[2] - Sujétion

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Quelques minutes se sont écoulées. Je ne sais pas si je dois faire demi-tour et rentré chez moi, où bien aller à l'école. Je suis comme, piégée.

Je ne veux pas rentrer, car Clarissa est à la maison, elle a un entretient d'embauche à midi, c'est dans trois heures. Et à l'école, ils verront à mon visage que ça ne va pas.

Donc je reste là, assise sur ce banc. Il pleuvine, c'est désagréable, car j'ai l'impression qu'on me crache à la figure. L'avantage, c'est que mes larmes ne se voient pas sous la pluie.

Soudainement, un message. Je me presse de le regarder :

- Tu as jusque dix heures pour prendre le bouquet de fleurs qui se trouve dans la voiture rouge à ta gauche et les déposés à l'adresse suivante : rue 16, Alfredo Nobel. Si tu n'es pas là à l'heure, j'enverrai la photo à un de tes proches.

Je redresse la tête, et fronce les sourcils. Je pensais que ce qu'il allait me demander allait être quelque chose de beaucoup plus terrible, comme faire du mal à certaines personnes ... Je retrouve donc le sourire, car je préfère donner des fleurs, que de devoir cambrioler une banque où encore voler une pauvre vieille dame. Mais malgré ça, je n'oublie pas qu'il détient une photo, qui peut détruire ma vie. Tout ce qu'il me suffit de faire, c'est d'être à l'heure.

Je me lève, ouvre le coffre de cette fameuse voiture rouge, et prends le magnifique bouquet de fleurs. Il pleut, j'espère que le bouquet ne s'abîmera pas.

Je regarde sur mon téléphone où se trouve la rue Alfredo Nobel.

Avec étonnement, c'est la rue qui longe derrière mon école. Je ne savais pas qu'elle s'appelait comme ça. Je dois rester sur mes gardes. Pas parce que les professeurs de l'école pourraient me voir, car comme je l'ai dit, je suis une élève libre, mais parce qu'un élève pourrait me voir, et il pourrait me bombarder de questions.

Il reste un peu plus de cinquante minutes avant dix heures. Je marche d'un pas assez rapide, car le proverbe "Vaut mieux tard que jamais" ne fonctionne pas cette fois-ci.

Je suis à une vingtaine de mètres de mon établissement scolaire. Je mets ma capuche, baisse la tête et cours très rapidement en direction de la rue Alfredo Nobel, tout en faisant attention de ne pas abîmer ces si jolies fleurs.

En deux-temps, trois mouvements, j'y suis.

Je passe régulièrement à travers cette rue, surtout pour aller acheter mes paquets de cigarettes, car plus loin, se trouve un bureau de tabac.

Je regarde la première maison à ma gauche, et je lis "numéro sept", je traverse donc pour aller de l'autre côté.

Une fois de l'autre côté, je remarque tout de suite qu'en face de moi se trouve le numéro quatorze.

Je fais quelques pas, puis me voilà devant cette maison. Le numéro seize.

C'est avec appréhension et surtout avec questionnement, que je sonne. C'est une vieille dame qui m'ouvre, sans doute quatre-vingts ans.

Elle me regarde, puis me sourit. Je n'ose pas dire un mot, je lui tends juste le bouquet de fleurs :

- Merci jeune fille, au revoir. Me dit-elle.

Sans que je m'y attende, elle ferme sa porte.

Cette femme n'a pas essayé de comprendre qui j'étais ni encore pourquoi je lui offrais des fleurs. Elle doit savoir d'où ça vient, et surtout, de qui ça vient.

Au moment où je m'apprête à appuyer sur la sonnette, pour en savoir plus, mon téléphone vibre. Je regarde :

- Félicitations, tu as réussi avec succès ta mission. Ta photo reste là où elle est, tu n'auras pas de problèmes.

Je suis soulagée. J'ai réagi excessivement. Comment ai-je pu penser un seul moment que cette personne me voulait du mal, où voulait se servir de moi pour faire du mal à autrui ... C'est peut-être un homme âgé profitant de ma bêtise pour séduire une vieille femme ...

Je décide de rentrer chez moi. Je préfère me reposer, qu'aller en cours. Je vais mieux, mais je suis encore sous le choc.

Sur la route, je m'allume une dernière cigarette, avant de rentrer dans l'appartement.

Si Clarissa me pose des questions, je lui dirai juste que mes professeurs sont absents.

Enfin devant mon appartement après quelques minutes de marches. Je tire une dernière fois sur ma cigarette, puis l'écrase.

Je rentre dans l'appartement, monte les escaliers. 

Je rigole en les montant. Oui, ça me fait rire, car j'ai clairement eu peur, comme jamais je l'ai été.

Je pose ma main sur la poignée de la porte d'entrée, quand soudain mon téléphone vibre.

C'était à nouveau cette personne.

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CondamnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant