Chapitre 5

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J-4
Pdv Luke Hemmings, 7h48

A travers la vitre, devant mon regard vide défilait le paysage , les images paraissaient se répéter inlassablement. Une maison. Un véhicule. Une boulangerie. La voiture qui se stoppe. C'était toujours la même chose de toute façon. Bercé par les ronronnements du moteur de la voiture, j'aperçus alors une silhouette qui ne m'étais pas inconnue marcher à travers la rue. Surement un lycéen de mon école.

Je croisais son regard distant, plein de rancoeur et de dégout envers la société de nos jours. Ces orbes noires cerclées de brun me jaugeaient d'une façon déconcertante et inhabituelle pour une personne ayant mon quotidien à longueur de temps: de manière impassible. Je ne parvenais pas à comprendre ce qui se passait dans son esprit et cela me décontenançait énormément.

Le feu passa au vert et en un coup d'accélérateur ma mère me fit perdre tout contact visuel avec le jeune homme solitaire.

Je soupirais, la fatigue engourdissait mon corps de façon pesante. De longues et douloureuses crampes étaient venus me tenir compagnie jusque tard dans la nuit, m'empêchant de m'endormir. Et qui dit dormir tard dit réfléchir plus.

- J'ai une annonce à te faire mon chéri. La voix de ma mère me sortit de mes pensées, encore une fois.

Je ne répondais pas, l'incitant ainsi à continuer :

- Je vois très bien que depuis ton accident ta vie est devenue beaucoup plus compliquée, au lycée et à la maison. Et je sais que... Je sais que tu veux vivre le plus normalement possible mais...

- Viens en aux faits maman, la coupais-je en soupirant.

- Ok, tu vas surement désapprouver ma solution mais sache que je fais ça pour ton bien.

-Mais encore ?

- Je vais demander à tes camarades de classe de t'aider à tours de rôle. Mais, ajouta t-elle en me voyant ouvrir la bouche pour protester, ce ne seront pas tes larbins pour autant ils t'aideront juste à diriger et pousser ton fauteuil ou à tenir ton sac. Ce n'ai pas une option envisageable ou négociable, j'en ai déjà parlé avec ta professeur principale, elle n'y voit aucuns inconvénients et normalement ton "aide" commencera dès aujourd'hui.

-Non.

-Lucas...

-Non, on est arrivés ? Parfait, tu peux te garer et m'aider à sortir ? Je me débrouillerais pour le reste, même un handicapé comme moi, qui, selon certains dires doit se faire aider comme un décérébré par des inconnus à qui je n'ai jamais adressé la parole et qui n'en n'ont rien à foutre de moi peut aller en classe tout seul.

Elle soupirait mais abandonna et n'insista pas.

Arrivé devant ma salle de classe je soupirais, les paroles de ma mère tournant en boucle dans mon esprit. Avant de me quitter pour se diriger vers son lieu de travail elle s'était excuser pour son comportement mais sa façon de le dire donnait plutôt l'impression qu'elle s'excusait pour ce qui m'étais arrivé, l'accident et ma vie actuelle. Comme si c'était de sa faute...

J'étais déjà lassé de cette journée qui venait tout juste de commencer.

En entrant en classe la professeur me regarda d'un air étrange. Une fois la totalité des élèves installés elle prit la parole après s'être -délicieusement et silencieusement- mouchée, se racla la gorge :

Ordinary Life,
Simple Plan.

Down (5SOS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant