Sur ce point là, on en entend de belles aussi. Vladimir, ce terrible "autocrate", "antidémocrate" qui mènerai son pays de façon impitoyable et totalitaire.
En général, ces exagérations nous sont aussi transmises par la presse, qui joue très bien son rôle d'endoctrinement. Nous pouvons citer les plus grands quotidiens.
Le problème actuel en France consiste à notre vision manichéenne des choses : une démocratie à la Française, modèle planétaire idéal, ou une affreuse dictature caricaturale. Nulle remise en cause des bienfaits de notre démocratie et de ses vertus, en revanche une once d'humilité nous manque...Il fait encore bon vivre en France, mais pour combien de temps ? La France urbaine des média et des élites sombre doucement, noyée dans son arrogance. La France rurale est encore, elle, les deux pieds dans la terre et a le bon sens rivé au corps.Contrairement au mépris affiché à son propos. D'elle viendra le sursis par son vote.
Nous le voyons bien avec Trump, ou encore Poutine : malheureusement, leurs avis politiques diffèrent de notre idéal français très restreint. C'est pourquoi ce sont des dictateurs (tout comme Marine le Pen). Mais ce raisonnement, des plus simplistes, tend à venir du coeur politique : les media. Cette vision obtuse des choses, comme quoi la République devrait être présente partout dans le monde, en devient finalement elle-même un principe colonialiste (ce mot si abhorré actuellement !).
La République, si elle s'est appliquée en France, ne peut pas convenir à tous les pays et c'est pourtant ce que nous refusons d'entendre, malgré notre prétendue "ouverture d'esprit" : aujourd'hui, penchons nous sur le cas Russe.
Comme le disaient Hélène Carrère d'Encausse (académicienne) et Vladimir Fédorovski (ancien diplomate russe), la France est un pays russophile depuis des années.
Il n'y a qu'à voir la manière dont le Tsar Nicolas II fut accueillit lors de son déplacement à Paris, en 1896, ou encore le succès des emprunts russes (et pourtant la Russie était alors encore dirigée par un Tsar).
Mais pourquoi aujourd'hui être russophile pose-t-il un problème ? Est-ce dût justement à un manque de tolérance ?
Surtout un manque de réflexion : en effet, celle-ci nous étant offerte par les media, il n'est pas nécessaire de la pousser bien loin. Ce qui se passe est pourtant simple : Poutine tient son pays d'une main sévère et cela nous déplaît, nous prétentieux français libéraux et républicains.
Avons-nous peur de Poutine ? C'est sûr : et c'est seulement maintenant que nous commençons à regretter notre aveuglement, parce que Trump est arrivé au pouvoir aux USA en proposant des rapprochements avec la Russie. Peut-être serait-il enfin temps de se dire que nous n'avons pas saisit l'opportunité qui s'offrait à nous depuis déjà plusieurs années. La faute est à rejeter sur les troupeaux de moutons politiques et leurs meutes de "chiens de berger médiatiques".
Nous ne pouvons pas conserver des mentalités révolutionnaires, "Robespierresques" : la République n'est pas le seul régime politique pouvant fonctionner dans le monde aujourd'hui.Ce modèle ne convient pas à tous les pays.
Et cela s'est traduit au cours de l'histoire : Alexandre II, grand-père du Tsar Nicolas II assassiné par les Bolcheviques, avait été le premier Tsar conscient des progrès sociaux à opérer en Russie.
Il avait aboli le servage, et fait maint autres réformes très modernes pour l'époque : et pourtant, il fut tué par ceux-là même dont il avait adouci les conditions de vie par rapport à leurs idées. Ce furent des anarchistes qui organisèrent l'attentat, fomentant déjà une révolution populaire contre le Tsar : et pourtant, ce fut lui l'instigateur des premières grandes réformes destinées aux serfs et à la pluralité politique en Russie. Et voilà la cause de la lente agonie du régime monarchique Russe : ses successeurs se méprirent et resserrèrent leur poigne sur les mouvements dits "libéralistes".
Un pays comme la Russie ne se dirige donc pas comme nous voudrions le faire (libéralisme, démocratie...) : sa superficie, ses coutumes, ses racines en font un pays différent du nôtre dans sa manière se gouverner, qui nécessite d'être tenu par un homme fort sachant cadrer son peuple, actuellement personnifié par Vladimir Poutine. Même si cet homme est globalement peu recommandable, avec du sang sur les mains (nos démocratie en ont parfois aussi, mais plus adroitement dissimulé...)
Il est donc, selon moi, très simpliste de qualifier le régime actuel Russe d'antidémocratique et d'incompatible avec la République Française. Les excès sont présents partout.
La Russie a aussi des points communs avec la France, qu'il ne faut pas nier (notamment dus à Pierre le Grand, qui en occidentalisant son pays, lui permit de se voir considéré plus sérieusement par les puissances européennes) : sa culture, son savoir-vivre, son histoire (Saint Pétersbourg et Paris, deux villes au rayonnement culturel considérable).
La Russie est donc un pays que l'on ne doit pas juger avec notre regard Français encore une fois, et changer un peu ces idées reçues, que l'on nous tend sur un plateau d'argent. Il est temps de prendre conscience de nos erreurs, et d'arrêter de créer des tensions avec des pays qui nous sont plutôt bienveillants pour l'instant.
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La démocratie a-t-elle peur de son ombre ?
RandomUn démocrate qui accepte uniquement la victoire de son candidat est-il un démocrate...ou un dictateur masqué ? La démocratie française fait couler de l'encre, des flots de diatribes passionnées ou encore des quolibets méprisants. Elle fascine, int...