Un coup de feu. J'ai entendu un coup de feu. J'étais tranquille dans ma cuisine à préparer le petit déjeuner quand un coup de feu a résonné sur la place principale. Ça faisait dix ans que des dizaines de personne étaient touchées d'une balle chaque semaines dans toutes les villes de France. Mais jamais ici, à Bouloc, dans un tout petit village de France.
Ici les gens avaient toujours été mal nourris et pauvres mais tout le monde s'en sortait quand même. C'est mon père qui nous faisait vivre grâce à tous les emplois qu'il trouvait ou s'inventait. Mais le plus dur, c'est quand il ne trouvait rien et que nous nous retrouvions sans rien dans l'assiette.
Il y a dix ans de cela, le président avait pris goût au pouvoir avait peur du moment où il allait devoir le rendre à la fin de son mandat alors il a regroupé ses ministres et des gens qui le protègeront lorsqu'il annoncera au peuple sa décision : nous allions revenir à la monarchie. Il a tué tous ses opposants et ceux qui trouvaient cette idée géniale sont devenus les nobles. Les religieux constituaient de nouveau le clergé qui avait retrouvé ses privilèges et l'Etat était redevenu catholique. Le Tiers-Etat, et bien, c'était moi et ma famille ainsi que toutes les autres personnes de France. La seule différence avec le XVIII° siècle, c'était que le monde était plus moderne et que les nouvelles technologies existaient. Mais cela ne nous servait pas à grand-chose étant donné que les médias étaient contrôlés. Presque personne n'avait accès à la technologie à présent, elle était inutile en fait, nous avions juste une télé obligatoire pour recevoir les informations du Roi.
Ici, on faisait partie du Sud, une partie négligée de l'Etat. A partir du Massif Central on était sans importance, on ne s'intéressait pas à nous sauf bien sûr quand on devait payer les taxes, c'était très cher, bien plus que dans le Nord. Mais bien sûr dans le Sud il y avait quelques nobles et des endroits privilégiés comme Cannes, Marseille, Toulouse, Bordeaux ... les métropoles quoi ! Je trouvais ça injuste, j'étais née à Toulouse mais j'habitais dans un tout petit village autour et par conséquence, on vivait dans la misère.
Ce que le Roi n'avait pas envisagé, c'était une autre révolution. Je m'explique, nous étions dans une France qui se situait 500 ans après la révolution, on connaissait tout ce qui s'était passé au XVIII° siècle et les personnes défavorisées pensaient donc bien-sûr à renverser de nouveau le Roi, afin de revenir à notre ancien régime.
Mon père faisait partie de ces gens qui ne supportaient pas ce nouveau régime. Il faisait partie d'un groupe qui se battait en cachette, ils n'avaient pas encore pu passer à l'action car ça ne faisait que dix ans que la monarchie avait été mise en place et ça ne faisait que deux ans que le groupe des révolutionnaires existaient. Pendant deux ans, mon père et ses associés avaient cherché à recruter des gens pour lever une attaque contre le palais du roi : l'Elysée.
Ma mère n'était pas contente du choix de mon père : combattre la monarchie. Elle avait peur pour lui. Vu que mon père ne pouvait plus travailler depuis deux ans à cause de son groupe de révolutionnaires, elle s'acharnait jour et nuit à trouver un travail, à gagner un peu d'argent pour nous nourrir, mais elle était fatiguée, trop fatiguée pour continuer. Depuis 10 mois, c'était moi qui m'en chargeais. J'avais peur pour elle. J'avais peur qu'elle meurt de fatigue. Avant que je ne prenne le relais, elle avait travaillé un an et deux mois en dormant 1 heure tous les deux jours.
Ma sœur, Gaëlle, n'avait que 7 ans, elle n'avait connu que la monarchie. Pas comme moi, ayant 16 ans, j'ai connu la démocratie pendant 6 ans. Ma sœur était encore ignorante, elle ne savait pas tout ce qui se passait en France, toutes les horreurs commises. Mais je l'aimais de tout mon cœur et je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur, pour rien au monde. On se disputait de temps en temps mais pour moi ce n'était qu'un jeu.
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Jess
Teen Fiction500 ans après la révolution française, le président décide de changer la démocratie en monarchie. Et comment dire que je ne suis pas vraiment d'accord. Je m'appelle Jess et mon père a risqué sa vie pour restaurer la démocratie, tout en protégeant...