Dans mon précédent chapitre, je vous faisais état de mes doutes quant à l'endurance du poulain...et bien apparemment je me suis avancée un peu tôt. Effectivement, la casaque En Marche ! est arrivée en tête, franchissant la ligne d'arrivée devant Le Pen.
Mais ce résultat du second tour n'a surpris personne, cessons de nous voiler la face. Il est très rare qu'un candidat gagne en ayant tous le système contre lui, se trouvant isolé face à une alliance hétéroclite de socialistes et de républicains. C'était le cas de Marine Le Pen, n'ayant que pour soutien le ralliement de NDA. Ajoutons une raison à sa défaite : le grand débat, où il nous faut reconnaître son extrême nullité. Les quelques voix qui lui auraient peut-être permis d'atteindre le score historique de 40% se sont évaporées dès lors.
Quant à Macron, il peut désormais se pavaner pendant quelques jours : plus jeune président de la République, il lui reste à faire face à Poutine et à Trump. Espérons que le poulain se sera débarrassé des "je suis d'accord avec vous", "en même temps" et de toutes les bonnes paroles politiquement correctes. Car si il revendique son immaturité politique, il va falloir maintenant l'acquérir, et vite, sur la scène internationale.
La campagne de Macron peut se traduire ainsi : à la fois fulgurante et douteuse. Fulgurante car, si sa présidence se décide depuis déjà deux ans, il a réussi à séduire les français en un laps de temps très rapide. En revanche, douteuse également car la propulsion soudaine d'en Marche ! ne résulte pas seulement de donations publiques, et n'est certainement pas spontanée. Nous pouvons observer, à titre d'indication, que Brigitte Macron s'est mise en congé de l'Education Nationale en juin 2015 : coïncidence ? Et c'est sur ce point qu'il est assez difficile de comprendre le vote français, mis à part la volonté de contrer le Pen. En effet, Hollande a vu sa côte de popularité s'effondrer tout au long de son mandat, détesté et méprisé par le peuple français. Et pourtant son "fils spirituel" se fait élire juste après, ayant travaillé dans son gouvernement et participé à la casse. Il est évident que Macron a été poussé, aidé par Hollande et que sa candidature est le fruit d'un héritage. Le poulain hérite en magot de la France. C'est certes, une très bonne opération, mais encore faudra-t-il mener à bien le projet. Car maintenant, il ne s'agit plus de comm' : les t-shirts, les sacs En Marche ! peuvent être rangés au placard (et osons l'espérer, définitivement). Le poulain va devoir prouver ce qu'il a dans les tripes (nous reparlerons de sa côte de popularité dans trois ans).
Durant la course, les médias étaient agglutinés dans les tribunes, scandant le nom de leur protégé, se crispant lorsque le poulain Le Pen grignotait quelques longueurs. Espérons que dans cinq ans, ils finiront en PLS sur les gradins.
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« La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader, un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude. »
Aldous Huxley, visionnaire
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La démocratie a-t-elle peur de son ombre ?
AléatoireUn démocrate qui accepte uniquement la victoire de son candidat est-il un démocrate...ou un dictateur masqué ? La démocratie française fait couler de l'encre, des flots de diatribes passionnées ou encore des quolibets méprisants. Elle fascine, int...