2. "Tout est foutu !" #Dimitri

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Dimitri Payet

7 Novembre 2016

Parc, Londres

7h15


Je cours, encore. J'ai besoin de me défouler. Vraiment. Je sors du parc que je viens de traverser. Quand je m'arrêtes, une demi-heure plus tard, je suis devant chez Olivier. Merde ! Qu'est-ce que je fous là ? Je décide de toquer. Si mes pas m'ont conduit ici, c'est qu'il y a une raison. Rapidement, il vient m'ouvrir.

"Tout va bien, mon pote ?

-J'ai tout gâché, pas vrai ?

-De quoi est-ce que tu parles ?

-Du carré amoureux.

-Merde ! Laquelle des deux ?

-Ludivine. Je crois que Marine comprends aussi, un peu.

-Entres.

-Mais y a les petits et...

-Ils dorment. Entres."


J'obéis et on va dans le salon.

"Expliques moi ce qu'il s'est passé.

-Quand je suis rentré chez moi, hier, Ludivine m'a dit qu'elle en avait marre de cette situation. Elle m'a foutue à la porte.

-Et comment tu sais pour...

-J'ai rien trouvé de mieux que d'aller demander l'hospice, chez les Lloris.

-Mais t'es con !

-Je sais que c'était débile mais... je sais pas ce qu'il m'a prit. J'aurais tout aussi bien pu aller chez Moussa, Laurent ou toi mais... j'ai décidé d'aller chez Hugo.

-Ton coeur t'y a conduis, je suppose.

-Tout est foutu !

-Non. Même quand tout est perdu, que tes choix sont épuisés, gardes en tête que chacun des choix que tu feras sera bon. La balle est entre tes mains.

-Plus facile à dire qu'à faire.

-C'est toi qui choisis : soit tu restes chez Hugo au risque de commettre une terrible erreur et de briser sa famille, soit tu trouves une excuse pour expliquer à Ludivine et elle te reprend.

-Mais...

-Et dans le deuxième cas, tu dois tout arrêter avec Hugo.

-Merci du conseil, Olive."


Je me lève et commence à sortir.

"Je sais que tu feras le bon choix. J'ai confiance en toi. Réfléchis bien !"


Je soupire et sors, me remettant à courir. J'arrive rapidement là où j'ai passé la nuit. Marine et Hugo sont déjà dans la cuisine, en train de prendre le petit déjeuner.

"Salut !

-Tu es parti, il y a longtemps !

-Un moment, ouais. J'avais... besoin de me vider la tête.

-Je crois que je vais m'y mettre. Après tout, ça m'évitera de douter de mon mari, peut-être."


Je m'assois avec une tasse de café. Hugo me fixe. Marine va dans le salon.

"Besoin de te vider la tête ?

-Arrêter de penser à toi, si tu préfères.

-Dim, ne joue pas à ça.

-C'est toi qui m'a posé la question."


Il soupire.

"Je dois y aller. Je dois déposer les filles à l'école. Je vais essayer de passer voir Ludivine.

-Merci, Marine."


Les trois filles partent. Une fois la voiture partie, Hugo se lève et pose sa tasse dans l'évier.

"Je t'avais prévenu.

-Tu avais raison, c'est ça que tu veux que je te dise ? Que tu avais raison ? Je sais que j'ai perdu ma femme et mes gosses en faisant ça ! Je le sais mais si tu te souviens bien, ce n'est pas moi qui ai commencé tout ça ! C'est toi qui est venu me voir la première fois. C'est toi aussi qui est venu les fois suivantes. OK, je n'étais pas contre mais c'est toi qui a merdé ! Moi aussi, je sais, mais ouvres les yeux, putain ! Je ne suis responsable de rien ! Tu as tout commencé, tu es venu me voir !

-Et c'était la pire erreur de toute ma putain de vie ! C'était une putain d'erreur. Une erreur qui me coute de plus en plus ! C'était rien qu'une grossière erreur. Tu étais une erreur."


Je referme la bouche alors que je m'apprêtais à répliquer. Ses derniers mots me font l'effet d'un coup de poignard. Je hoche la tête et quitte la pièce, montant dans la chambre d'ami. Je range le peu de fringues que j'ai sorti.

"Attends, c'est pas ce que je voulais dire.

-Pourtant, c'est ce que tu as fait. L'erreur se casse, t'es content ?

-Ne pars pas. Marine trouverait ça bizarre.

-Tu lui diras que je voulais juste pas déranger.

-Dimitri...

-Je ne sais pas ce qui fait le plus mal, Hugo. Si c'est le fait que je sois une erreur pour toi ou si c'est le fait que la connerie que tu as fait en venant me voir l'année dernière m'est coûté ma femme. Ou alors, c'est peut être le fait que j'ai commencé à m'accrocher à toi. Pour de vrai. Mais peu importe. C'est pas comme si tu venais de niquer ma vie."


Je sors, le bousculant avec mon épaule. En bas des escaliers, il m'attrape le poignet.

"Dimitri, reste.

-Pourquoi faire ? Pour te voir embrasser ta femme à longueur de temps ? Pour te voir la toucher ? Pour la voir te toucher et t'embrasser ? C'est au dessus de mes forces, Hugo. Je suis désolé.

-Dim, s'il te plaît.

-Pourquoi tu ne veux pas que je parte ? Pourquoi tu veux que je reste ? Pourquoi ? Je ne comprends pas.

-Parce que je t'aime."

Auprès d'un autre [Hugo Lloris - Dimitri Payet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant