Behind Them →BWS|CSB←

XXVII

LISE

La colère, l'adrénaline, la peur. Tout ça donnait bien une chose : faire des choses dont on avait peut être pas tellement envie avec le recul. Lise avançait dans une rue sombre. Elle ne savait même pas où elle était, et comment se situer par rapport à son chez elle.

S'être disputée avec Brad juste avant lui avait fait pousser des ailes. Lise était courageuse ; elle avait tenu tête à Erika plus d'une fois durant leur période de haine, elle n'avait pas d'énormes phobies. Mais qui se sentirait vraiment à l'aise dans ces rues noires ?

Sa discussion avec Stan tournait en boucle dans sa tête. Il était saoul, et sans Viktoria... C'était bizarre. Lise connaissait son ami. Déjà, c'était son ex, mais... Il n'était pas non plus du genre à boire jusqu'à en perdre la tête. Or là, il avait l'air vraiment bien amoché. 

« Excusez moi monsieur... Commença-t-elle en tournant la tête vers un grand homme en costard.

-Mh ? Il se retourna, lui jetant un regard miséreux. »

Lise n'était pas dans sa meilleure impression. Ses cheveux humides gouttaient sur ses épaules, sa veste était boutonnée jusque sous son nez. Les petites imperfections de sa peau étaient encore plus visible dû à la fatigue et toutes ses émotions de ce soir.

« Où sommes-nous par rapport à-

-Prenez un GPS ! »

Le grand homme partit sans même attendre quelques secondes. Lise entrouvrit les lèvres sous le choc. D'accord, note à soi-même, les gens devenaient exécrable après une heure du matin passée.

Hésitante, elle loucha sur son téléphone portable. Elle devrait peut être appeler Bradley... Elle avait peur, et allait même sûrement tombée malade à cause de ses cheveux humides.

Une partie d'elle voulait l'appeler car elle avait peur de trop de choses. De la rue où elle était, de ce qu'il y avait ou non dans son ventre, de la jalousie du bouclé envers Stan. Elle voulait s'excuser d'être une tête brûlée, car elle avait besoin de lui maintenant.

Sauf qu'elle ne pouvait pas. Appeler Bradley qui la sermonnerait de vouloir tout faire. Et puis elle avait une fierté. Elle était partie de l'hôtel en claquant la porte, ce n'était absolument pas le moment de faire marche arrière avec plein de doutes dans la tête.

Lise prit une large inspiration et reprit sa marche. Une grande enseigne clignotait « L'Oreal, parce que je le vaux bien ». Elle avait déjà vu cette enseigne ! D'accord, le centre ville. Sauf que là où tout ce compliquait : la Chaplin était loin de vivre près du centre ville. Elle vivait en banlieue au fond de Birmingham, donc absolument pas là.

Soupirant, la blonde sortit son téléphone portable et chercha le numéro d'une voisine.

« Tu ne peux déjà plus te passer de moi Lise ?

-Eri', je suppose que je vous dérange mais... J'ai un problème. La voix de l'artiste s'accéléra un peu, montrant son angoisse. C'est Stanislas, il m'a téléphoné, il a besoin de moi... Il est pas loin de chez moi, mais je suis au centre ville et...

-T'étais pas censée être avec Simpson ?

-Si, mais c'est compliqué... Bref, est-ce que tu peux voir comment va Stan jusqu'à ce que j'arrive ? »

La blonde entendit un soupir au bout du combiné, avant qu'Erika accepte. Après tout, elles se devaient bien ça l'une à l'autre. Après s'être fait la guerre pendant quelques années, elles pouvaient au moins faire ça.