CHAPITRE 5.

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Mon téléphone sonne, pour la énième fois. J'suis où déjà?
"Allô?
-Pierre? Pourquoi tu ne répondais pas? Où es-tu? je reconnais la voix de Pénélope, mon amie d'enfance qui m'a engueulé l'autre soir.
-Pour tout t'avouer, j'aimerais bien le savoir aussi.
-Quoi?! Mais qu'est-ce qui t'as pris! Retourne chez toi! T'es complètement fou de prendre ta caisse à trois heures du mat', et de te barrer comme une fleur!"
Oh, ça me rappelle un souvenir récent, le soir où elle m'engueulait, et bien là, c'est par téléphone. Elle ne fait que me crier dessus en ce moment. En même temps, vu toutes les conneries que je fais...
"Fais demi-tour s'il te plait, je me fais un sang d'encre pour toi...,m'avoua-t-elle.
" Je sais pas..."
C'est vrai, je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela, je ne sais pas où je suis...Mais, tant pis, ce n'est pas si mal.
"Pierre?
-Oui?
-T'es bourré? me demanda-t-elle.
-Euh...
-T'es bourré, conclue-t-elle, je l'entends soupirer.
-En fait, j'en sais rien, je ne me sens pas étourdi, normalement je le suis toujours lorsque j'ai bu.
-Alors, qu'est-ce que tu attends pour revenir? Pourquoi t'as fait cela? Tu risque sûrement de faire un accident!! me cria-t-elle.
-Je crois que... Je suis épuisé. Je suis épuisé de tout cela, je n'arrive même pas à faire mon deuil, et la justice n'arrive pas à faire son devoir. Je me fais tellement insulter que je commence à croire que c'est bien moi qui l'ai tuée.
-Attends, attends, j'crois que tu viens de dire une connerie là, Pierre.
-Ah oui? Bah moi pas. Je pense réellement que c'est moi qui ai appuyé sur la gâchette du revolver. Je ne me rappelle plus de rien! C'est comme si j'avais été drogué! On m'a retrouvé inconscient!
-Mais tu viens de le dire! Tu as été retrouvé inconscient! Tu étais même peut-être inconscient avant! Écoute, je suis sûre à cent pour cent que ce n'est pas toi le tueur. Tu l'aimais beaucoup trop pour faire une telle chose! elle essayait de me rassurer.
-Justement! T'as jamais entendu parler des crimes passionnels? Des personnes qui avaient tué leur compagnon par amour?
-Tu n'es pas allé jusque là... Écoute, je te connais tellement bien que jamais tu n'aurais eu le cran de tuer quelqu'un.
-Ah bah c'est gentil tout cela, c'est sûr que cela va m'aider dans ma réflexion tiens! dis-je, un petit peu irrité.
-Nan mais sérieux! Je suis très sérieuse! Jamais t'aurais fait une chose pareille!
-J'espère que tu as raison..."

Rancunier.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant