Les Highlands, Tome 2: Une Lass Flamboyante

Chapitre V

« Pourquoi lui as-tu dis cela ? »

La jeune femme se tenait devant le miroir, laissant la domestique l'aidait à mettre sa robe devant son époux. Ses longs cheveux sombres cascadaient son dos, et elle se demandait même, si ce ne serait pas mieux de les laisser ainsi au lieu de se faire une natte. Se tournant ensuite vers Ethan, sortant de ses réflexions, elle fronça petit à petit des sourcils.

« Tout le monde le sait, mieux que lui-même ne le sait. »

Ethan prit son épée, étant dans son fourreau, et l'accrocha à sa ceinture avant de glisser des dagues et couteaux sur lui. Il se dirigea vers une gigantesque malle, au pied du lit, et se saisit d'un long manteau en fourrure gris, puisqu'en ce moment il faisait frisquet. C'était l'Écosse, il fallait le comprendre. Surtout que le domaine était bien placé au Nord du pays.

« Il ne pourrait se permettre d'aller à l'encontre des ordres.

--A l'encontre des ordres de ses centenaires ? lança-t-elle en quittant le miroir après qu'elle ait arrangé les plis de sa jupe.

La servante sortit de la pièce après avoir pris quelques-unes de leurs affaires afin de les laver. A présent seuls, ils purent arrêter de parler en énigme. Neassa avait peur que cela ne finisse qu'en un quiproquo abominable.

--Alaric n'a aucune attirance pour elle. Il n'a pas même l'envie de sympathiser avec cette jeune fille. Regarde-le. Il l'évite à toute heure de la journée, et lorsqu'il ne dirige pas le domaine et ses hommes, il part à la recherche de Kenna.

--Comment le sais-tu ? demanda son mari, les sourcils froncés.

La jeune femme esquissa un sourire malicieux.

--Je les observe mon cher, je les observe.

Il s'approcha avec lenteur de sa femme et finit par se planter devant elle, apercevant soudainement, son regard pétillant de malices qui le fit se détendre.

--Et qu'en as-tu appris ? »

Neassa glissa ses bras autour du cou de son mari et se mit sur la pointe des pieds afin de l'embrasser langoureusement. Avant même qu'elle n'approche son visage du sien, il la serra contre lui et sa bouche fondit sur la sienne. Savourant leur baiser, elle attendit quelques minutes avant d'y mettre un terme.

« Ils sont attirés l'un par l'autre, lui souffla t-elle, un sourire en coin.

Ethan arqua un sourcil, s'ils s'attiraient déjà par leur désir, ça allait être bien plus compliquer à l'avenir.

--Je sais ce que tu penses, Ethan. Mais tu ne peux pas réfréner leur désir. Et encore moins forcer ton frère à épouser une femme qui ne l'intéresse nullement.

Le laird Campbell pesa le pour et le contre. Elle avait raison, il ne pouvait forcer son frère et encore moins son cœur à aimer une personne qu'il ne pourrait aimer. Mais ce serait dangereux de les laisser se côtoyer continuellement jusqu'au mariage.

--Ils souffriront, dit-il simplement.

La jeune femme se dégagea doucement de ses bras en grognant de mécontentement.

--Tu n'es pas voyant Ethan. Et s'ils souffriront, alors laisse-les au moins goûter à ce que nous savourons en ce moment-même. Tu n'avais pas à aller la voir afin de l'éloigner de lui, elle est assez grande pour savoir quoi faire dans ce genre de situation.

Il leva les yeux au ciel, pas tout à fait d'accord avec ce qu'elle disait mais il préféra ne pas prolonger la discussion. Elle était de bonne humeur, et si jamais il la rendait furieuse, il allait surement dormir dans la grande salle avec les ivrognes.