Vos mots, mister Sand, votre confession, si j'ose dire, me captivent. Je désire ardemment vous trouver, malgré notre promesse de ne rien en faire jusqu'à ce que nous le souhaitons tous deux. En attendant, je passe mon temps à vous chercher de la seule manière qui soit à ma portée : je rôde dans chaque bal ou soirée - allant même jusqu'à écumer les théâtres, Dieu me pardonne - dans l'espoir que le destin vous mettra sur mon chemin. Alors, je prendrai vos doigts entre mes mains, les porterai à mes lèvres et vous murmurerai à l'oreille : " Enfin, mon très cher mister Sand, nous sommes réunis."
Extrait d'une lettre de M. Rogue à mister Sand
- Voulez-vous m'accorder cette danse ?
Incapable de parler, Harry hocha la tête.
Lui, mister Harry Potter, le jeune célibataire le plus pragmatique que Kempton ait jamais engendrée, se trouvait frappée du mal le plus extraordinaire dont un homme puisse souffrir.
Le coup de foudre.
Ce n'est pas de l'amour, tenta-t-il de se convaincre, car il n'était même pas certain que cet homme fût bien celui qu'il cherchait.
Mais peu importe : il était le gentleman que réclamait son cœur, et que son corps semblait reconnaître sans raison.
Tout ceci était ridicule, et pourtant...
Il posa la main sur sa manche, les doigts légèrement tremblants. Là, sous la laine de sa veste et le lin de sa chemise, il perçut la chaleur de son bras solide.
Cet homme était bien réel. Comme le jour où il avait lu l'annonce de Rogue dans le journal, un frisson lui parcourut le dos, léger et enchanteur comme le pépiement d'un rouge-gorge annonçant le printemps.
Me voici, chantait-il.
Claquant son pas sur celui de son partenaire, Harry avança vers la piste. Il se sentait flotter dans une sorte de brouillard et ne savait absolument pas quoi lui dire. Impossible de lui demander s'il était Rogue. Sans compter qu'il venait d'accepter son invitation à danser sans même qu'ils aient été convenablement présentés.
Il leva furtivement les yeux vers son ravisseur - un bel homme à la mâchoire carrée, aux épais cheveux noir ébène et aux prunelles d'un noir profond et lumineux - et sut immédiatement qu'il était celui qu'il était destiné à rencontrer en cette soirée magique.
Alors son imagination vagabonde prit le dessus : il n'eut plus en tête que la vision de cet homme se penchant sur lui pour lui voler un baiser.
Une fois dans ses bras, il serait incapable de résister. A la seule pensée de ses lèvres se posant sur les siennes, il sentir dans son ventre un désir qu'il n'avait jamais éprouvé jusque-là. Lui, et lui seul, saurait le satisfaire avec ses baisers, ses caresses... ses doigts dénouant les lacets de sa chemise...
Harry faillit trébucher. Mais qu'est-ce qui lui prenait?
Quand la musique retentit, il prit sa main dans la sienne et referma l'autre sur sa hanche.
Ce contact déclencha une nouvelle vague de chaleur en lui et lui confirma ce qu'il soupçonnait : cet homme avait le pouvoir d'affoler ses sens en un seul geste.
Il le tenait serré. Harry aurait dû protester... mais cette soirée était si pleine de promesses et d'aventure qu'il s'autorisait à oublier convenances et obligations.
Qu'avait écrit Rogue ?N'avez-vous jamais rêve de danser où vous le vouliez ?
Oui, souvent. Très souvent. Et maintenant il allait le faire.
Il redressa le menton, puis sourit à son cavalier tandis qu'il l'entraînait sur les premières notes du morceau.
- Vous êtes fort audacieux, très cher...
Il laissa traîner sa phrase, comme s'il attendait qu'il fasse les présentations qu'il aurait dû exiger avant de l'inviter à danser.
- Vraiment ?
Pas question qu'il brise cet instant magique en découvrant que cet homme n'était pas son Rogue. C'était forcément lui - personne d'autre n'aurait pu le faire frémir à ce point.
- Oui, très audacieux.
Harry, qui jusqu'à ce jour n'avait jamais fait preuve de la moindre audace, sentir son corps s'éveiller, comme si toutes les chandelles de Londres venaient brusquement de s'embraser.
L'homme sourit
- Vous dansez avec un homme auquel vous n'avez pas officiellement été présentée.
Il ne perçut aucun jugement dans ces mots, mais au contraire releva une étincelle malicieuse dans ses yeux.
- Je pourrais être n'importe qui, ajouta-t-il.
- Je ne crois pas.
Il fronça les sourcils avec un air exagérément offensé que démentait la lueur de son regard.
- Vous ne croyez pas ? Alors qui suis-je, dans ce cas?
- Un gentleman, répondit-il.
Ses traits lui étaient familiers, il en était persuadé.
Comme si il savait qui il était mais ne parvenait pas à se rappeler où elle avait vu son visage.
- Comment pouvez-vous en être si sûre? demande-t-il en l'attirant un peut plus près.
Plus près que les convenances le dictaient, en tout cas, car Harry était à présent serrée contre son corps ferme dans une étreinte presque intime.
Il s'efforça de calmer les battements de son cœur et releva le menton, le mettent au défi de le faire changer d'avis.
- Si vous n'étiez pas un gentleman, vous ne seriez pas là.
- Pour dire une chose pareille, vous ne devez pas bien connaître les Snape, le taquina-t-il.
Il éclata rire - enfin quelqu'un qui partageait son opinions.
- Vous ne pouvez pas masquer votre nature, dit-il. En outre, j'ai le sentiment très net de vous avoir déjà rencontré.
- Je ne vois pas comment.
- Que voulez-vous dire ?
- Si je vous avais déjà vu, je m'en souviendrais, expliqua-t-il en arquant les sourcils. Cela dit, je ne comprends pas pourquoi nous n'avons jamais été présentés jusqu'ici.
Harry s'éclaira : voilà qui allait lui permettre de le questionner.
- J'étais à Londres pendant presque toute la saison. Et vous?
Il était comme lui peu perplexe : tout ce temps passé en ville, et il n'avait jamais remarqué cet homme ? Comment était-ce possible?
- Moi aussi, bien sûr, répondit-il avec un haussement d'épaules nonchalant, comme si cela allait de soi. J'habite ici, à Londres.
Mentalement, il cocha une case dans la colonne " Rogue ".
- Vous vivez ici? Répéta-t-il par précaution.
- Oui, tout près, en fait.
Il sourit à sa propre plaisanterie, laquelle passa au-dessus de la tête de Harry, trop occupé à cocher la case " vit à Mayfair".
A vrai dire, si Harry n'était pas déjà tombé amoureux de cet homme au premier regard, ce serait arrivé au second, car il avait le chic pour gagner ses faveurs.
Une maison à Maufair... Voilà qui aurait ravi le coeur de n'importe quel personne pragmatique.
Harry ne put s'empêcher de soupirer.
- Et vous? demanda-t-il.
- Pardon ? bégaya-t-il.
Manifestement, il cherchait également à recueillir des informations.
Mais Harry était plongé dans ses réflexions et en perdait le sens de la repartie : s'il avait une résidence à Mayfair, il était fort probable qu'il possédât aussi une propriété à la campagne...
Harry se mordit la lèvre pour réprimer un sourire.
- Habitez-vous Londres? Insista-t-il.
- Non, fit-il en secouant la tête.
Comme cette réponse semblait le laisser perplexe, il s'empressa d'ajouter :
- Ainsi que je vous l'ai dit, je suis venu pour la saison. Je réside ici depuis le mois de mai.
Cette explication parut le réjouir.
- Et à présent que la saison est finie ?
- J'ai trouvé des raison de rester.
- Des raisons? Concerneraient-elle un certain gentleman?
- C'est possible répondit-il en souriant.
L'homme balaya ostensiblement la salle du regard.
- Dois-je craindre qu'il arrive et me reproche de vous tenir si serrée ?
Et, pour souligner ses paroles, il se rapprocha encore.
Seigneur si lady McGonagall retrouvait sa lorgnette avant sa vinaigrette...
- Il me semble qu'il est déjà tout près, confia Harry.
- Vraiment?
- Vraiment.
- Est-ce un gentleman ?
Il acquiesça.
- Comme moi?
- Oui comme vous, très certainement, dit-il avec un sourire.
- Je crois que nous n'avons pas clairement établi que j'étais un gentleman, lui rappela-t-il.
-Je sais que vous en êtes un.
- Et pourquoi cela?
Harry s'écarte légèrement pour le toiser de haut en bas.
- La veste dit tout de l'homme.
- Tiens donc. Et que dit la mienne?
- La coupe est excellente mais pas trop complexe. La laine est de première qualité, et la teinture, parfaite. Les boutons sont en argent, et le diamant de votre épingle de cravate est ancien. Un héritage, à mon avis. De bon goût : ni trop gros ni trop brillant.
- Ce qui signifie ?
- Que vous n'êtes pas un dandy dont les goûts surpassent les revenus. Vous préférez les tenues fonctionnelles et bien taillées aux vêtements dernier cri. Vous avez un très bon majordome car votre veste est impeccablement brossée, et votre cravate, bien nouée. Il ne fait aucun doute que vous êtes un homme raffiné et de haute lignée. Un gentleman, autrement dit.
Une lueur d'amusement éclaire son regard :
- Vraiment? fit-il.
- Vraiment.
Était-il en train de flirter avec lui ? se demanda-t-il avec des papillons dans le ventre. Jamais il n'avait flirté de sa vie.
Harry venait d'une famille d'extraordinaire beautés, du genre à inspirer des poèmes, des duels et une cour assidue.
Mais lui-même s'était toujours considéré comme très ordinaire. Et beaucoup trop raisonnable pour flirter.
Sauf quand cet homme le regardait.
- Vous êtes un jeune homme très directe, dit-il en secouant la tête.
- Pas le moins du monde, répliqua-t-il.
Le mettait-il à l'épreuve ?
Il se repassa les lignes qu'il avait mémorisés dans les lettres de Rogue. Autant dire toutes.
Rogue aurait-il affirmé pareille chose ? Et surtout apprécierait-il qu'il se montre effronté ?
Ses inquiétudes se révélèrent sans fondement, car cet homme, son cavalier inconnu, se pencha pour lui murmurer à l'oreille :
- Je vous trouve absolument parfait.
Il demeura ainsi, son usage tout près du sien, comme s'il s'apprêtait à l'embrasser.
Si il osait lui offrir ses lèvres, le ferait-il?
Son souffle chaud le faisait déjà frissonner des pieds à la tête, et il avait tracé une ligne affolante dans son dos qui le faisait se sentir nue sous ses caresses.
Nu ? Harry respirait avec peine. Que lui arrivait-il? Rogue cherchait une compagne honnête et respectable.Cette nuit, j'ai ouvert ma fenêtre et vous ai appelé à voix basse, certain que la brise porterait ma complainte jusqu'à vous. Ensuite, j'ai attendu. Que vous veniez, sous mon balcon, et que vous m'imploriez de vous suivre. Je l'aurais fait, vous savez. Je vous aurais suivi dans la nuit.
Enfin, plus ou moins honnête et respectable... A sa décharge, il avait écrit ces lignes beaucoup trop tard lors d'une nuit sans sommeil - et après avoir croqué beaucoup trop de dragées.
Ils tourbillonnaient sur la piste de danse.
Près du bord, à l'orée de cette ligne invisible qui sépare les danseurs du reste de la foule, se tenaient Hermione et son cher Tom.
Harry aperçut leur air stupéfait lorsqu'il passa devant eux. Il n'eut pas le temps d'articuler en silence les mots " je crois que c'est lui ". Mais, à voir l'expression à la fois sidérée et choquée de son amie, il ne dit plus aucun doute dans l'esprit de Harry qu'il avait bel et bien découvert l'homme pour qui il avait pris tant de risques.
C'est alors que son cavalier fit écho à ses propres pensées.
- Je vous ai cherché partout, mon mystérieux jeune homme.
Il l'avait cherché ?
- Vous me cherchiez? souffla-t-il tout en s'efforçant désespérément de calmer les battements affolés de son cœur.
Encore une case cochée. Si ce n'était pas une preuve...
Harry, ne t'emballe pas, l'avertit la voix de la raison qui l'habitait.
- Bien sûr, répondit-il. C'est pour cela nous n'avions pas besoin d'être présentés en bonne et due forme.
Pas besoin d'être présentés, en effet, songea-t-il en le regardant droit dans les yeux - des yeux d'un noir profond qui brillaient d'un dangereux désir pour lui, et pour lui seul.
Il lui avait presque dit qui il était. Mais pas tout à fait.
Il se redressa et répliqua avec esprit :
- Je pensais plutôt que vous cherchiez à éviter mon chaperon.
Il considéra les abords de la piste.
- Votre chaperon est un dragon, c'est ca ? J'aurais cru qu'on était un peu plus sélectif dans la liste des invités.
Harry éclata de rire.
- Elle est bien déguisée, mais je vous aurai prévenu. Elle est redoutable.
- J'en prends bonne note, dit-il en regardant de nouveau autour de lui pour essayer d'apercevoir la terrifiante créature.
- Aurait-elle pu vous empêcher de m'inviter à danser ?
Il fronça les sourcils.
- De quelle catégorie de dragon parlons-nous? Est-elle de ceux qui crachent du feu, ou seulement de genre menaçant, tout en écailles et en dents ?
- La première, assurément, lança Harry.
- Je veillerai donc à endossé mon armure avant que vous me présentiez à elle.
Harry bondit sur l'occasion.
- Et qui lui présenterai-je, dans ce cas ?
Mais son partenaire était aussi rusé que lui. Il secoua la tête sans céder un pouce de terrain.
- C'est à vous de le découvrir - si vous n'avez pas déjà deviné, du moins.
- Ça ne marchera pas, dit-il.
- Pourquoi? Vous ne voulez pas savoir qui je suis ?
- Oh! si, j'adorerais, mais il me sera très difficile de vous identifier une fois que mon chaperon vous aura réduit en cendres.
Le sourire de l'homme s'élargit.
- Alors vous devez faire en sorte de savoir qui je suis avant ce malheureux incident, ne serait-ce que pour informer ma famille et mes amis de ma courageuse défaite.
- Là encore, qui devrai-je informer?
- Je doute fort d'avoir à vous le dire, répliqua-t-il. Il me semble que vous savez déjà qui je suis.
- C'est possible, admit-il.
Il s'inclina de nouveau, ses lèvres juste au-dessus de son oreille.
- Moi, je vous ai reconnue tout de suite.---
Coucou tout le monde, juste pour vous prévenir pour ce chapitre je l'ai couper en deux car j'ai eu quelques soucis personnelle. Donc juste pour savoir si l'idée vous plaît avec plus de régularité ou si vous préférez les chapitres plus long mes moins souvent ? XoXo.💋
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Une lettre pour vous, Monsieur.
Romantik"Gentleman honnête et fortuné cherche jeune homme de bonne famille pour correspondance en vue d'un mariage, si affinités." Annonce passé dans le Morning Chronicles. | Roman adapter en HP par moi.