Les fabuleuses aventures de Claire Mbila

Aventure n°3

Le bac de français et de sciences ainsi que les TPE passés, les vacances d'été commencèrent.

Je les passais dans ma chambre et sur Internet à regarder des séries et des films, à lire.

Je passais du bon temps et les jours, semaines et finalement les deux mois de vacances passèrent.

Et je dus retourner au lycée pour commencer ma nouvelle année.

Je dis bonjour à Ornella et Ricardo. Nour vint me faire la bise et la cérémonie de rentrée commença.

Nour et moi n'étions pas réellement proches à la base. Je ne faisais pas attention à elle alors qu'on était dans la même classe mais depuis mon fameux accident, c'était la seule à ne pas s'être moquée de moi et à avoir essayé de m'aider.

Je lui étais redevable pour cela.

Notre groupe de trois devenait petit à petit un groupe de quatre.

Un jour, Nour nous invita chez elle pour son anniversaire.

On passa un moment génial: on chantait, dansait et on rigolait beaucoup.

Je m'amusais comme une folle ce jour-là.

Nour avait prévu beaucoup d'ateliers et de petits jeux pour qu'on ne s'ennuie pas et ça avait été le cas.

Elle était aux petits soins pour nous et c'était une hôte parfaite.

Tout allait bien. Jusqu'à ce que Ornella dise qu'elle devait partir. Puis Ricardo partit lui aussi, il avait une urgence (c'était bizarre qu'il en ait une aussi tard mais je ne dis rien.)

Il ne restait que moi. J'avais dit à mes parents que je dormirais là-bas (Rassurez-vous: je ne m'invitais pas. C'était ce qui était prévu à la base avant que les deux ne quittent la fête.)

Nour semblait un peu déçue de la tournure des évènements.

On en profita pour tout ranger et on discuta. On apprenait à un peu mieux se connaître.

Nour était allongée sur son lit pendant que j'étais allongée sur un matelas posé au sol.

- Qu'est-ce que tu aimes faire en dehors de l'école?

- Moi ?

Je hochais la tête et Nour pouffa.

- Tu risques de ne pas trouver ça intéressant...

- Dis toujours on sait jamais. Dis-je en haussant les épaules.

- Non, non... laisse tomber.

- Nour. Dis-je en lui lançant un regard appuyé pour lui signer qu'elle pouvait de me faire confiance.

- Te moque pas de moi, alors!

- Je te le promets ! Tu ne t'es pas moquée de moi quand je suis tombée, non ? Et bien je ne me moquerais pas.

Nour soupira et dit.

- Je vais à des conférences qui porte sur des sujets comme le racisme, l'afroféminisme, l'homophobie, l'islamophobie... Ou encore des marches militantes.

- Ah, bon ? Et tu fais tout ça en dehors des cours ?? Dis-je choquée. Ça à l'air intéressant !

- Tu trouves ?! Dit-elle choquée. Tu es bien la première que ça intéresse: souvent quand j'en parle autour de moi, on me dit que je vois le mal partout !

- Non, tout le monde n'a pas la même patience et maturité que toi ! C'est tout. Et c'est quoi ça l'afroféminisme?

Nour partit dans toute une explication détaillée et claire de ce que c'était. Et cette notion que je ne connaissais pas ne m'a jamais paru aussi nécessaire que cette nuit-là.

- Si ça t'intéresse vraiment je te conseille de regarder ça sur Internet et de lire des livres sur ça. C'est un sujet très vaste et que je trouve important pour des ados noires comme nous.

Après cette discussion, je commençais à poser des questions à Nour sur ce qu'elle savait du féminisme et on commença à débattre de nombreuses fois ensemble et elle m'aidait à mieux comprendre certains points que je ne comprenais pas et je donnais mon avis moi aussi (malgré ma toute récente connaissance de ce sujet) à approfondir certains points.

Un moment, je parlais de féminisme à Ricardo et à Ornella.

Ils ne s'intéressaient pas réellement à ces sujets mais ils s'en mêlaient quand même et émettaient des opinions qu'on écoutait toutes les deux sans parfois toutes les partager.

C'était enrichissant et j'aimais beaucoup leur esprit critique et notre façon de créer un débat sur une variété de sujets.

On allait assister parfois toutes les deux ou parfois tous ensemble à des conférences données dans des universités et dans d'autres lieux.

Je ne savais pas que ça allait autant m'intéresser mais c'était amusant d'y aller et de découvrir autant de choses qu'on n'apprenait pas à l'école.

Autant dire que je passais beaucoup de temps avec Nour et Ornella commença à m'en faire la remarque quelques temps plus tard.

Alors qu'on était en train de manger toutes les deux au Mac Do. Ornella se mit à me regarder fixement.

- Quoi. Dis-je en la remarquant.

- Je te fixe depuis plus de 15 minutes et ce n'est que maintenant que tu me remarques.

Je détournais les yeux, gênée: quand j'avais très faim je me mettais à manger comme 4 ogres et je ne remarquais que ma nourriture.

- Désolée. Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-je.

- Alors comme ça, Nour est ta nouvelle meilleure pote !

- Quoi ? N'importe quoi ! C'est toi ma meilleure pote !! C'est juste qu'on s'est trouvées un intérêt commun, c'est tout.

- C'est tout? Vous faites plein de trucs ensemble, vous êtes toujours toutes les deux à aller dans la France entière et vous ne me demandez presque jamais de vous y accompagner.

- Mais on y va pour discuter avec d'autres personnes du féminisme ! Je pensais que tu n'aimais pas ce genre de sujets, qu'ils mettaient tout le monde en désaccord.

- Oui c'est vrai mais pour le principe. Demande-moi !

- Ok, si tu veux...

Ornella sirota son milkshake et me lança un regard malicieux.

- Sauf si c'est fait exprès...

- Qu'est-ce que tu veux dire? Dis-je en regardant le plateau tout en dévorant mes frites.

- Tu vois très bien ce de quoi je veux te parler, Claire !!!

Je relevais la tête, intriguée.

- Non, pas du tout.

Ornella soupira.

- J'avais oublié que tu étais longue à la détente donc je devrais faire le raisonnement inverse.

Ornella aimait beaucoup parler à voix haute et pour elle-même, alors j'attendis qu'elle en vienne aux faits.

- Ça se trouve que Nour t'aime!

J'écarquillais les yeux et rigolais.

- Non... je ne pense pas. Elle n'a pas l'air comme ça !

- Pourquoi pas ? Tu l'es bien toi, non ?

Je soupirais. Ornella avait raison.

Ce pouvait bien être la vérité mais je devais la vérifier directement avec la personne concernée: c'est à dire Nour.