Chapitre 6: Larmes d'Hiver

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Je déposais calmement mes affaires dans la chambre puis me dirigeais ensuite à l'endroit demandé. C'était Antoine mais accompagné de... Non, ce n'était pas possible, non ! Pas lui...

C'était Will ! Comment oublier son visage et la cruauté qui avait fait rage sur son visage au moment où j'avais cru avoir une crise cardiaque, et que ce délire machiavélique n'en finirait jamais ! Son visage avait l'air si détendu, et sa barbe de deux jours lui avait fait gagner de l'âge. Son sourire sournois rien qu'en me voyant, me rendit folle de rage, j'avais envie de lui en faire "baver" comme disent les jeunes aujourd'hui et de lui faire comprendre, que ce qu'il avait fait n'était pas arrivé jusqu' à un certain terme mais je devais faire quelque chose et pourquoi Antoine, le fréquentait ? C'était la première fois que je les voyais ensemble. Comment se connaissaient-ils ? Cela m'effrayait davantage de savoir, alors en le voyant, avec son sourire sournois et indigne, je filais jusqu'à ma porte pour la verrouiller de l'intérieur. J'étais désormais assise, posant le poids de mon corps contre le sol et la porte. Je fixai le mur qui se trouvait en face de moi, puis les questions ne firent que remonter à la surface. Je ne pouvais pas croire en ce que je venais de voir à l'instant, Antoine, mon meilleur ami avec cette brute ? J'assiste à mon propre cauchemar et ce n'était pas autrement. Quelques instants plus tard, quelqu'un frappa à ma porte puis une voix s'en suivait, la voix d'Antoine était facilement reconnaissable :

« -Sophia, tout va bien ?

-Non, vas-t-en !

-Mais dis-moi, tu m'inquiètes !

-Que fais-tu avec cet homme ? »

Un silence apparut.

-Will ? Il est simplement l'ami de... De quelqu'un que je connais !

-Tu me caches quelque chose, l'ami de qui ?

-Mais qu'est ce qui se passe, bon sang ?! »

La poignée était à son emprise, il voulut entrer de force en m'appelant sans cesse pour que je lui ouvre.

« - Je te raconte si tu m'ouvres, d'accord ? »

Je me remis debout doucement avec des mouvements fluides assourdissants. Je tournais la clé puis ouvrit à Antoine, qui semblait incompris à mon égard. Il reprit de nouveau la parole en entrant à l'intérieur de la pièce :

« - Tu peux m'expliquer ? J'ai besoin d'explications ? En ce moment je ne comprends pas ton comportement, tu as l'air ailleurs, plus que tu ne l'es d'habitude et je m'inquiète. C'est pour cette raison que dès que j'eus fini les cours à 16h, j'ai pris ma voiture pour aller chez toi et sur la route, j'ai reconnu Will qui était à peine à quelques mètres de ta propriété, alors on s'est salués et je me suis dit, pourquoi pas te le présenter ? Mais ce n'est pas grave, on va partir, je pensais juste que l'on passerait un bon moment tous les trois. »

Il se retourna agacé, prêt à partir mais je le retins :

« - Attends ! S'il te plaît, si je te racontais ce qui s'était passé, je pense que j'aurais des circonstances atténuantes ! »

Il se retrouva de nouveau face à moi, avec un regard que je n'avais jamais vu chez lui, et qui m'inspirait tellement de médiocrité de ma part, comme si c'était moi qui était en tort, mais il ne comprenait pas, si je lui dis, cela ne va pas arranger les choses mais je ne veux pas le perdre...

-Bon d'accord, il y a deux mois exactement, après la soirée du bal d'automne, je suis rentrée chez moi comme à mon habitude mais il s'est passé quelques chose...

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé, tu me fais peur ?

- Je... Je ... »

« - Je l'avais prise en stop ! » Prononça alors une voix derrière la porte de ma chambre qui avait l'air d'avoir toujours été là sans qu'on ne l'ait remarqué. Antoine se retourna perplexe mais se remit de nouveau vers moi.

L'amour vaut plus que tout l'or du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant