Ça y ai, je suis dehors

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Le sac de nouveau vide, je me pose de nombreuses questions. Où habiterais-je pendant tout ce temps? Comment subviendrais-je à mes besoins? Cela me perturbe. Malgré le fait que je n'avais rien prévu, ces questions je ne peut les niées. Je ne sais pas si cela serait préférable de trouver une personne qui accepterait de m'héberger en toute discrétion, sans qu'elle se mêle de ce qui ne la regarde pas. Même si ça peut devenir risqué et dangereux, je suis prêt à tout. Je décide enfin de glisser dans mon sac mes faibles économies, et quelques provisions.

- Et bien, je ne suis pas si bien préparé que ça!

Je précipite une main sur ma bouche. Je viens de le rendre compte que j'ai parler à voix haute. Me parler à moi-même me permet parfois de me recentrer quand tout vas mal. C'est mon moyen à moi de m'aider à éclaircir mes idées. On pourrait dire que c'est similaire à la manie des gens de tout écrire sur des petits papiers de toutes les couleurs, pour leur rafraichir la mémoire. Par contre, je trouve ça banal, trop banal.
Je jette un bref coup d'œil à l'horloge murale au-dessus de min lit. Les aiguilles indiquent presque une heure du matin. Je devrais me dépêcher un peu. Je prévois de me rendre au quartier le plus proche pour pouvoir au moins me louer une chambre pour la nuit. J'enfile mon sac sur mes épaules, en me déplacent vers la porte de ma chambre. Je retiens mon souffle quelques secondes, avant de tourner d'une main hésitante la poignée. Mes yeux se braquent vers le couloir. Personne. Une petite veilleuse posée sur la table de chevet éclaire légèrement le couloir. Le le scintillement de la lune pénètre les faibles rideaux de soies qui sont accrochés aux fenêtres de la salle de bain. Cette lueur blanchâtre donne un côté lugubre dans l'air, ce qui me fait frissonner. Je réussis enfin à me glisser hors de ma chambre, et à passer un pied devant l'autre avec prudence. Le craquement du parquet me stresse à un tel point que je peux sentir dégouliner de mon front quelques gouttes de sueur. Arrivé près des escaliers, je me met à les dévaler deux par deux. Au rez-de-chaussée, je m'essuis enfin le front du revers de la main, soulagé de n'avoir visiblement pas réveillé mes parents. Une odeur sucrée enveloppe mes narines tandis sue je me dirige vers la salle à manger. Ma mère à dû avoir oublier de ranger les muffins qu'elle avait faut pour mon anniversaire. Ce sont mes préférés, au chocolat garnis d'un crémeux glaçage à la vanille. Je décide d'en prendre un, probablement mon dernier. Mes papilles gustatives jouissent sous cette saveur si réconfortante de ces petites bouchées de bonheur. Néanmoins, je reprend mes esprits, pour me rappeler que je doit maintenant partir d'ici. Alors, je me dirige vers la porte d'entrée. En l'ouvrant, l'air glacial du mois de novembre vient me fouetter en plein visage. Je regrette déjà de ne pas avoir pris avec moi ma veste. Mais c'est trop tard. Je suis arrivé au point de non-retour. Non, je l'ai déjà franchi, je ne peux plus reculer. Sur ces pensées, je sort complètement hors de la maison. Je me rends bien compte que je suis tout seul à cette heure, dans cette petite rue résidentielle. Tous les vieux dorment à cette heure-ci. Les lampadaires qui illuminent cette rue déserte sont bien espacés, entre les stationnements bondés et les quelques arbustes. Les parterres devant les maisons sont défraîchis, en sachant qu'ils étaient bien entretenus l'été précédent. Je soupir de découragement. Je n'aime pas me sentir aussi mal à l'aise. Avoir la gorge nouée au point d'en avoir le souffle coupé.
Je commence enfin à marcher vers je ne sais où, embrouillé par mes pensées négatives. À force de marcher sans m'arrêter, je finis par aboutir dans un quartier que je ne connaissais que de nom. Le premier bâtiment que j'aperçois, est une petite bâtisse rectangulaire, avec un panneau lumineux qui montre que le bar est ouvert. Des gens en sortent, tous semblent saouls et prêts à rentrer chez eux après une bonne soirée à se bourrer la gueule. Un peu plus loin, on peut y déceler quelques dealers, ainsi que des prostituées à la recherche de clients et de coke. C'est un endroit peu réputé. Je continue mon chemin, la tête basse. Je ne sais pas où tout ça me mènera. Le vent frisquet revient gifler mon visage rougit par le froid. Frissonnant, je prend un petit virage pour atterrir dans une ruelle à part, beaucoup plus sombre que celles que j'ai parcourus jusqu'à présent. J'ai une drôle d'impression, tout d'un coup, je m'arrête net, je ne bouge plus. Il y a une ombre derrière moi. Elle est juste derrière, tout prêt. Me suivait-elle? Je la sens s'approcher doucement. J'ignore qui c'est. Je peux sentir mon coeur s'accélérer, tout en décidant de me retourner enfin. En deux temps trois mouvements, nos gestes comme synchronisés, au moment ou je me suis retourné, j'ai senti une forte douleur sur la nuque, tellement forte que je m'etale sur le sol gelé. Je pousse un faible gémissement. Cette chose m'a frappée.

Il avait tout pour plaire {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant