Chaque soir, Lara croise un homme ténébreux et mystérieux, il la tourmente. Ses yeux verts perçants lui donnent des frissons et la déstabilisent.
Chaque soir, il se trouve, là, au coin de cette rue où de nombreuses jeunes filles ont disparu ces der...
Ma robe flotte librement dans les airs, se frotte au costume flambant neuf d'Andrei et vient s'échouer sur nos chaussures. Ces quelques minutes à danser au centre de toute cette foule est un vrai supplice. Je cache mon visage au creux de son cou pour dissimuler mon visage empourprée et me laisse bercer par ses mouvement et la douce mélodie. Mes talons claquent bruyamment sur le sol tandis que la musique s'affaiblit pour ne former qu'un murmure dans la nuit. Mes yeux ont fui tout contact avec les siens, de peur que mes ailes en fassent des siennes. Une fois notre danse finie, il s'éloigne quelques instants pour nous chercher un autre verre tandis que je m'avance à pas de loup dans l'assemblée.
- Quelle créature admirable ! Aussi gracile qu'un oiseau et aussi douce qu'un lapin, elle m'intéresse ! entendis-je derrière moi tandis qu'une grande main remonte le long de mon bras. Je repousse calmement sa paluche et fusille du regard l'auteur de ce geste pour signifier qu'il est hors de question de me toucher, ni même, ne serait ce que de poser un regard sur mon corps. Je ne suis pas une marchandise et encore moins à vendre.
Je relève les yeux dans la direction d'Andrei pour exprimer mon mécontentement et réprime une grimace lorsque je le vois revenir au pas de charge, visiblement énervé.
- Aden ! Si tu reposes tes sales pattes sur Lara, je casserai chacun de tes doigts jusqu'à ce que tu ne soit plus capable de t'en servir !
L'homme, richement vêtu et visiblement sur de lui, effleure ma nuque et me griffe. Un léger filet de sang s'échappe de la griffure et vient se mêler au tissus bordeaux de ma robe. Des cris d'effrois viennent se mêler au rire de l'individu.
- Tes menaces ne me font pas peur, tu ne peux rien contre moi. Et puis, tu te souviens du pacte que nous avons passé ensemble, non ?
Andrei pâlit et laisse échapper les verres de ses mains, la mine grave.
- De quoi parle-t-il ? me plaignais-je
Je cherche son regard mais il détourne la tête et annonce d'un ton tranchant :
- De rien. La fête est terminée, rentrez chez vous.
Les invités s'indignent et expriment leur mécontentement.
- Pas avant de nous avoir montré les preuves qu'elle est bien l'Élue des Cieux, fustige la foule.
- Comment osez-vous parler à votre Prince !
Les hôtes du palais se taisent et retiennent leur souffle. La tension est palpable, presque suffocante.
- Cela suffit !
La reine rentre soudainement et reçoit une révérence générale ainsi qu'un baise-main de certaines nobles. Son regard circule dans la salle, se pose sur ma personne et s'assombrit.
- Je m'excuse, Prince Solar, pour l'insolence dont à faire preuve mon fils. J'espère que vous pardonnerez son comportement irrespectueux. Demandez-nous tout ce que vous voulez et nous vous l'offrirons...
Il semble réfléchir quelques instants, posant son regard sur Andrei puis le coulissant dans ma direction. Ses doigts frottent sa légère barbe et je m'autorise à l'observer en détails. Il semble avoir une trentaine d'années peut être un peu moins, ses joues sont constellées de petites cicatrices et ses yeux charbonneux contrastent avec ses cheveux clairs.
- Je veux que cette fille vienne dans mon Palais à Bjernatska pour que mon peuple puisse voir cette créature mystique.
Je grimace quelques instants avant de me rendre compte que cela me permettrait de quitter ce palais et de retrouver ma liberté.
- Je refus...
- Andrei ! Sa langue claque son palais et elle s'approche de ma position. Elle me prend par le bras et me tire jusqu'au Prince des "pays Nordiques". Je vous la prête mais seulement quelques jours, je vous rappelle qu'elle est extrêmement précieuse.
- Ne vous inquiétez pas Votre Altesse, je prendrai grand soin d'elle... Il caresse la paume de ma main et la colle à ses lèvres. Un sourire narquois fend son visage mais s'évanouie lorsque Andrei me prend par la taille et me vole un baiser.
Le regard dans le vide, je me rends compte que je passe d'un endroit à un autre sans que jamais mon avis ne soit pris en compte. Je suis un pantin aux yeux des gens mais je ne compte pas le rester bien longtemps...
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