c'est la goutte d'eau!

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Je monte le son de ma chaîne stéréo. Mes écouteurs sont brisés, je doit prendre le risque de déranger mes parents. J'espère seulement que ça ne causera pas plus d'embrouilles qu'il y en a déjà. Je n'entends plus rien, mis à part la musique qui bat son plein dans les hauts parleurs aux cotés de mon ordinateur. J'en profite alors pour faire mes devoirs qui seront bientôt à remettre, soit lundi prochain. D'habitude les garçons de mon âge s'en vont s'amuser avec leurs copains, leurs copines. Moi, un samedi soir, je fait mes devoirs. Je n'ai pas trop le choix... Je n'ai pas d'amis. J'ai beaucoup de difficultés à m'intégrer avec d'autres, que ce soit à l'école ou dans les activités en dehors des cours. Victime d'intimidation dès la première année de mon entrée au lycée, j'en garde néanmoins des séquelles même si cela fait partie du passé. À mon avis, on ne peut compter que sur soi-même. Les autres ne sont la que pour servir de décor à une vie misérable. Je n'ai confiance en personne. Enfin, c'est mon opinion. Surtout que de mon côté, c'est très rare que je laisse ma confiance entre les mains de quelqu'un. Il faut tout un spécimen pour réussir à me berner.

- Qu'est ce qui te prend de mettre ça si fort?!

Et voilà que mon père surgit dans ma chambre. Je baisse le volume, malgré moi. La discutions risque de s'envenimer. Je parie qu'il va montrer qui donne les ordres dans cette maison, c'est-à-dire, lui même.

- Pardon... Mes écouteurs sont brisés et...
- Non! Je n'en ai rien à foutre, Tom! Tu vas arrêter immédiatement cette musique, et je ne veut plus rien entendre pour le restant de la soirée! Est-ce bien clair?!

Bof, ce n'est pas différent des autres fois. Sauf que cette fois-ci, j'ai un drôle de sentiment, l'impression que tout ça dure depuis trop longtemps, oui bien trop longtemps. Je ne peux plus supporter ça. Je suis à bout, c'est la goutte d'eau qui à fait déborder le vase. Ça y est. Voilà le problème. Je ne veux plus être le petit pantin obéissant au doigt et à l'œil. Je mérite mieux que du dénigrement de la part de mon paternel. Je veux partir. Partir et ne jamais revenir. Peu importe l'endroit, seulement être libre. Sans plan, ni rien de tout ça.

- Papa! Tu te rends compte que j'ai 16 ans, et que tu me rabaisse toujours depuis toutes ces années?! Tu ne te rends pas compte que ça me blesse ce que tu fait? Mais putain, arrête d'être sur mon dos...!

Je me lève d'un coup, faisant tomber la pile de vêtements sur le dossier de ma chaise de bureau. Je n'ai pas l'habitude de lui désobéir, ou de monter le ton contre lui. Ça m'est complètement inhabituel de faire ça. Je décide donc de le repousser brutalement hors de ma chambre. Il me hurle dessus, des mots que je n'arrive plus à capter. Mon cerveau est comme un épais brouillard, toute ma chambre me semble si floue, qu'on pourrais croire que mes yeux sont gorgés de larmes. Mais non! C'est impossible. Je ne pleure jamais. Je suis souvent confronté à ces situations, que cela ne me fait plus pleurer. On m'a toujours dit que pleurer ne servait à rien, que tout finis par s'arranger... Qu'il faut toujours se relever coûte que coûte. Est-ce vraiment vrai? C'est bien beau tout ça, mais on ne m'avait jamais prévenu qu'un jour, que je soit faible ou fort, je serais finalement à terre. Mon père finit par hurler quelque chose que mon cerveau arrive enfin à capter.

- Demain, tu vas voir, ça va barder!

Il avait tout pour plaire {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant