Deuxième stade

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Quand Maëlla franchi la porte de l'appartement ce soir, elle ne va pas bien. Son visage est triste et elle est au bord des larmes. Personne n'a voulu lui parler de la journée et tous ont tentés de la déstabiliser à chaque instant. Et les professeurs n'ont rien remarqués.

Elle réprime un sanglot et dépose son sac à terre, dans l'entrée. Elle se déchausse et s'élance dans le couloir. Sa soeur aînée, Iris de 19 ans, la regarde d'un air inquiet courir dans le couloir. Maëlla n'aperçoit même pas sa soeur. Elle ouvre la porte de sa chambre puis la claque derrière elle.

Lentement, la jeune fille reprend son souffle avant d'aller s'écrouler sur son lit. Étalée, les yeux fixés sur le plafond, elle tente de se calmer.
Mais soudain, elle éclate ne sanglots. C'est trop pour son cœur. Trop de rejet, pression, stress, haine, solitude,
angoisse...trop de tout. Elle pleure de désespoir. Elle n'en peut plus. Elle a mal.

Puis, reniflant et les larmes dévalant des joues ,elle saisit un stylo et une feuille immaculée. Valentine est tout ce qui lui reste.

Valy,

Je vais mal. Je ne le dis pas pour t'inquiéter mais parce que je ne peux rien te cacher. Je ne pourrais pas faire semblant d'être joyeuse en écrivant, je ne peux plus.

Au départ ce n'était que quelques bousculades et insultes. Aujourd'hui, plus personne ne m'adresse la parole. Je suis au fond de la salle, encore. Mais cette fois seule.

Pourquoi ?

Parce que toi, mon seul repère, ma meilleure amie, est partie. Mais je ne t'accuse pas, je suis heureuse de ton sort. Mais je suis aussi intello de la classe et je vois résonner leur jalousie à travers les moqueries et l'indifférence.

Je les hais.

Plus personne ne fait attention à moi. Je m'en moque, j'ai toujours été invisible, sauf pour toi. Tant pis si ils ne veulent plus de moi, je m'en fiche. Du moment qu'ils me laissent tranquille. Mais qu'ils cessent leurs moqueries et autres bassesses ! On est quand même en seconde !

Ils m'épuisent et je m'épuise. Mais ce n'est qu'une mauvaise passe, ça va finir.

Et toi comment va tu ? Corentin t'a reparler ? Emma va mieux ?

Avec tous mes bisous les plus baveux,

Maël's !

Quelques larmes coulèrent encore que Maëlla sécha d'un rêves de manche. Ça finirait. Ça ne pouvait pas être du harcèlement, c'était impossible, impossible.

Encore et toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant