Chapitre 3: Souvenirs

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 C'est alors que même si une distance c'était créée entre la table et moi qui partait de plus belle, j'entendis Marine annonçant à son copain de me suivre. C'est dès que j'eus entendu la fin de la phrase que je me suis mise à courir plus intensément entre les couloirs, les salles pour qu'il ne me retrouve pas de si tôt. J'arrivai à sortir du bâtiment, j'étais désormais dans la cour entre la porte et le portail couleur bleu roi, alors dès que je l'eus dépassé, je me mis à marcher tranquillement, essayant de m'éloigner du lycée et de ses problèmes toujours incompris, mais je pensais surtout à mes tentatives qui s'avérèrent réussies pour l'échapper mais finalement elles échouèrent, dès que je reconnus sa main sur mon épaule derrière moi se déposer délicatement exigeant que je me retourne, je me suis demandée à comment j'aurais pu justement fuir, il était bien plus endurant et sportif que moi, puis comment aurais-je pu courir rapidement avec des talons hauts ? Et comment aurais-je pu croire échapper à mes problèmes sans les affronter, que ce soit avec les autres ou moi-même ?

Ses mèches blondes, je les reconnu immédiatement, et ses yeux bleus que l'on pouvait voir briller de jour comme de nuit. J'éprouvais la même sensation qu'avec Eva lorsqu'il s'agissait de regarder ses yeux, ayant la qualité d'hypnotiser, ou d'être admirée tellement de temps. Je me laissais alors envahir par les siens tout en cherchant à savoir ce que je m'apprêtais à lui dire. Antoine, comme les autres garçons, était mon ami d'enfance. Ensemble étant un an plus âgé que moi, ils m'avaient comme prise sous leurs ailes, nous étions si liés que je les considérais comme des grands frères et moi j'étais leur petite sœur. Pablo était le premier que j'ai rencontré, étant le fils de la meilleure amie à ma mère nous nous sommes amenés à beaucoup nous voir, et il n'habitait pas loin de chez moi alors il a toujours été dans le même établissement que moi, que ce soit de la maternelle jusqu'à aujourd'hui et puis un jour il m'a présenté à ses quatre meilleurs amis d'école, et toute la suite s'est faite naturellement et depuis nous nous quittons plus. Donc, chronologiquement, c'est moi qui ait présenté les garçons aux filles et chacune a su choisir la chaussure à leur pied et eux également. Je fus alors dans l'épicentre d'une machine infernale pour ce qui était de savoir comment ils étaient, leur personnalité, si elles pouvaient leur plaire, s'ils avaient déjà une copine... Et de l'autre côté de la barrière, les pensées féminines avaient comme joué un rôle pour celles masculines, ils venaient me voir également. Pour eux tous, cela aura été leur première expérience , leur premier amour, les premières choses très diverses à faire à deux. Ce n'était pas pour me vanter mais grâce à mon aide, tout cela se sera fait progressivement et rapidement, après peut-être, qu'elles les aurait rencontré mais elles n'auraient rien su sans leur avoir adresser la parole.

C'est alors en repensant à cela, que par cette phrase si banale me fit quand même de l'effet comme tout à l'heure avec Pablo car avec eux c'était différent.

« - Qu'est ce qui se passe ? »

C'est alors à ce moment-là que cette phrase tourbillonna dans ma tête, et que sans aucun contrôle, des larmes coulèrent, et j'étais désormais en sanglots. Je mis alors une de mes mains contre ma bouche pour éviter de faire plus de bruit que je n'en faisait déjà. Il me prit dans ses bras si instantanément et avec une force pas désagréable mais cette fois c'était sans recours, il devait sûrement penser « Cette fois, tu ne pourrais plus courir, ni même trop bouger car je savais que si une occasion se présenterait pour que tu fuis, tu tenterais ta chance ». Mais la situation ne m'était en aucun cas dérangeante, alors pour lui montrer que je ne tenterais pas de fuir, je mis mes mains de chaque côté de son cou, puis comme lui, je le serrais fortement mais la raison était pour ne pas qu'il me laisse dans cet état qui me ressemblait mais pas à ce point si agressif et en si haute tension. Ma tête était contre lui , contre son cou. Je me sentis mieux, rien que le fait de penser qu'il soit venu me chercher, même si c'était Marine, qui avait eu cette idée, mais sachant que c'était elle la plus intelligente je ne m'en étonnais pas, et surtout je me disais qu'il avait beaucoup de chance de l'avoir. Elle savait très bien qu'elle ne courait pas vite avec des talons, elle avait su trouver la solution quand tout montrait que la soirée se finirait brusquement pour moi, elle a fait ça pour rassurer les autres filles toutes aussi inquiètes à mon avis, les connaissant. Cet esprit ingénieux avait tilté en quelques secondes, je l'aime cette fille, comme toutes les autres et je suis heureuse de les avoir trouvées, elles sont tellement uniques chaque jour je suis heureuse de les retrouver, de rire avec elles et d'être avec elles tout simplement. Je ne leur dit que rarement mais cela ne signifie pas que je n'en pense moins.

Dès qu'Antoine vit que je me sentis bien, il me fit confiance et lâcha son étreinte. Je levai ma tête et nous étions désormais face à face, nous étions plongés intensément dans nos yeux pour savoir ce que pensait, savait ou ressentait l'autre comme nous le faisions enfants.

« - Sophia, tu ne peux pas me laisser sans réponse, ça me tue de ne pas savoir ce qu'il t'arrive je te jure ! Ça m'angoisse, ça m'énerve, j'ai la haine ! Alors s'il te plaît dis-moi ce qu'il t'arrive, on se connait depuis que l'on est haut comme trois pommes, je te considère comme une sœur, tu es ma sœur, alors s'il te plaît ne me laisse pas dans le brouillard. »

J'essayai de le calmer émotionnellement, en l'invitant à s'asseoir près de moi contre l'un des murets près des haies qui parsemait l'entrée du lycée. Après que nous le soyons, je pris une grande respiration et je débutai :

« - Bon d'accord, je te dis tout, car je veux te rassurer, et te prouver que ce n'est pas si grave que ça... Voilà, euh, disons que ce qu'à dis Jade était la vérité tout à l'heure : le fait de vous savoir tous en couple, m'effraie, me terrifie car personne n'éprouve de sentiments amoureux envers moi, et tu ne peux pas savoir à quel point c'est frustrant, vous dégagez tellement de bonheur, d'amour, de tendresse, d'alchimie, comme un certain magnétisme. »

Il me prit alors la main et m'indiqua par le doigt, ce qui se trouvait au-dessus de nous en permanence mais tout le monde prenait le temps de l'observer attentivement ? Comment le savoir ?...

La nuit étoilée et la Lune réunies éclaircissaient brièvement nos visages en cette inspiration de pensées nocturnes pour essayer de vider nos têtes et nos problèmes, et cela marchait, lorsque je tournai ma tête vers Antoine il regardait attentivement comme la réponse aux nôtres qui se trouvaient quelque part, entre deux étoiles, un mystère défini par la nature, la Terre et Dieu lui-même. C'est alors, comme après mûre réflexion à ce qu'il allait dire après ma réponse, qu'il déclara :

« Tu sais, personne ne sait quand et comment l'amour nous tombe dessus ! Mais j'ai confiance, tu vas trouvée et pourquoi pas ? Tu es si belle, talentueuse, inspirée, généreuse, toujours prête à rendre service quoiqu'il t'en coûte et qu'importe les circonstances et les conséquences, et c'est cela que j'ai toujours admiré chez toi : ta bonté, ton empathie, ton envie d'atteindre toujours tes buts, plaider des causes, aller au bout de tes rêves. Franchement, je te le dis sincèrement, celui qui ne t'as jamais vue, ne te voie pas, ou ne te verra jamais aura, aura loupé quelque chose. Tu dois vivre la vie que tu mérites alors ne te tourmente pas l'esprit, ne soit pas triste, ou ne pense à rien de cela négativement car tu pourrais passer à côté de beaux moments comme cette soirée qui aurait pu s'achever autrement. »

A ses derniers mots, les nerfs revinrent mais cette fois contre lui :

« - Qu'insinues-tu ? Que c'est de ma faute ? » 

La colère m'avait de nouveau envahie mais j'essayais tout de même de me contrôler, car tout de même je tenais beaucoup à Antoine et tout ce qu'il me disait je devais l'accepter car même si je n'ai pas commencer la dispute au second plan c'est bien moi qui était coupable, indirectement.

« Non, bien sûr que non mais disons que si Jade n'avait rien dit, je t'aurais convaincu de rester pour les dix dernières minutes de toute façon ! » Dit-il sur un ton ironique.

« Oui, peut-être hihi... »

« Tu vois, je te préfère lorsque tu souris ! »

Il m'avait eue, bien joué, de toute façon en me connaissant si bien. Puis, comme signe de remerciement, je penchai ma tête sur son épaule droite, je lui prononçai à ce moment :

« Je t'aime, mon frère ! »

Puis, comme tout à l'heure, nous contemplâmes les différents angles de notre position jusqu'au ciel, puis avant de repartir de divaguer jusqu'à un certain point, il me prononça faiblement dans l'oreille :

« Moi aussi je t'aime ! »

Ces mots nous n'avions pas tellement l'habitude de les dire même si nous les pensions fortement l'un envers l'autre, tellement fort que les pensées en avaient prises la parole.

L'amour vaut plus que tout l'or du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant