Chapitre 38

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J'allai me retrouver à l'endroit où Louis avait tué des dizaines d'innocentes, et le pire, c'est que je savais que ça lui plaisait, ou du moins, que ça lui avait plu.

Je m'affaissai un peu plus dans le fauteuil, faisant grincer le cuir.

Louis sentit mon malêtre et posa une main sur mon genou, se voulant rassurant.

Louis: C'est le passé Hayden.

Moi: C'est le passé d'il y a même pas trois mois.

Il poussa un long soupir. Je sentis ses doigts se crisper sur ma jambe puis il retira sa main comme ci ma chair était en feu.

Louis: J'ai l'impression que tu ne me fais pas confiance.

Je tournai mon regard vers lui: il avait rentré sa tête dans ses épaules, ses lèvres étaient pincées et ses longs doigts menu agrippaient fermement le volant.

Moi: J'ai confiance en toi.

Louis: Mais...?

Je pouvais clairement sentir dans sa voix une frustration, même une inquiétude.

Moi: C'est juste que j'accepte pas ton passé.

Il grogna, appuyant sur l'accélérateur ; ma tête partit se coller sur le siège du à la vitesse soudaine.

Louis: Comme tu l'as dis, c'est du passé! Pourquoi tu restes coincée sur ça?

Il criait presque, mais son regard ne dévia pas une seule seconde de la route – à la vitesse où nous allions, il ne fallait mieux pas à vrai dire.

Je frottai mes mains commençant à devenir moite sur mes cuisses habillées d'un jean.

Moi: Comment tu veux que je passe au dessus du fait que tu as tué des dizaines, ou même plus, de filles comme moi, en les égorgeant, et qu'à la base tu devais me tuer, et que tu y as sincèrement pensé? Comment je peux savoir que toutes ces pulsions de violence tu ne les auras plus? Comment je peux savoir si tu ne vas pas.... me tuer..?

J'avais énormément hésiter à dire cette dernière phrase. Même si j'avais envie de croire qu'il ne me ferait plus rien, je ne pouvais en être sur: c'était Louis, Louis avec toutes ces pulsions de violence, sa schizophrénie.

Son visage blanchit à vu d'oeil et ses yeux s'assombrir.

Je déglutis plus bruyamment que je ne le voulais et me penchai en avant pour vérifier que ses pupilles ne soit pas dilatées.

Je posai mon regard dans ses yeux tandis qu'il continuait de fixer la route. D'un coup, il décala son regard rempli de rage dans le mien, me faisant sursauter.

Gênée, je me redressai et m'assieds plus confortablement dans le siège, liant mes doigts entre eux.

Louis ricana, et serra le volant si fort que l'extrémité de ses doigts devint rouge.

Louis: En plus de ne pas avoir confiance en moi, t'as peur de moi!

Je fermai les yeux quelques secondes, prenant une longue inspiration, essayant de me détendre.

Je tournai la tête vers la fenêtre et observai le paysage – qui n'avait rien de spécial à vrai dire.

Je sentis alors la voiture sortir de la route et Louis arrêta le véhicule sur le bas côté. Il sortit de l'engin en faisant claquer sa portière derrière lui tandis que je fronçai les sourcils tout en me détachant, ne comprenant pas. Je sortis à mon tour de la voiture, laissant la porte grande ouverte.

Louis avait avancé dans le champ, face au soleil couchant – donc dos à moi – et se tenait droit comme un piquet, les mains enfoncées dans ses poches.

Until The End #FictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant