Exodus Destiny (modifications majeures en cours)

Emori - C'est quoi ce délire? [#2]

23 février 2126, 21h17

Exodus Destiny

Conduits

La petite fleur de Lavande, celle qu'elle a toujours sur elle.

-Merde ! criais-je.

Lavande plaque sa main devant sa bouche. Le garde appuie sur un bouton de son holo-écran et commence à téléphoner à un homme, probablement son supérieur. Lavande veut bouger mais Andromède l'en empêche. Jordan raccroche et une alarme se met à sonner dans le couloir. Couvertes par le bruit, les filles avancent dans le conduit, guidées par Andromède et ses semaines d'exploration des conduits du troisième étage. Elles ne ralentissent qu'une fois à bonne distance de l'alarme. Nous voyons notre amie passer son visuel à une Andromède confuse, comme anticipant la suite des évènements.

À côté de moi, Astryde s'est reprise et essuie ses larmes d'un geste hargneux.

-Je vais leur faire payer, à ces Scientifiques, d'avoir tué ma meilleure amie, ma petite soeur.

Animée d'une rage nouvelle, elle se lève et commence à faire les cent pas dans la chambre en réfléchissant.

Soudain, l'écran qui, pendant la pause de Lavande et Andromède, était resté immobile, recommence à bouger. Lavande a retourné Cauchemar sur son dos, de façon à ce que nous voyons ce qui se passe derrière, et elle commence à avancer. Rapidement. Comme si elle fuyait quelque chose.

-Lavande ? Qu'est-ce que...

Et là je les vois. Trois petites caméras, semblables à Cauchemar, suivent Andromède et Lavande dans les conduits. Je comprends alors pourquoi Lavande a retourné la caméra.

-Elles se rapprochent, lui dis-je.

Andromède et elle accélèrent et tournent à droite, puis à gauche, puis encore à gauche, mais les caméras sont toujours là.

-Il y en a une qui est juste derrière ton pied droit.

Lavande lui décroche un coup qui l'envoie valdinguer contre le mur du conduit, et l'une de ses pattes se casse. La petite caméra tente d'avancer, mais elle est rapidement distancé par le groupe et disparaît derrière un mur quand les filles prennent à droite.

-Plus que deux, dis-je. Attention, il y en a une qui passe par dessus.

Lavande passe soudain de la position limace-qui-rampe à la position quatre pattes, et écrase la caméra avec ses épaules, manquant de désarçonner Cauchemar qui glisse un peu vers le bas de son dos. La caméra, désormais toute cabossée, gît sur le sol du conduit, vite dépassée par sa congénère qui ne prend même pas la peine de s'arrêter.

-Elle est HS, signifiait-je à Lavande. Plus qu'une.

Astryde, qui s'est rassise à côté de moi, cherche une solution au problème de la dernière caméra.

-Lavande, essaye de l'attraper celle-là. Peut-être qu'elle contient des informations intéressantes.

La petite caméra grimpe sur le mur, puis accélère pour doubler Lavande, qui la laisse faire. Soudain, les filles s'arrêtent et Lavande se contorsionne pour retourner Cauchemar sur son dos. Elle montre à l'objectif la petite caméra à l'oculaire fracassé, mais au corps encore intact.

-Super ! Revenez à la chambre, maintenant. Et laissez passer Cauchemar devant, comme ça vous saurez s'il y a une menace ou pas.

" OK"

Les filles avancent encore un peu et Andromède entre dans un conduit adjacent, comme tout à l'heure, mais cette fois-ci pour laisser passer Lavande. Notre amie pose la caméra et la lance dans le conduit, mais la dirige cette fois-ci à l'aveuglette, sans sa visière.

-Stop, lui di Andromède. Tourne à droite. Super. Tout droit, maintenant.

La petite caméra avance en zigzaguant un peu avant d'arriver à un carrefour.

-Arrête-toi. Regarde ce qu'il y a à gauche, indiquais-je. (Un simple conduit) Ok. À droite, maintenant (un conduit mais avec un grille au milieu). Tourne à droite. Il y a quelque chose.

Lavande s'exécute et nous mène jusqu'à la grille.

-Stop.

Cauchemar se positionne au dessus. La grille donne sur une salle bondée de scientifiques.

-Oh mon Dieu ! lâchons nous d'une même voix.

Josianne - ou plutôt Taria - est penchée sur une table en acier, disposant des instruments à côté de la tête d'un petit corps inerte, que j'identifie comme étant celui d'un garçon d'environ dix ans. Une quinzaine de jeunes scientifiques, les cheveux attachés pour les filles, sont disposés en cercle autour de la table et de Tania, la tête d'une grande fille blonde cachant à notre regard le visage du pauvre petit. Seule une scientifique, une jeune asiatique qui ne semble pas être une recrue, se tient à l'écart. Elle est adossée dans un coin de la pièce, dans le dos de Taria, se donnant un air négligé, mais je vois bien qu'elle est tendue...

Soudain elle tourne le regard dans notre direction et plisse les yeux. Elle nous a vu. Malgré ça, elle fait comme si de rien n'était et continue de bouder dans son coin. De temps en temps, elle jette des petits regards vers la grille.

Soudain, Taria s'agite.

-Shan ? demande-t-elle à la jeune asiatique.

L'intéressée lève la tête.

-Tu es prête à découvrir ma nouvelle invention ?

La jeune femme se contente de tourner la tête, sans répondre. Taria hausse les épaules et se dirige vers la table.

-C'est parti ! fait-elle sur un ton enjoué.

Elle attrape l'un de ses outils, une énorme seringue munie d'une aiguille démesurée et la plante violemment dans le bras du petit.

-Aaah ! crie soudain Fred à côté de moi.

Je me tourne vers lui précipitamment et je le vois tomber de mon lit, la main crispée sur l'intérieur de son coude.

-Fred. Fred ! Répond-moi !

Le garçon que j'ai toujours considéré comme mon petit frère s'évanouit dans mes bras. Je l'allonge sur le sol et sa main remue un peu, laissant apparaître un énorme hématome qui se dessine sur son bras. Caleb, qui vient de rentrer dans la pièce, court se placer de l'autre côté de Fred pour lui prendre le pouls, comme il l'a appris lors de son entraînement.

-Em ? dit Astryde d'une voix tremblante. Tu... tu devrais venir voir.

Je me lève lentement pour me rassoir sur le lit, et regarde l'écran.

Sous le choc de ce que venait de faire Taria, Shan est figée dans une posture choquée et les étudiants se sont écartés de la table, dégoûtés. Du coup, la tête de la blonde qui nous masquait le visage du garçon s'est décalée, laissant voir une copie conforme de Fred, assise sur la table d'opération, les yeux grands ouverts fixés dans le vide.

Taria balaye l'assemblée du regard en souriant.

-Génial, non ?