Enregistrement n° 4

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« Il est 2h20 du matin. J'essaie de tenir mes engagements quant à l'intervalle entre les enregistrements, qui est depuis le départ à un enregistrement par jour. Autant vous le dire, je risque de ne pas respecter ce délai. Il est bien trop court. Surtout avec notre enquête en cours. Avec le peu d'indications qu'on possède, nous ne pouvons pas avancer plus rapidement. Nous n'arrivons pas à tracer l'appel inconnu. L'informateur cherche à être discret. Étrangement, il ne parle qu'à certains membres du groupe. Enfin, il parle...C'est un grand mot. Il nous contacte. En particulier Amaniel et moi.

Passons à autre chose. Je vous ai parlé de notre entrée à l'Almanach, de la découverte de nos spécialités, mais j'ai oublié quelques points assez importants pour la compréhension de mes prochains enregistrements. Si vous avez l'impression d'être perdu à travers mes explications, c'est tout à fait normal. J'ai posé les briques mais j'ai omis le ciment pour les lier.

Tout d'abord, parlons des spécialités. Si nous avons utilisé ce terme pour les désigner, ce n'est pas pour rien. La première raison, c'est parce qu'elle nous rend spéciaux. Vous voyez la logique ?

Bref, la seconde, qui n'est pas moindre, c'est qu'elle nous est spécifique. Ce que je veux dire, c'est que personne ne possède la même. Il peut y avoir des similitudes sur quelques points, par exemple la manière de l'utiliser ou ce qu'elle concerne. La matière, le mental, etc. Je vous laisse imaginer. Pour ceux qui ont du mal - et je sais qu'il y en a – c'est un peu comme mes illusions et le chaos mental de mon adversaire de l'Almanach. Nos capacités sont liées au mental, leurs méthodes d'utilisation sont les même mais je ne donne que des illusions. Lui, il perturbe l'esprit, le rend malade.

Normalement, et jusqu'à preuve du contraire, personne ne peut copier de spécialité. En tout cas, cette personne ne s'est pas manifestée. Heureusement pour nous d'ailleurs. Si vous devez surveiller et protéger la population, comment voulez-vous affronter une personne qui peut retourner votre aptitude contre vous ? Ou alors, il faudrait qu'elle soit dans le même camp que nous...

Je m'égare encore. En gros, voilà ce qu'il fallait savoir sur les spécialités. Si quelque chose me revient, je vous avertirai dans les plus brefs délais.

Maintenant, on va passer à une partie qui me tient à cœur - et en parlant de cœur-, nous allons aborder le sujet de Sonic. Je pourrai passer le reste de la nuit à vous en parler. D'ailleurs, heureusement que les autres dorment. On va dire que c'est encore un sujet sensible. Même si le temps est passé depuis, c'est toujours tendu. Je vous parlerez de cet événement dans très peu de temps. Je pense que c'est aussi à cause de ça que je veux vous parler de Sonic.

Pour commencer, nous le connaissions de notre collège. Ou plutôt de nos activités extrascolaires. Nous avions pris pour habitude de nous retrouver, notre groupe sans Sonic, dans un petit bar restaurant, pas très loin de notre école. C'était là où nous l'avions rencontré la première fois. Son père était le gérant. On a vite sympathisé avec lui.

Peu après l'incident des quatre chimères, nous avons littéralement passé un interrogatoire. Le père nous posa énormément de questions sur l'apparence, la manière de se mouvoir de ces créatures. Nous avions été les seuls à assister à ça. Quand la police était venue prendre nos dépositions, nous avions, au préalable, décidé de ne pas mentionner de nos spécialités. Toutefois, le gérant n'était pas dupe et pouvait reconnaître quelqu'un disant la vérité ou non. Son métier le mettait en contact avec beaucoup de monde donc il devait avoir l'habitude. Il nous demanda plusieurs fois ce qu'ils'était réellement passé. Mais nous refusions de lui dire. Puis, un jour, il décida de nous parler de l'Almanach, des spécialités. C'est lui qui nous a donné le plus de connaissance sur le sujet. L'honnêteté et la confiance qu'il portait à notre égard nous obligèrent à lui révéler la vérité. Loin d'être choqué ou stupéfait, il acquiesça. Le patron du bar nous présenta son fils. Ou plutôt, il présenta à son fils notre groupe. Il avait le même âge que nous. Il paraissait... Vide ? Vous voyez la tête des joueurs de poker en pleine partie ? Si c'est non, ce n'est pas grave. Imaginez. Sonic avait la même tête. Son visage n'avait aucune expression. C'était la parfaite caricature de l'adolescent geek qui ne sort jamais de sa chambre. Il était brun, les yeux bleus océan, le teint halé. Bref, le bon cliché du beau jeune homme. Fonctionnons avec les préjugés aujourd'hui, pardi !

UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant