Dédicace aux comètes et Suna notre rayon de soleil version pétasse
Je compte une dizaine de têtes et de corps atterrés ou rayonnants, des émotions se confondant entre diverses expressions de leur visage et de leurs mimiques. Tout semble rythmé par leurs soupirs, leurs étirements et la direction de leur regard.
Ici tout le monde ressemble à des pantins abîmés par leurs propres émois et actions. Certains semblent perdus, plus audacieux tandis que d'autres restent tristement dans un déni constant.
Les patients sont jeunes, d'origines différentes et ont tous l'air de venir de mondes divergents. Les observer me ramène à suivre leur regard fixé sur la fille nommée Oryne. Beaucoup semblent connaître son histoire, ce procès si fameux qui a fait grand bruit partout dans la région. Poignarder son copain, ça horrifiait certains villages entiers. Cependant, ça n'avait pas l'air de déranger grand monde dans la pièce, comme si des personnes vendéennes troublées savent être plus indulgentes dans des cas étonnants.
Les couches de chacune de leurs histoires ne sont point développées à plat.Cette abstraction à la vérité leur pousse à avoir des pensées moisies.
- On t'écoute, c'est à ton tour. Lance la femme assise confortablement sur son fauteuil dans ma direction.
Et objectivement c'est bête qu'elle ait une chaise plus confortable que les nôtres qui sont aussi dures que les biscuits qui cassent les dents. Je m'éclaircis la voix, passe en revue la salle une nouvelle fois avant de marmonner :
- Sirius. J'ai des problèmes au niveau des sentiments, voilà, c'est tout.
Je ne suis pas bavard et dire cette phrase m'a semblé bien long et périlleux. Elle n'a pas l'air de prendre mal le fait que je puisse seulement aligner une dizaine de mots. La thérapie se poursuit et la première ronde se termine quelques quarts d'heures plus tard.
« Tu verras les symptômes au cœur même des problèmes et des émotions. »
C'est ce que Mr. Lefebvre, mon psychologue, m'a promis en me prescrivant ces thérapies de groupe. Pourtant, ma raison me souffle depuis une bonne heure que rien de ces personnages atypiques m'aidera dans ma quête d'informations.
En les observant, certains sont clairement décidés à ne rien faire de l'année, ne pas réagir et surtout ne rien dévoiler. Ils doivent sûrement prendre ces thérapies comme des rendez-vous quotidiens inutiles. Pour d'autre, on aurait dit un moyen de remonter la pente, la main sur le cœur prêt à tout pour retrouver de l'espoir.
Je n'ai jamais su réellement si tout cela était une bonne idée. Participer à la thérapie de groupe d'Aline Weil ressemble étrangement à une bonne blague. La dame est jeune, presque inexpérimentée, les cheveux attachés en un chignon parfait et a cette voix aiguë et ludique qu'on retrouve chez les professeurs de lycée. Peut-être qu'elle aurait dû s'orienter autre part, dans un autre domaine autre que tout ce qui cerne ces misérables traitements.
- À la semaine prochaine.
Le thérapeute conclut avec une simple phrase composée de quatre mots de longueurs différentes et au nombre de syllabes irrégulièrement distinctes. Mes yeux se posent sur les corps déjà debout des garçons et des filles. Certains s'avancent vers la sortie, avec une allure nonchalante. Je ne les suis pas ; j'attends.
Toujours rien.
Rien d'identifiable.Juste moi et le néant.
nda: Passez sur DustHeirs pour les intéressés (si vous ne l'avez pas encore fait). Le projet comètes vous attend c:
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Sirius
Teen FictionNom : FAURE Sirius Âge : 17 ans Sexe : Masculin Pathologie : Alexythimie, incapacité d'identifier les sentiments Objectif de la thérapie : La thérapie a pour but de réussir à lui faire identifier le bouleversement et le malhe...