point de vue de nastia.
- Putain, elle est où Célia ? s'énerva Enzo en voyant de nouveaux clients se ramener en direction du bar où nous étions déjà débordés.
Je soufflai, comprenant, et partageant même son agacement. Nous étions vendredi, sois le soir le plus chargés de la semaine lorsque, comme moi, on travaillait en tant que barmaid dans un club. Ce n'était, certes, pas le métier de mes rêves, mais quand j'avais débarqué quelques mois plus tôt en France, j'étais bien déterminée à ne pas faire la fine bouche en ce qui concernait le job, que je devais trouver en urgence.
Ce vendredi soir en particulier, j'avais l'impression que la moitié de Paris était venue ici, pour évacuer la tension que les gens avaient supportés toute la semaine dans leurs travail respectifs. Et comme par hasard, c'était le moment le plus chargé de la soirée, qu'avait choisi Célia, ma collègue avec qui nos rapports étaient plutôt tendus depuis qu'elle m'avait abandonné dans une boîte de nuit dans un quartier que je ne connaissais pas, pour s'éclipser. Or, Enzo, le barman le plus expérimenté du club, qui était un peu notre chef, et moi avions clairement du mal à satisfaire tous nos clients, beaucoup trop nombreux pour seulement deux paires de bras.- Je vais la chercher, soupirai-je en servant la commande deux jeunes femme.
Le blond me lança un léger sourire de remerciement en me voyant quitter le bar. Ma première destination, fut les toilettes des femmes, où, par instinct, j'étais persuadée de retrouver Célia. Je ne m'étais, en effet pas trompé, puisque, même si j'eus du mal pour me faufiler vers là-bas à cause de la queue, mes yeux se posèrent sur elle dès que j'entrais dans la pièce.
- Qu'est-ce-que tu fous ? m'exclamai-je outrée alors qu'elle était en train de se regarder dans le miroir.
Ce ne fut que quand elle tourna la tête vers moi que je compris la réelle raison de sa présence ici, qui m'arracha d'ailleurs une poussée d'adrénaline, que je tentai de canaliser. Même à un mètre d'elle, je n'avais aucun mal à apercevoir les résidus de poudre blanche se trouvant au bord de ses narines et sur le bout de son nez. Je me mordis la lèvre inférieure, avant de faire presque de suite demi-tour.
- Bouges toi bordel, on a du boulot, m'énervai-je avant d'ajouter. Et essuies-toi le nez.
J'entendis un hoquet de surprise, mais je ne savais pas si elle était étonnée de ma réaction, ou bien tout simplement d'avoir été prise en flagrant délit. Moi-même, je savais que j'aurais probablement dût réagir autrement. Tenter de lui faire ouvrir les yeux ou bien la raisonner. Mais je savais aussi qu'elle ne m'écouterait pas, et que, pour mon bien, il valait mieux que je reste loin de tout ça. J'avais l'impression de me faire face, quelques années plus tôt, et cela n'annonçait rien de bon.
Célia me suivit jusqu'au bar, et nous reprîmes notre travail comme si de rien n'était. J'étais pourtant à présent moins concentrée sur mes tâches, et j'étais beaucoup plus tendue. Nous fûmes noyés sous le travail pendant environ une heure et demi, et quand le nombre de client eût enfin réduit, j'entrepris de prendre ma pause. Je passais rapidement par le vestiaire, pour récupérer mon paquet de Malboro, avant de sortir par la porte de derrière qui donnait sur une petite ruelle très peu fréquentée et bien plus calme que l'intérieur de la boîte de nuit. Mes oreilles furent reconnaissantes d'avoir un petit peu de répit, et, je ne pus m'empêcher de savourer cette cigarette, qui, après ces dernières heures, me fit le plus grand bien. Je ne m'attendais pas à être dérangé, puisque cette sortie n'était jamais fréquentée, pas même par les autres employé. Ce fut l'une des principales raisons pour lesquelles je sursautais en voyant la porte métallique s'ouvrir à la volée dans un moment de calme.
Je soupirai de soulagement en voyant que ce n'était que Célia qui passait sa tête par l'encadrement, et les battements de mon cœur se calmèrent aussitôt. N'arrêterai-je jamais d'être ainsi sur la défensive ? Alors que je pensai qu'elle venait sûrement se justifier pour ce que j'avais vu plus tôt dans la soirée, dans les toilettes, je compris bien rapidement qu'elle n'avait pas honte d'avoir été prise en flagrant délit, et pire encore, qu'elle s'en fichait. Elle était là pour une autre raison.
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la fille du bus
FanfictionAssis au fond du bus, j'ai pris un ticket sans arrêt, La tête contre la vitre, je ne pense à rien, je l'admets. Tout d'un coup une fille monte, nos regards ne se croiseront jamais, J'ai pris de quoi écrire et je l'ai décrite dans mon carnet. (loneps...