À L'Aube D'une Nouvelle Vie

1-Quand la forêt s'épargne d'une douce odeur de métal

"La forêt ne t'est pas tranquille, mad'moi'zelle, que fais-tu ici ?"

La princesse, intriguée, descend de son cheval. Ne lui a-t-on pas dit qu'à cet emplacement, elle trouverait un arbre immense à la connaissance de l'univers ? Elle voit bien un arbre gigantesque mais à la vie aspirée juste à coté du bourgeon mais...

"Qui es-tu donc ? demande-t-elle en haussant un sourcil et en haletant, payant pour cette chevauchée fougueuse. Je suis venue voir l'Arbre Mojo ou du moins... je crois."

Le bourgeon cligne des yeux et affiche un sourire plus grand. 

"Ze suis un bourzeon de l'Arbre Mozo ! Toi qui t'attendais sûrement à au moins voir un arbuzte ! Qu'est ce qui t'amènes ?"

Alta s'approche de l'être vivant et défait le châle qui entoure l'instrument qu'elle a apporté. 

"Je sais que je dois mettre ça en lieux sûr ! N'importe où ! Un endroit où tout le monde l'oubliera et qui ne sera retrouvé que si un nouveau Héros apparaît !" 

Un endroit sûr ? Mais, nul part est sûr maintenant. Les plaines vont se faire dévorer par le chaos, et ce sera le tour des forêts, des lacs et des montagnes. Rien ne sera épargné. Ganondorf a baissé sa vigilance une fois en laissant s'introduire feu le Héros du Temps qui n'avait de héros que le titre.

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 Il doit bien s'en délecter d'ailleurs, de cette tête fumée qu'il a tant voulu voir dans son assiette. Et ce n'est pas pour dire mais, accompagnée de quelques champignon hyliens, elle ne peut être que plus divine. Il saisit l'une des oreilles et l'arrache lentement, profitant ainsi du toucher du cartilage avant de la briser entre ses doigts puissants et la porter à sa bouche. Il ne ménage pas non plus son geste quand il saisit la tête entre ses deux mains et qu'il la fend sans difficulté. Le sang encore chaud s'extrait du crane en présentant quelques caillots, preuve que le Link n'est pas décédé bien rapidement. Mais baste. Le précieux liquide fait le roi du malin se lécher les babine, ceci renforçant son appétit. Sans ménagement et en un rire malsain qui glacerait le sang de n'importe quel être déjà mort, il attrape cette cervelle sanguinolente et n'hésite pas une seconde avant de mordre dedans. Il ferme les yeux, appréciant, mastiquant puis souriant toujours de manière si perverse avant de se faire servir par une domestique un verre  de vin rouge à l'odeur métallique. Du sang ? Un mélange ? 

"Ha ! Qui aurait cru que cet idiot allait si bien servir en tant que repas ? Le bétail élevé en plein air... Hyrule fait vraiment ça bien, n'est ce pas, Nabooru ?"

La domestique en question, mains liées devant elle en tenant un pichet et le cou entouré par ce qui semble être des chaines lourdes, baissa la tête, en larmes. Eh oui, elle n'a pas pu y échapper. Nabooru, la Gerudo et Sage de l'Esprit se retrouve maintenant Gerudo et domestique dans le nouveau règne de Ganondorf. Quelle ironie du sort. Elle qui a voulu mourir à la seconde où ce porc l'a faite saisir, ne voulant jamais travailler pour lui. La voilà maintenant pieds et poings liés, se pliant à toutes ses volontés. Nabooru ne peut voir ce spectacle qui lui déchire le cœur en autant de morceaux que le corps de Link est découpé. Voir celui dont elle a misé toute la force et à qui elle a regretté ne pas avoir tenu sa promesse. Mais qu'est ce que ça allait changer ? Est-ce que l'hylien allait se battre avec encore plus de détermination ? Foutaises ! Il en a trop pincé pour la princesse pour qu'il ne pense à la Gerudo. Celle-ci plisse davantage des paupières comme si cela l'aidera à se crever les yeux et que ses potentiels cris de douleurs couvriront les sons de mastications du gros porc. Elle veut s'en aller, mourir sur place, elle même subir ce qu'a subit le blond anciennement vêtu de vert et lui épargner tout cela mais... c'est impossible. 

"Tu n'oserais pas dire le contraire quand même, ma jolie ? Tu crois que je n'ai pas vu clair dans ton jeu et ce depuis le début, hm ? Mais dommage, pour cette trahison, tu ne mérites pas la mort. Au contraire, tu ne mérites pas de rejoindre cette pourriture en enfer, dit-il en tendant son sa coupe déjà vide, petite salope."

Nabooru détourne le regard en serrant les dents. Elle n'a pas la force de répondre mais suffisamment pour lever le pichet et servir de quoi désaltérer son maître, à contrecœur. Celui-ci ne mit d'ailleurs pas longtemps avant de tirer à lui sa belle domestique d'un mouvement violent et il porte la coupe à ses lèvres pulpeuses. 

"Tiens, bois donc la seule chose que cet homme peut t'offrir post-hume ! De son vivant, il n'aurait jamais pensé te donner quoi que ce soit ! Même pas l'opportunité de frôler sa queue ! Remercie-moi ! Haha !"

Et il verse une partie du liquide dans la bouche de la jeune femme. Un gout de vin et de métal qui traverse sa gorge et qui ne met pas longtemps à remonter avant que l'ex-sage ne se mette à pleurer, toussant en recrachant tout ce qu'elle peut de ce mélange digne du Tartare (c'est le cas de le dire. ptn chui draul.)

"Ce n'est pas mieux que du sperme n'est-ce pas ? Mais tu peux faire avec non ?" 

Le rire de Ganondorf s'élève au point de faire trembler les murs de la salle à manger de son château aux portes du désert (les monstres ont affirmé qu'il pourra habiter celui d'Hyrule une fois le "ménage" terminé). Nabooru lève les yeux en un bref contact avec le regard vicieux du vieux pervers avant de clore les paupières à nouveaux et sangloter en silence. Mais ça ne sert à rien de pleurer ma belle Gerudo. Ca ne le fera pas revenir. Ni lui, ni les autres d'ailleurs. 

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"En lieux sûr tu dis ?"

Le bourgeon mojo reste un moment silencieux, comme pensif, réfléchissant.  Puis il vient à sautiller furtivement, ce qui cause à la jeune princesse d'effectuer un mouvement de recul, plus que surprise. 

"Ze sais ! Ze sais ! Va trouver l'enfant perdu de la foret ! Va le retrouver ! Il te montrera le chemin ! Tends l'oreille et ferme les yeux ! Ouvre grand les narines et ne te fie pas au toucher ! Va le retrouver ! "

Alta penche la tête sur le coté de manière interrogative. Un enfant ? Perdu ? Parce que les kokiris ne sont pas les seuls à vivre ici ? Apparemment. Le bourgeon se met à sautiller plus frénétiquement et de manière incontrôlée, répétant encore à la jeune femme ce qu'elle doit faire. Cependant, manquant d'indices, elle reprend.

"Où est-ce que je peux trouver cet enfant ? Et puis quel est son nom ?!"

Mais le bourgeon ne répond pas et il s'arrête subitement de sautiller, le regard fixe. Et froid. Comme sans vie. Alta déglutit et approche légèrement son visage avant de porter la main sur l'être de la foret. A peine elle l'a frôlé qu'elle sent quelque chose d'étrange se passer. Sa tête... elle a l'impression qu'elle va tomber tant elle perd le sens de l'équilibre . Sa gorge... elle sent quelque chose d'acide la remonter. Un malaise ? Elle ferme les yeux un instant, temps suffisant pour sentir quelque chose de liquide et de chaud recouvrir sa main. Une fois le malaise plus ou moins dissipé, elle ouvre les yeux et découvre une substance blanche et gluante couler le long de son bras , ainsi que le bourgeon mojo complètement asséché. Il est devenu aussi terne que l'immense arbre à ses cotés, la tristesse sur le visage. L'expression qu'affiche l'être est tout de même effroyable. Les yeux grands ouverts, la bouche déformée par l'effroi. Et ce liquide... qu'est ce  ? Alta la porte à ses narines. Un odeur d'herbe fraîchement coupée s'en dégage. De la sève... ? Mais d'oùu vient-elle ? Du bourgeon ou... de ce qu'il a pu voir ? 

"Non, non, non ! Madame ! Ne perd pas de temps sinon tu te perdras toi !" 

Une voix résonne dans la clairière suivie d'un son d'instrument à vent... en bois ? Alta se redresse et regarde aux alentours. 

"Qui est là ?!"