[4] - Monomanie

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Allongée sur le canapé, j'attends une réponse.

Je suis horrifiée. Pourquoi cette personne joue-t-elle avec moi ?

Cela fait quelques minutes que j'attends une réponse de sa part. Mais soudain, je m'endors. Pourquoi ? Sans doutes dû à la fatigue et à l'épuisement de ce qui m'arrive. Honnêtement, je préfère rester éveillé et connaître les futurs messages, qu'endormie et que lors de mon réveil, je vois la photo diffusée partout sur le net, car je n'ai pas répondu à ces putains de messages à temps.

J'essaye de me réveiller, mais je n'y arrive pas. C'est comme ces cauchemars, quand tu essayes de te réveiller pour stopper net ce rêve abominable, mais tu n'y parviens pas. Je vis la même chose, sauf qu'il n'y a rien, que du noir. Pourtant, je suis consciente du fait que je dorme.

Après un temps, que je ne sais pas du tout définir, je me réveille en sursaut. Mon cœur bat très rapidement. J'attrape mon téléphone qui se trouve sur la petite table de salon à côté du canapé.

Aucun message. Je regarde l'heure, je me suis endormie qu'une petite minute.

Je prends une grande respiration, puis me lève et me dirige vers la cuisine.

J'ai jamais été aussi paniquée. J'ai vraiment peur de faire une crise d'hyperventilation. Si je reçois encore un message m'annonçant une menace sur la publication de la photo, j'en ferais une. Comment expliquer à mes parents, à Clarissa, que j'ai fait une crise ?

Je verse du lait à moitié dans une tasse, je tremble encore, je n'ai pas envie de me brûler. Puis je la mets dans le four à micro-onde. Quoi de meilleur qu'un bon chocolat chaud, surtout durant les matinées pluvieuses comme aujourd'hui.

Je n'aime pas le café. Étant petite, je voyais tout les adultes en boire, j'étais pressée d'être moi-même une adulte pour en boire, comme tout le monde. Je trouve ça désormais, écœurant.

Une fois le lait chauffé, j'y verse quelques cuillerées de poudres en chocolat. Je mélange le tout, et déguste mon agréable boisson chaude.

J'essaye de positiver les choses. Comme je l'ai dit, même dans les moments les plus durs, j'essaye de tout relativiser. Malheureusement, cette fois-ci, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Habituellement, je bois mon chocolat chaud devant les feux de l'amour, avec le sourire.

Maintenant impossible, je le bois debout, mon téléphone à la main, en attendant un message.

J'essaye de sourire, mais je n'y arrive vraiment pas. Je me force, mais ce sont des larmes qui coulent, et non un sourire qui prend vie.

Soudain, mon téléphone vibre. Comme une conne, je lâche ma tasse. La voilà cassée en mille morceaux, par chance, j'avais fini de boire.

Je regarde le message en premier lieu, pas grave pour la tasse, elle attendra.

C'était juste un putain de message venant de mon opérateur téléphonique disant que ma facture est arrivée.

Je mets mon téléphone dans ma poche, prends une ramassette et ramasse les bouts de tasses qui ont été éjectées un peu partout dans la cuisine.

Je tremble toujours autant, il m'est difficile de ramasser tous les morceaux.

Bon, tant pis. Je ramasserais le reste plus tard.

Je retourne dans le salon, et m'assieds sur le canapé. Je pose le téléphone sur la table, et fixe le celui-ci.

J'attends. Je suis habituellement quelqu'un qui a de la patience, mais cette fois-ci, ça ne s'applique pas, comme de nombreuses choses. Disons qu'aujourd'hui est la journée du contraire.

Quelques minutes sont passées, et je commence à m'impatienter. J'ai une envie pressante, pas grave, j'attendrais.

Trente minutes se sont écoulées. Toujours pas de messages, je vais devenir folle.

À partir d'un moment, j'ai arrêté de calculer le temps que je restais face à ce foutu téléphone.

Il est passé quatorze heures. Cela fait plus de trois heures que j'attends.

J'ai l'impression de disjoncter. Et si cette personne n'existait même pas ? Et que c'était le fruit de mon imagination ? Si ça se trouve, je suis dans la salle de classe occupée à dormir. Ou bien, je dors encore paisiblement dans mon lit, et tout ça n'est qu'un terrible cauchemar.

Non, je raconte n'importe quoi. L'émotion est bien réelle, je le sens.

Je suis comme, obsédée.

Je ne dormirais plus, je ne mangerais plus, je ne ferais plus rien avant que j'aie une réponse.

CondamnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant