« Je pense qu'il est temps qu'on échange nos techniques de ... corps à corps. Dans ma chambre. Seuls. Ne me fait pas trop attendre <3 »
La lettre n'était pas signée mais elle savait parfaitement qui en était l'auteur. Ses habits avaient disparu, remplacés par une robe rouge. Le message était posé sur le vêtement. Apparemment, il lui fallait une nouvelle proie. Et c'était tombé sur elle. Pervers ! Obsédé ! Débauché ! Libidineux ! Dépravé !
Liako venait de finir son entrainement et était donc partie se rincer rapidement dans les douches communes. L'homme en question avait profité de cet instant pour remplacer sa tenue par la robe et cette lettre. Elle soupira. Ces douches n'était qu'un prolongement de la salle d'entrainement donc la seule manière de sortir était de traverser la dite salle, remplie de guerrier.
Bon, on ne lui laissait pas le choix. A part si elle voulait sortir d'ici en tenue d'Eve, il fallait qu'elle porte cette robe. Elle prit le tissu dans mes mains et l'enfila. Il ne l'avait pas choisi au hasard : typiquement eldaryenne mais affreusement moulante. Comment Alajéa peut-elle se promener dans ce genre de tenue ? La jeune femme ravala sa fierté et se dirigea vers la porte.
La salle d'entrainement était une vaste pièce circulaire entourée de hauts murs. Le plafond était de verre et laissait la lumière du jour éclairer cette enceinte. Le centre de la pièce était envahi par les guerriers combattants en duel. A droite, des mannequins de bois étaient disposés pour les débutants qui apprenaient les bases ou ceux qui n'avait pas d'adversaires. A gauche, des gens discutaient entre eux contre le mur. Parmi eux, il y avait des anciens qui conseillaient des nouvelles recrues, ceux qui se reposaient 5 minutes ou tout simplement ceux qui discutaient pour faire passer le temps. Le tout était recouvert par le bruit incessant des armes qui s'entrechoquaient et l'odeur de transpiration.
Dès que Liako avait ouvert la porte donnant sur les douches, quelques têtes s'étaient tournées dans sa direction. La faelienne se retint de rougir de honte. Quelle humiliation ! Elle entreprit de traverser la salle en longeant le mur de gauche et de se faire la plus petite possible pour ne pas se faire remarquer. Mais la couleur de sa tenue ne l'aidait absolument pas. Elle était une tache bien visible dans ce décor de gris, marron et noir des tenues guerrières. Cependant, elle releva la tête et se dirigea d'un pas déterminé vers la salvatrice sortie. Des têtes tournèrent, des combats cessèrent et les murmurent s'amplifièrent au fur et à mesure qu'elle avançait. La jeune femme maudit intérieurement l'auteur de cette mascarade, toute sa descendance et cette robe ridicule ! Son humiliation générale fut cuisante et se promit de lui faire regretter son comportement.
Elle ne prêtait pas attention aux commentaires autour d'elle mais l'un d'autre eux déclara assez fort pour qu'elle l'entende :-Regardez-moi ça. Ça veut paraitre forte, ça veut entrer dans la garde d'Obsidienne mais au finale, ça s'arrache le dernier chiffon à la mode. Tsss, toutes les mêmes.
Elle se tourna vers le critiqueur. Grand et musclé comme la grande majorité des hommes présents dans cette salle, il avait en plus des cornes noires sur la tête et une queue fourchue de la même couleur. Il était appuyé contre le mur, entouré de ses amis et la regardait avec une lueur de défi dans les yeux. La jeune femme avait déjà entendu parler de lui. Enfin, disons plutôt de ses « exploits ». Elle avait en face d'elle Dasiss, le fauteur de trouble reconnu.
-Aurais-tu un problème avec la gente féminine ? Lui demanda-t-elle
Les femmes autour d'eux trouvèrent subitement beaucoup d'intérêt à notre conversation. L'homme aux cornes aimait semer le désordre mais n'était pas fou. Et provoquer le courroux des guerrières obsidiennes était une folie pure. Il nuança alors ses propos.
-Non, je sais reconnaitre la valeur d'une femme au combat. En revanche, la tienne est, disons, inexistante.
-Que veux-tu dire par là ?