Chapitre 2

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  Je n'aurais peut-être pas dû tomb.

Je crois que j'ai mal. Je ne suis pas sûr, car la douleur que je crois ressentir est confuse. Mes yeux s'ouvrent tout seuls, je ne vois rien. Un voile rouge recouvre tout. Absolument tout. Je sens des larmes coulées sur mon visage. Soudain, la douleur augmente brusquement mon corps qui convulse sur un sol dur et glacé. Et voilà mon corps qui s'arrête. Plus aucun mouvement. Mais la douleur qui me bouffe toutes mes forces et mon énergie est toujours là. J'ai mal. Mes yeux qui se sont refermés semblent scellés par une matière visqueuse qui doit être mon sang. Je sais que je peux les ouvrir. Mais j'ai peur de le faire. J'ai peur de découvrir mon état après cette chute qui aurait dû me tuer. D'ailleurs, je me demande pourquoi ne l'a-t-elle pas fait ? Mais tout cela appartient au passé. Maintenant, tout ce qui m'importe, c'est ma douleur qui est bien trop forte pour être anodine. En panique, j'ouvre mes yeux. Tout me paraît flou, mais je vois ma jambe. Ce qui est d'ailleurs bizarre, car elle ne devrait pas être devant mon visage. Puis, ma tête qui peine à se déplacer arrive tout de même à se tourner légèrement et je vois tout le sang.

Je ne savais pas que j'en avais autant ! La peur s'installe lentement et l'angoisse l' accompagne. J'ai très peur. Comment je vais faire pour pouvoir bouger ! Et, surtout, comment vais-je pouvoir mourir sans douleur ? Car les animaux risquent d'arriver et de me manger ! Je les imagine déjà commencer lentement à m'arracher la peau et à se disputer entre eux pour un de mes pieds ou une de mes oreilles. Je ne sais pas quoi faire ! Je suis coincée ! Mes jambes refusent de bouger ! Mes bras... Je ne les ai pas vus, mais je crains le pire. Car si ma jambe est dans cet état, mes bras trop fins ne doivent plus exister à l'heure qu'il est. Putain ! Merde !

Mais ce n'est pas le pire. Non. Le pire est à venir, car je sens mon cerveau qui ralentit. Mes pensées ne sont plus cohérentes. Je vais bientôt m'évanouir ! Non ! Non ! Non ! Je ne dois pas. Mes paupières clignent de plus en plus vite pour tenter de me garder, éveiller. Et je la vois. Je vois cette silhouette qui se rapproche de plus en plus. Je sais que je ne dois pas la laisser s'approcher. C'est plus fort qu'une simple intuition. C'est de la peur à l'état que je ressens en distinguant vaguement cette forme de plus en plus proche. Je veux ramper, mais je ne peux pas. Mes larmes se font plus abondantes que jamais.

Je ferme les yeux pendant quelques secondes et elle est là ! Devant moi ! Je vois ses pieds et je pense que c'est un homme. Je sens sa main toucher mon épaule et caresser délicatement ma joue. Je ne sais pas pourquoi, mais ses gestes tendres me dégoûtent. Je veux parler, mais je n'y arrive pas. Ses doigts s'enfoncent soudainement et brutalement dans la chaire de ma jambe et, tant la douleur est insoutenable, je crois qu'elle m'emporte brusquement dans un univers encore plus chaotique que celui dans lequel, je me trouvais.  

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