Le mois dernier, je suis sorti de l'hôpital avec Naos, une attelle au pied et des points de suture partout sur le corps. Les médecins nous ont cru. Que c'était « un accident. » en allant chercher des verres : « J'ai trébuché vers l'armoire ouverte et les verres sont tombés sur moi. » Je ne me souviens plus trop des événements de cette soirée-là. Ce dont je me rappelle clairement, c'est sa main sur mon épaule après avoir défoncé la porte de chez moi. Puis le flou.
Aujourd'hui, j'enlève mon attelle. Je peux de nouveau marcher convenablement. Plus de béquilles ou de canne. Astrid m'a dit que j'avais l'allure de Dr. House. Maman n'a pas cru à l'histoire des verres mais n'a rien ajouté. J'ai séché mes rendez-vous avec Aline Weil et passe le début de ces vacances avec Naos et Astrid. Les deux aiment bien me rendre visite avec beaucoup de glaces et de plaids.
- Si j'ai bien compris, ce soir, Sirius vient manger chez moi ? Demande Naos en tailleur sur mon canapé, abasourdi.
Astrid lui sourit, fière d'avoir organisé ce dîner. Nous sommes le 5. Et aujourd'hui, j'ai 18 ans. La blonde a réussi à convaincre mes parents, les siens, sa grand-mère, mon grand-père et la mère de Naos à faire connaissance le jour de mon anniversaire. Elle y tient beaucoup, après tout, ses parents se sont enfin réconciliés après cinq mois de disputes et le mariage des deux grands-parents approchent à grand pas.
- Je dois m'habiller comment ? Interrogé-je en lançant un regard à ma pauvre tenue.
Ma petite-amie a tout prévu. De son sac, elle sort une chemise noire et va chercher un jean Levis de la même couleur dans ma chambre.
- Tu dois faire bonne impression avec mes parents. Sinon ils ne me laisseront jamais aller une semaine à Paris avec toi. C'est plus important qu'on ne le croit. Rappelle-t-elle en mettant l'accent sur l'importance de ce dîner.
Je peine à cacher mes yeux levés au ciel. Paris, si proche et si loin de notre région.
Naos se redresse soudainement, la cuillère dans la bouche, yeux effarés.
- Je n'ai pas rangé ma chambre ! Lance-t-il subitement.
Je me tourne vers lui, le sourire aux lèvres. Il a toujours des remarques insouciantes à faire. Astrid glousse en lui caressant les cheveux.
- Ma carpe, regarde Sirius, il ne range jamais sa chambre !
La blonde prend le brun pour un petit-frère et les voir entretenir leur relation devant moi est une réelle source d'informations pour mon lexique.
- Mes parents veulent bien y aller parce que Naos m'a sauvé la vie. Avoué-je en terminant le dernier petit pot de glace.
Roulée en boule dans son plaid, Astrid sort une clope. Celle-ci n'a pas pu s'empêcher de recommencer à fumer. Avec le bac, le stress lié à mes soucis et les siens, elle a rapidement repris. Je ne lui en veux pas, tant qu'elle ne m'embrasse pas avec une mauvaise haleine ou que ses dents jaunissent d'un coup. J'apprécie beaucoup trop son sourire éclatant.
- On te donne les cadeaux ce soir. Attends-toi à des trucs géniaux. Prévient-elle en sortant fumer sur le balcon.
Dans le salon, il ne reste plus que Naos et moi. Celui-ci a posé négligemment ses pieds sur la table basse et a sa tête posée sur ses mains passées derrière celle-ci. Je pousse un grognement en voyant qu'Astrid a également fini sa glace.
- Les médecins ont dit que t'allais mieux. Est-ce que tu penses que tu vas réellement mieux ? Questionne-t-il beaucoup plus sérieusement.
Je soupire, fronce les sourcils en essayant de repenser à ce jour-là. Ce jour de juin, j'ai perdu le contrôle. Et mon esprit veut oublier précisément cette journée-là. Il y a comme un trou entre le moment où je suis parti du cabinet de Mr. Lefebvre et le moment où je suis sorti de l'hôpital. Il y a des fragments de souvenir par moment. Mais il ne reste plus rien de cohérent.
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Sirius
Teen FictionNom : FAURE Sirius Âge : 17 ans Sexe : Masculin Pathologie : Alexythimie, incapacité d'identifier les sentiments Objectif de la thérapie : La thérapie a pour but de réussir à lui faire identifier le bouleversement et le malhe...