Aventure n°5

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Les jours qui suivirent, j'observais le comportement de Nour à mon égard mais il n'y avait jamais rien qui m'indiquait qu'elle pourrait aimer les filles. Rien ne me venait l'esprit.

Elle n'avait ni de gestes attentionnés ou spéciaux envers moi, elle ne me lançait pas de regards énamourés dignes de films romantiques d'Hollywood non plus.

En même temps, il n'y avait aucune pancarte sur les têtes des gens qui disaient "J'aime les filles" ou "J'aime les filles et les garçons " ou encore ''Je n'aime que les garçons" ''Je déteste tout le monde'' etc...

Je ne pouvais pas savoir et puis ce n'était pas si important que ça.

Au bout d'un moment, quand je me rendis compte de cela, j'arrêtais de me soucier des paroles d'Ornella et continuais de me comporter habituellement avec Nour comme je le faisais et l'avais toujours fait.

Tant pis si Ornella me lançait des regards équivoques quand Nour ramassait mon stylo qui était tombé ou me gardait une place à côté d'elle quand on allait en salle informatique. Tout le monde était capable de le faire même Ricardo le faisait pour elle ou pour moi.

Soudain une pensée se forma dans ma tête et plus je me penchais dessus plus elle s'éclaircissait dans mon esprit.

Ornella et Ricardo sortaient ensemble !

Plusieurs éléments me permettaient d'affirmer cette idée: la fois où ils étaient partis en même temps à la fête de Nour ou encore la fois où ils s'étaient regardés en rigolant et quand je leur avais demandé pourquoi ils riaient, Riccardo avait dit pour rien.

Et ces derniers temps, ils semblaient plus proches que l'année dernière.

Mais je ne dis rien, j'attendais de trouver le bon moment pour trouver le moyen de les exposer à la face du monde.

J'avais décidé d'observer leur réactions l'un envers l'autre, de les accumuler et puis j'allais tout révéler comme ça Ornella ne pourrait plus m'embêter avec Nour (même si ce n'était sûrement pas vrai.)

Alors qu'on était assis tous ensemble à la cantine, je m'assis à côté de Nour et regardais Ornella s'asseoir à côté de Ricardo naturellement.

Je me retins de rire et mon cerveau assemblait des pièces à conviction dans ma tête à toute vitesse.

- C'est quoi cet air malicieux sur ton visage ? Me demanda Nour.

Mince ! Comment pouvait-elle lire si facilement mes émotions sur mon visage.

- Moi ? J'ai un air malicieux sur le visage? Dis-je en jouant la comédie du mieux que je pouvais.

- Je trouve pas, moi... Dit Ricardo.

- Moi, non plus. Dit Ornella.

Merci les amis/suspects-de-mon-enquête de me sauver la vie ! Je vous remercierais en exposant votre amour à la face du monde !

Ricardo donna son fromage à Ornella parce qu'il ne voulait pas le manger et parce qu'elle adorait ce type de fromage.

Ils faisaient souvent ça, ils s'échangeaient la nourriture de leur plateau qu'ils n'aimaient pas.

Je ne comprenais pas pourquoi, chacun ne prenait pas ce qu'il aimait au lieu de ne prendre que des trucs qu'ils n'aimaient pas mais maintenant que je savais qu'ils sortaient ensemble je pensais savoir la réponse: c'était un moyen pour eux de s'occuper l'un et de l'autre par de fins stratagèmes !

Cette enquête faisait ressortir mes capacités de réflexion et de logique digne du détective Conan !

On finit de manger et on déposa nos plateaux. Je sortis mon portable et notais les évidences de ce que je venais de voir à la cantine: s'ils ne pouvaient pas être plus flagrants que ça !

J'espère qu'ils m'inviteront à leur mariage et que je serais la demoiselle d'honneur et la marraine de leurs enfants ! (Même si je ne les avais pas poussés ensemble.)

Mais c'est vrai qu'ils faisaient un beau couple quand même.

Je ne disais pas ça parce que Ornella était ma cousine mais elle était très belle et sans boutons et Ricardo était... grand et marrant: qualités qu'elle aimait beaucoup chez un garçon.

(À part ça, je ne voyais pas ce qu'elle lui trouvait d'autre j'avais beaucoup cherché pourtant et en plus Ricardo était mon ami. J'étais sérieuse. Mais bon ce n'était pas moi qui sortait avec lui.)

- Claire ! Me dit Nour.

Je me tournais vers elle et souris.

- Oui ?

- Tu ne m'écoutais pas, tu étais perdue dans tes pensées.

- Désolée... Tu disais ?

- Non, rien ! Laisse tomber.

Je haussais les épaules. Ce ne devait pas être si important si elle ne me disait rien.

C'était définitif. Ornella avait dû se tromper.

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Photo: insta rebl_bee

Les fabuleuses aventures de Claire MbilaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant