Chapitre 30 : Simplement heureuse.

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PDV Emily.

Elle sortit de l'hôpital, le sourire aux lèvres, le coeur plus léger. Elle se sentait... normale. Oui, normale était le bon mot. Elle s'assit sur l'un des nombreux bancs rouillés qui étaient dans le parc de l'hôpital. Elle réfléchissait, perdue dans ses pensées, les yeux rivés sur le paysage magnifique que lui offrait ce parc. Elle se décida soudainement à appeler Clyde.

- Allô ? Demanda une voix endormie.

Elle se maudit : elle avait complètement oublié le décalage horaire ! Il devait être une heure de matin à Londres.

- Bonjour Clyde... Répondit-elle, d'une toute petite voix.

Elle s'en voulait de l'avoir réveillé.

- Ne t'en fais pas, je ne dormais pas, la rassura t-il, devinant le fond de la pensée de la jeune femme. Que me vaut un appel si matinal ?
- Je voulais juste prendre de tes nouvelles... et m'excuser pour ce que Aaron t'a fait.
- Tu l'appelles par son prénom maintenant ? Demanda t-il, sarcastique.
- Au moins il ne m'a pas abandonné à mon sort, LUI.

Outch... Easter venait de se prendre une belle claque. Ca lui apprendra ! Pensa Emily.

- Écoute... j'étais autant en danger que toi... Si je ne fuyais pas, j'étais un homme mort...
- Je n'ai pas envie d'écouter tes excuses, lui dit-elle, froidement.
- Tu me pardonnera une jour ?
- Tu m'as tellement fait de coups tordus et tu m'as tellement posé de lapin que je t'ai déjà pardonné. Mais comprends moi si je suis en colère.
- Je comprends, mais pas au point que ton chien de garde vienne me mettre son poing dans la figure, lui dit Easter, l'ironie prenant place dans la discution.
- Clyde ! Il avait ses raisons, même si je ne cautionne pas ce qu'il a fait ! Et je n'étais au courant de rien ! Si c'est pour t'en prendre à moi, c'est pas la peine ! Je pensais que tu vallais mieux que ça.

Elle raccrocha, excédée. Elle était heureuse et rien ne pourrait gâcher ça. Elle se leva et reprit la direction de l'hôtel, à pieds.

PDV Aaron.

Il était assit sur le lit de la chambre d'hôtel, et il désespérait. Ils devaient avancer dans l'enquête si bien qu'il avait dit à Reid et Morgan de retourner au commissariat aider les autres et de le prévenir lorsqu'ils devaient aller quelque part. Il se prit la tête entre les mains. Si il la retrouvait, il allait lui passer un savon. Il avait exclu la thèse de l'enlèvement, le sac à main d'Emily n'étant plus dans la pièce. Et il n'y avait pas de traces de lutte ni d'effraction. Il se retournait encore et encore le cerveau, essayant de trouver une explication à sa soudaine disparition. Cela faisait 2h qu'il s'était rendu compte qu'elle était partie lorsqu'il entendit un cliquetis. Prudemment, il avanca vers la porte d'entrée, une main posée sur son arme (on est jamais trop prudent) lorsqu'il vit une tête brune rentrer tranquillement dans la pièce. Elle leva les yeux et effectua un mouvement de recul lorsqu'elle le vit.

- Qu'est ce que tu fais la ? Demanda t-elle, surprise.
- Tu étais où ?! Cria t-il, laissant toute son inquiétude sortir.
- Quelque part, lui dit-elle, traversant la chambre pour poser son manteau sur le fauteuil.

Il la suivit et avant qu'elle n'eut le temps de réagir, il la prit dans ses bras, le dos de la jeune femme contre son torse.

PDV Emily.

Aaron la serrait fort contre lui, si bien qu'elle avait l'impression qu'il allait l'étouffer. Il avait enfouis son visage dans les cheveux de la jeune femme, s'enivrant de son parfum. Elle se retourna dans ses bras et se blottit contre lui. Doucement, Hotch recula jusqu'à ce que ses jambes heurtent le lit et il s'allongea, entraînant Emily avec lui. Elle posa sa tête brune sur sa poitrine et ferma les yeux. Elle était dans l'endroit qu'elle aimait le plus au monde, les bras d'Aaron, et cela la rendait euphorique.

- Ou étais tu ? Redemanda t-il, plus doucement.
- A l'hôpital, murmura la jeune femme. J'avais besoin d'une consultation en urgence. Je vais bien, ne t'inquiète pas, ajouta t-elle, en entendant le coeur d'Aaron battre plus rapidement. Je suis désolé de ne pas avoir laissé de message.
- Le principal, c'est que tu ailles bien.
- Aaron... toute à l'heure...
- On oublie, lui dit-il, la coupant.

Elle soupira. Elle ne voulait pas oublier leurs disputes. C'est trop facile.

- Ce n'était pas moi. Enfin si mais pas complètement. Certes, je t'en voulais d'être aussi papa poule avec moi mais en temps normal, je n'aurai pas agi de la sorte. Les médicaments ont altéré mon comportement.
- Pardon ? Lui demanda Aaron, s'asseyant sur le lit pour lui faire face.

Elle se redressa pour s'asseoir à son tour sur le matelas.

- J'ai été à l'hôpital car je souffrais de la situation. Je n'étais plus moi et je n'aimais pas cette sensation bizarre d'être une autre. On m'a fait des prises de sang et divers examens avant de voir que les médicaments contrent la dépression altérés ma personnalité, me faisant passer de l'extrême gentillesse à la plus dure des méchancetés. Et en une petite séance, la psy m'a beaucoup aidé. Elle m'a aidé à accepter la situation et à reguler mes peurs.

Il la regarda dans les yeux, tentant s'assimiler cette nouvelle information. Les larmes vinrent aux yeux d'Aaron lorsqu'il comprit qu'elle s'était reprise en main.

- Je ne te dis pas que ce sera mieux du jour au lendemain... Je redeviendrai moi même progressivement, mais je ne serai plus aussi exécrable qu'avant. Bien sur... dit-elle en baissant la tête, si tu m'acceptes toujours.

Il l'attrapa par le menton et releva son visage. Il lui déposa un baiser sur le bout du nez et lui sourit. Elle était tellement heureuse qu'elle en oublia toutes ses peurs et ses appréhensions et alla se blottir contre son homme, le faisant tomber lourdement sur le lit.

- Tu fais plaisir à voir, lui dit-il, passant ses mains dans ses cheveux. Et oui, bien évidemment que je veux de toi, ajouta t-il, ayant besoin de confirmer ses actes.

Un silence reposant pris place dans la chambre.

- Je t'apprécie beaucoup tu sais... commença soudain Emily.
- Mais... ?
- Mais je ne suis pas prête pour plus.
- Alors j'attendrai. Je te l'ai déjà dis.
Elle lui sourit. Un sourire amoureux, heureux. Pas un faux sourire comme ceux qu'elle faisait depuis des mois.

- Tu n'es pas censé travailler ? Demanda t-elle soudainement.
- Si, et il faut que j'y retroune d'ailleurs.
- Tu ne vois pas d'inconvénients à ce que je reste dormir ici ou tu comptes m'emmener de force ?
- Reste ici, murmura t-il, l'embrassant sur le front. Tu as mon entière confiance.

Il se leva et s'appreta à partir lorsque la voix d'Emily le retint.

- Prends les clés, ça t'évitera de défoncer des portes même si c'est ton nouveau passe temps en ce moment. Et sois prudent.

Il ne put s'empêcher de sourire. Il sortit de la pièce et Emily tomba rapidement dans les bras de Morphée laissant les rêves s'immiscer dans son esprit.

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Emily : "La fin d'une histoire est aussi le commencement d'une autre. La seule chose, c'est qu'on l'ignore à ce moment-là."

RetrouvaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant