Chapitre 9

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L'énorme porte d'entrée des Stendson venait de claquer. Le bruit qu'avait produit le battant avait longuement résonné dans le hall, laissant les derniers échos s'évanouir dans le gouffre silencieux qui régnait désormais dans la demeure familiale. Le tic tac infernal de l'horloge venait frapper contre les murs, revenant brutalement aux oreilles de Ciara.
Cette dernière, assise sur les marches de l'escalier, tentait de retenir les sanglots qui commençaient à emplir sa gorge. Fixant intensément le carrelage du hall où Dan avait posé pour la dernière fois son paquetage, elle espérait avec tout son cœur que la porte se rouvre et que cet abrutit de Dan rentre. Une bonne foi pour toute. Qu'il arrête ces aller-retour incessant entre les dortoirs sales et humides de l'école militaire et le cocon familiale apaisant où il aurait toujours du rester. Elle voulait simplement qu'il reste, parce qu'elle avait besoin d'aide, et que seule, elle n'arriverait à rien.
De  longues minutes s'écoulèrent sans que rien ne bouge et que rien ne vienne perturber le rythme insupportable de l'horloge. Ciara suffoquait à travers ses larmes. Le silence l'étouffait, la solitude la tuait. Elle allait mourir, seule et malade. Irrévocablement malade.
 
Le besoin soudain d'avoir Harry au près d'elle se fit sentir au creux de son cœur. Provoquant une série de frissons incontrôlable. Elle avait besoin de lui, de sa présence rassurante. De son souffle chaud qui s'écrase sur son cou. De ses grandes mains qui se posent délicatement sur son corps. C'était brusquement devenu vitale. Elle voulait entendre des paroles rassurantes, elle voulait qu'on lui assure que tout irait bien, qu'elle n'était pas seule. Elle voulait qu'on lui dise « je t'aime ». Elle voulait que ça soit la voix suave et traînante d'Harry  qui la fasse frissonner. Son rythme cardiaque s'accéléra, jusqu'à l'essouffler complètement. Elle se mordit violemment l'intérieur des joues, essayant de se calmer, de refouler tout  ce qu'elle pouvait au plus profond d'elle. D'enterrer chaque mauvaise pensée, chaque sanglot, chaque douleur, pour essayer de passer quelques heures sans souffrir. Mais le besoin intense qui s'était emparé d'elle était plus fort que tout. Alors elle se leva précipitamment et ouvrit la porte comme une furie, se jetant dans l'air frais de cette matinée.
 
 
« -Haz, qu'est-ce que t'attend devant cette porte ?Demanda Liam intrigué. 
-Dan vient de partir.
-Et alors ? Continua Liam qui ne comprenait pas où voulait en venir l'adolescent.»
 
Pas de réponse. Seulement la porte de l'entrée qui s'ouvre dans un fracas et une petite silhouette blonde qui se ru sur le frisé.
 
Quand Ciara percuta les bras d'Harry, plus rien ne comptait. Son corps avait cessé de répondre à son cerveau qui lui hurlait de faire demi tour. Elle se laissa aller. Elle laissa les larmes rouler à leur guise sans s'en soucier. Et c'est comme si elle avait oublié la plupart de ses maux derrière la porte des Styles, comme s'ils avaient miraculeusement disparut quand elle était rentrée en collision avec Harry. Son rythme cardiaque retrouva alors un tempo normal battant au même rythme que celui de son meilleur ami. Le remède faisait effet, elle allait mieux. Un sourire se dessina alors sur les lippes de la blonde, qui resserra l'emprise de ses bras autour du cou du bouclé. Comme quelques jours auparavant, elle se sentait terriblement bien, protégé de tout, et elle aurait voulu rester des heures enfermée dans ses grands bras musclés. Mais un flash la rappela à l'ordre. Celui de son reflet, son visage grisâtre et sans vie lui revint violemment en mémoire. La maladie était toujours là, suivant la blonde comme son ombre, se manifestant n'importe quand. Alors, brisant la carapace qu'elle s'était construite, elle susurra un simple  « J'ai besoin de toi Harry. » en un dernier appel à l'aide lourd de sens.
Cinq mots qui lui demandèrent un effort surhumain. Admettre que la maladie était là, lui avait déjà arraché une sacré dose d'énergie et une volonté hors norme. Mais supplier d'être aider, permettre à quelqu'un d'entrevoir le malheur dans lequel elle était c'était quelque chose d'encore plus dur.
 
Tout ce temps, Liam était resté sur le côté, en retrait, silencieux. En aucun cas il n'aurait voulu interrompre la scène qui se produisait devant lui. Il resta d'ailleurs soufflé devant la scène. Le lien qui les unissait était si spécial, si unique. Sans un mot, sans un regard, il avait comprit que quelque chose n'allait pas. Il avait su qu'elle allait venir, parce qu'elle avait besoin de lui. Epaté par une telle osmose, le plus vieux s'éclipsa, laissant les deux amis seuls.
 
 
Ciara avait passé le reste de l'après-midi avec le groupe. Toujours assise à la même place, aux côtés d'Harry. Ce dernier ne cessait de la regarder, comme si, s'il avait le malheur de détourner le regard, elle partirait sans rien dire. Et rien que d'imaginer la perdre une nouvelle fois serraient son cœur et faisait apparaître aussitôt des larmes au bord de ses yeux. De plus, une ritournelle persistante, raisonnait dans le crâne de l'adolescent. « J'ai besoin de toi Harry.» prononcé dans un murmure presque inaudible et accompagné d'un sanglot déchirant. Il avait du mal à la voir souffrir, et surtout, ne sachant aucunement la cause de son malheur, se sentant coupable de ne pouvoir l'aider
 
 
Ciara, elle, tentait malgré tout de prendre part aux conversations des garçons. Mais son esprit était encore embué par la tristesse, alors elle laissait rapidement tomber et préférait écouter d'une oreille peu attentive les cinq voix qui s'entrelaçaient. Elle avait essuyé les regards intrigués de Niall sans répondre, sachant pertinemment qu'il comprendrait ce qui n'allait pas. Elle avait accepté de passer la soirée chez les Styles, préférant la chaleur des cinq adolescents à la frigidité de sa chambre blanche.
Ciara avait donc finit la soirée allongée sur le canapé, emmitouflée sous une grosse couverture blanche.

Thintroubles [h.s]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant