoir des filles et des garçons seuls de leur côté, attendant un miracle d'être invité par quelqu'un, ou d'une invitation en toute amitié. Je me stationne sur le parking du lycée avant de sortir de ma belle voiture rouge teintée et d'y reprendre mes clés et mon sac. Je me faisais entendre par chaque passant près de moi à cause de mes chaussures à talons rouges qui claquaient sans cesse contre le gravier. J'avais donc eu le droit à certains de leurs regards mais aucun salut, ou geste de la main pour rejoindre l'un d'entre eux. C'est comme si on m'avait vue sans tellement me voir en fin de compte. J'avançai pas à pas devant le portail bleu qui n'avait pas si grand allure mais qui pouvait annoncer une très bonne soirée. J'avais l'impression de passer discrètement dans une foule d'une certaine complexité par les caractères et personnalités uniques de chacun d'entre eux, entre les personnes que je connaissais et celles dont je pouvais peut-être connaître le nom, et finalement ceux que je n'avais jamais entendu parlé et vu.
Je pousse ensuite la porte qui de l'extérieur donnait sur la cour. C'est fou comme en un simple événement n'ayant que pour but de réunir possède un air et un environnement différent. Le lycée s'est transformé en une salle de bal. A chaque fois et matinées où je me vois encore franchir les portes m'emporte dans un univers angoissant voire quelques fois glacial. L'ambiance administrative, pédagogique et tout ce qui s'en suit m'emporte dans une globalité banale et profonde d'impuissance tels des jeunes âmes qui s'exécutent à des ordres qu'on leur a fixé.
A peine suis-je entrée que la pénombre était à son comble. J'avance vers un chemin invisible puis j'observe une lumière donnant sur l'arrière salle, je m'y précipite alors et la soirée peut enfin commencer. A peine j'y entre, que je vis toute le monde danser sous une boule à facettes, avec de belles couleurs vives, un DJ qui donnait du bon son en diversifiant les périodes des musiques, passant de nos belles années récentes aux années 1980 qui restent tout de même de notre génération. Parfois on entend également une musicalité des années 70, et leurs genres, passant de la pop au slow. Je m'asseois alors sur une chaise, à un bel angle, où l'on peut surplomber toute sa vision sur la scène : la piste de danse, où les garçons montraient aux filles qu'eux aussi pouvaient danser aussi bien qu'elles, et d'autres n'avaient pas peur du ridicule et bougeaient n'importe comment. J'admirais cela, ne pas avoir peur de l'avis des autres était important dans l'estime de soi, cela en faisait ressortir un début de courage que tous pourraient avoir la capacité de posséder.
Je voulus prendre un jus d'orange par cause de solitude et parce que mes amies m'ayant envoyée un message m'indiquant qu'elles n'étaient pas encore arrivées. La boisson orangée était versée dans un grand plat creux traditionnel, je pris un verre et une louche, quand soudain je fus abordée par quelqu'un, quelqu'un que je connaissais très bien... :
« - Salut, bella Sopphhia ! »
C'est Jo, un garçon de ma classe qui me tourne autour depuis la rentrée mais qui ne m'intéresse absolument pas. Il fait preuve de machisme, est également dragueur, narcissique, exactement tous les défauts pour ne pas m'intéresser ne serait-ce qu'un minimum à lui. Je me demande même s'il s'intéresse véritablement à moi.
Je ne peux pas lui demander de partir, il est le seul à m'avoir aperçue depuis le début de la soirée et puis je ne veux pas rester seule même si sa compagnie risquerait fortement de m'agacer surtout s'il continuait à imiter l'accent italien, qui réellement ne lui allait pas du tout et croyez-moi, c'était comme une insulte que l'on faisait au pays vénitien.
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L'amour vaut plus que tout l'or du monde
RomanceIl aura fallu d'un soir, un unique soir pour que la stabilité qu'il y avait encore dans ma vie ne soit bouleversée, et cela m'a bien fait comprendre les raisons qui m'avaient encore pensée à croire que l'amour pouvait exister, car cela était bien vr...