Lors du match qui se déroula samedi matin, Alice filait déjà à travers le terrain avec le Souafle entre ses mains et lança de toute ses forces celui-ci dans l'anneau à plus de quinze mètres de hauteur.
- 30 points à 10 pour les Serdaigles ! s'écria un élève de Gryffondor qui tenait le micro en sautant sur place.
La quasie totalité des gradins applaudissaient et criaient leur joie en se prenant dans les bras, certains brandirent leurs pancartes bien haut pour soutenir l'équipe des bleus. Roger passa vite fait sur sa gauche et lui souffla un « Bien joué ! » avant de se replacer correctement à quelques mètres d'elle. Le match continua alors sous les encouragements des élèves mais, de l'avis de certain, quelqu'un tardait à attraper le vif d'or qui était très difficile à discerner par ce temps couvert.
- Isaac, qu'est-ce que tu fous ?! cria Jason Samuels en frappant un Cognard à la tête de Marcus Flint qui l'évita de justesse.
Isaac tournait toujours en rond autour des gradins, il scrutait les horizons d'un œil attentif à la recherche de la petite balle d'or. Malheureusement, elle était introuvable même pour l'attrappeur le plus talentueux depuis vingt ans.
- Bordel ! Elle est où cette satanée...
Soudain, sur sa droite, au centre du terrain, il l'aperçut enfin qui volait docilement près de Cho Chang. Il fonça droit devant lui en faisant attention d'éviter les obstacles gênant son passage et accéléra encore plus lorsqu'il la vit filer jusqu'au camp ennemi. Poussant son balai à l'extrême, il arriva à temps sur Pucey pour le pousser sur Montaque qui perdit le Souafle et atteindre sans problème le vif d'of que personne n'avait encore remarqué. Par contre, le moment fut mal choisi car Alice débarqua à la suite de Davies, le Souafle en main, prête à l'envoyer dans le but adversaire sauf que la petite balle dorée se faufila entre eux deux, bloquant le passage à Isaac. Il grinça des dents puis accéléra tout de même en sa direction afin d'attraper une bonne fois pour toute l'objet de ses convoitises qu'il eut au prix fort. Alice ressentit un choc contre son épaule, un affreux craquement la figeant sur place. Elle gémit puis se raccrocha à son balai déséquilibré mais les cris des spectateurs et de son équipe lui provoquèrent un puissant mal de tête et de la nausée. Sans succès, elle essaya de se remettre droite dessus en poussant toujours ces petits gémissements plaintifs entre ses lèvres. A un moment qu'elle crut interminable, un bras vint s'enrouler autour d'elle et l'attirer sur un autre balai qui descendait doucement vers le sol mouillé. Le bras d'Alice lui faisait mal, très mal. Elle ne sentait qu'une douleur lointaine qui la tiraillait de tout part comme si on lui tirait le bras pour qu'il s'arrache de son corps. Dès qu'elle tentait de bouger ne serait-ce que son bassin, la douleur persistait malgré ses protestations inaudibles. Tout ce qui se passait autour d'elle la dépassait. Le bruit résonnait inlassablement dans ses oreilles, elle avait l'impression qu'on tapait un gong juste à ses cotés sans qu'ils ne s'en rendent compte vraiment. Bientôt ses pieds touchèrent fébrilement la terre ferme et la voix derrière elle ordonna aux autres joueurs de l'équipe de retourner au vestiaire. Celui qui la tenait fermement contre lui passa son balai à un étudiant de sa maison et porta Alice jusqu'à l'infirmerie en ne voyant aucune réaction de sa part.
- Posez la blessée ici ! ordonna madame Pomfresh en courant chercher le nécessaire pour s'occuper d'elle.
***
- Laissez-la un peu ! Mademoiselle Park a besoin de repos, ce n'est pas tous les jours qu'un joueur se casse le bassin et les épaules en même temps ! marmonna t-elle pour elle-même.
- Faux, vous vous...
- Pas un mot Inglebe ! rugit-elle en le menaçant de sa seringue.
Le garçon recula avant de se prendre une bonne correction de l'infirmière.
- Allez, ouste !!! siffla t-elle entre ses dents.
Toute l'équipe presqu'au complète se rua alors vers la sortie en oubliant pas de dire au revoir à leur coéquipière pourtant endormie. Cela faisait deux jours qu'elle était dans son lit et qu'elle subissait ses bons soins qui lui réparaient peu à peu ses os cassés ou endommagés. C'est au bout de cette fin de journée qu'Alice se réveilla finalement, une douleur lancinante au niveau du dos. Elle battit légèrement ses paupières qui étaient lourdes et observa, par la suite, la pièce dans laquelle elle se trouvait.
« L'infirmerie... Super, manquait plus que ça... »
- Ah ! Vous êtes réveillez ! s'exclama joyeusement madame Pomfresh.
Celle-ci s'approcha d'elle et posa rapidement sa main sur son front pour voir si tout allait bien.
- Vous avez mal à la tête ?
- Je... non.
L'infirmière fouilla dans ses poches blanches d'où elle en sortie une petit fiole verdâtre qu'elle lui tendit. Une étiquette dessus lui indiqua qu'il s'agissait bien d'une potion réparatrice permettant au corps de se soigner plus vite et d'éviter tout effets secondaires. Alice la remercia. Elle se replongea dans ses draps et souffla longuement, l'air ailleurs. Dehors, il faisait sombre, le vent comme la neige soufflait contre les vitres et des échos stridents sifflaient dans les pièces vides de monde.
Le lendemain matin alors que le soleil pointait le bout de ses rayons sur le visage serein d 'Alice, la grande porte de l'infirmerie s'ouvrit à la volée sur Luna qui trottinait de bonne heure dans les couloirs encore déserts de Poudlard. Il était tôt et madame Pomfresh eu un sursaut de terreur lorsqu'elle entendit le grincement de la porte faire un raffut infernal à cette heure-ci. Elle se leva d'un coup mais, lorsqu'elle vit que ce n'était que Luna Lovegood, elle grimaça et laissa la jeune blonde s'asseoir sur une chaise près du lit de sa meilleure amie.
- En silence... marmonna t-elle.
Luna fredonna quelque chose puis se pencha doucement au-dessus d'elle, les yeux clos d'Alice s'ouvrirent alors et un doux sourire orna le coin de ses lèvres.
- Tu en as mis du temps. dit-elle tout simplement
- Alice, j'ai faim. Tu viens ?
La plus jeune appuya le bout de son nez contre le sien et la supplia silencieusement de venir avec elle au petit déjeuner. Au bout d'un moment, madame Pomfresh autorisa enfin Alice à quitter l'infirmerie à condition de prendre chaque soir sa potion réparatrice. Finalement, elle arrivèrent dix minutes en retard en passant sous les yeux indiscrets des autres maisons qui chuchotèrent entre eux. Roger, quant à lui, semblait plus que soulagé de la revoir arborer cet éternel regard tranchant alors il l'invita d'un signe de la main à venir manger avec lui et le reste de l'équipe qui se goinfrait déjà de pudding à la vanille. Luna s'installa à côté d'elle. La journée ou bien ce qu'il en restait fut excessivement ennuyant : Ombrage passait encore et toujours dans les couloirs même les plus reculés pour s'assurer que son code de conduite s'appliquait au sein de SON école et que tous le respectaient à la lettre. Il était rare qu'elle n'essayait pas de chercher un indice ou un mur pouvant l'amener à la salle sur demande mais chacune de ses inspections était un véritable échec. Elle vint même demander à un élève de serdaigle, qui, croyait-elle, n'oserait surtout pas s'engager dans un combat qui n'avait rien de morale et d'intelligent pour la philosophie des bleus. Alice se stoppa et soupira profondément avant de regarder la directrice d'un air blasé, elle lui répondit alors :
- Que les pions de sa majesté cherchent.
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My demons
FanfictionLes gens bousculent souvent le cours de l'Histoire. Harry Potter lui aussi. Mais Alice joue aussi un rôle dans cette histoire. Bien que secondaire, elle sera comme une ombre pour notre Survivant. Elle est recherchée par ce Lord noir et Harry Potter...