Jess

Chapitre 9

Eric.

Je jetai le papier par-terre sans même prendre le temps de le lire à haute voix.

J'ai couru, j'ai couru jusqu'à l'ascenseur. Une fois dans ma suite j'ai couru et je me suis jetée sur mon lit. Peu de temps après, ma porte s'ouvrit, je m'attendais à voir Eric mais c'était Marc qui vint me rendre visite.

- Hé, qu'est ce qui t'as pris tout-à l'heure ? m'interrogea-t-il.

- Laisses moi ! sanglotais-je

- Je suis un peu ton père maintenant et dans le rôle d'un père il y a celui de résoudre les problèmes.

- C'est Eric...

- Tu ne veux pas qu'il vienne avec nous ?

- Non.

J'avais l'impression de faire un caprice d'enfant, c'était d'ailleurs ce que je faisais. Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas qu'il vienne, j'aurais trop peur de le perdre, je ne ferais que le surveiller et résultat on mourrait tous les deux.

- Je suis désolé mais il a été tiré au sort, qu'il le veuille ou non, expliqua mon parrain.

- Il voulait venir mais moi je ne voulais pas qu'il vienne, je pris une longue inspiration, change la règle, fait en sorte que nous puissions changer la personne tirée au sort.

- On ne peut pas, je ne t'en ai pas parlé, il y a des règles que nous n'avons pas le droit de changer. Comme celle-là, ton père et moi l'avons mise sur la liste des règles inchangeable car si on prenait les gens en fonction de nos sentiments, il n'y aurait personne dans la mission.

Tout était perdu, Eric allait risquer sa vie. Venait-il de dire que j'avais de sentiments pour Eric ?

- Tu l'aimes n'est ce pas ? me demande-t-il.

Je fis oui de la tête. En pensant à lui, mon cœur s'emballa. C'est comme ça que ça fait quand on est ami ? Pas vrai ?

- Ah ! J'en étais sûr ! s'exclama-t-il. Il le sait ?

Je compris que Marc n'avait pas bien saisi ce que je voulais dire.

- Pas comme tu le crois, c'est mon ami, un ami très cher, expliquai-je.

- Ecoute, les sentiments personnels ne doivent pas intervenir dans ta vie de soldat.

- Je le sais, mais c'est plus fort que moi.

- Eric est un soldat fort et il saura se défendre, surtout après l'entraînement intensif qui va se dérouler.

Il se leva et avant de se diriger vers la sortie déposa un baiser sur ma joue. Exactement comme mon père faisait le soir avant que je m'endorme.

Il me caressa le visage et je pris sa main. Je me mis à pleurer. Il sécha mes larmes en m'enlaçant. Je ne m'arrêtais pas alors il m'a couchée sur le canapé et a continué à me réconforter. J'ai finis par m'endormir.

- On se réveille ! C'est bientôt l'heure de l'entraînement spécial.

Eric était juste devant moi et me secouait. J'ai grogné et je me suis levée. Je devais avoir une tête horrible car il a éclaté de rire.

Je me suis dirigée vers la salle de bain.

Effectivement, il y avait de quoi rire. Mes cheveux étaient emmêlés et gonflés, un filet de bave était resté sur le coin de ma bouche et mes yeux étaient rouges. J'ai pris une douche rapide, je me suis coiffée et je suis ressortie.